Maîtrise des budgets

Dernier ajout : 9 octobre 2015.

Les budgets des ménages, des collectivités et des entreprises sont directement impactés par :
 Le prix des ressources ;
 L’activité économique (création d’emplois, opportunités économiques, etc. (voir paragraphes suivants)) ;
 Le coût des effets sanitaires des pollutions et nuisances ;
 Le coût des catastrophes naturelles ;
 Le coût de l’adaptation au changement climatique.

En voici quelques illustrations au fil des milieux et ressources de notre environnement :
 Le coût de l’énergie : l’augmentation de la facture énergétique [1] concerne tant les usages résidentiels que ceux liés aux transports et pèse fortement sur le budget des ménages.

 La facture énergétique régionale atteint 8,64 milliards d’euros en 2011, soit près de 10 % du PIB régional. Malgré une stagnation des consommations d’énergie, la facture énergétique s’est accrue en raison de l’élévation des prix des énergies.

Ainsi, sur la base des données corrigées du climat, la facture énergétique liée au résidentiel a augmenté en moyenne de 6 % par an sur la période 1990-2011 pour atteindre un budget moyen de plus de 1 800 € par ménage hors abonnement. À mettre en relation avec le caractère énergivore du parc de logement en région : 68 % des constructions ont une classe énergie DPE de E au mieux.

Dans les transports, l’augmentation de la facture énergétique est beaucoup plus forte. Elle atteint 14,8 % entre 2010 et 2011 alors que la consommation stagne. Cette situation impacte tous les acteurs de la région [2]. Dans le même temps, les navettes quotidiennes inter-zones d’emploi ont crû de 25 % depuis 1999.

Les risques de dégradation/destruction des bâtiments et de périodes d’inactivité engendrent des coûts associés importants. Par exemple, 23 communes ont été indemnisées entre 2 et 276 millions d’euros pour des sinistres liés aux inondations entre 1995 et 2010. Rappelons que sur le littoral, l’écosystème dunaire est une protection qui peut être pérenne et peu coûteuse pour les submersions marines. Dans les terres, les zones humides jouent un rôle majeur dans le tamponnement des crues. La disparation de ces espaces, doublée d’une accélération des ruissellements en cas d’urbanisation mal conçue, peut aggraver les phénomènes et entraîner une augmentation des coûts (cf. enjeu Esu3).

Les risques de dégradation/destruction des bâtiments impliquent des coûts associés conséquents. Par exemple, le retrait-gonflement des argiles dans les Flandres peut déstabiliser le bâti à la suite d’épisodes de sécheresse, ce qui est très coûteux et risque de s’accentuer avec les changements climatiques (cf. description des pressions).

Les économies d’eau sont des économies directes dans le budget des ménages (cf. enjeux Eso2 et Esu2). Les consommations d’eau semblent se stabiliser en région. Par ailleurs, diminuer les pollutions diffuses permettrait de préserver la qualité des eaux et ainsi d’économiser les coûts de traitement (eau potable) voire de disparition (en cas de fermeture des captages, des frais pour un nouvel approvisionnement s’imposent).

Les maintenir ou les restaurer permet d’économiser leur remplacement par l’action de l’homme (cf. page "La biodiversité rend des services inestimables").

Exemples :
 Les prairies humides assurent naturellement l’épuration et le stockage des eaux à la différence de bassins de rétention aménagés. La valeur du service rendu est de l’ordre de 60 à 300 euros par hectare et habitant pour le tamponnement hydraulique, et de 70 à 130 euros par hectare et habitant pour l’épuration des eaux [3] ;

 Les espaces verts en ville peuvent aider à modérer le climat en ville notamment en limitant les îlots de chaleur urbains, etc..

[1La facture énergétique est calculée grâce aux bilans de consommations d’énergie et à l’historique des prix de l’énergie. Le coût des abonnements n’est pas pris en compte et les consommations énergétiques utilisées sont toujours corrigées des évolutions interannuelles du climat (variation des températures notamment), sauf mention contraire (Observatoire Climat NPdC)

[2Observatoire Climat NPdC

[3CGDD

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En France, l’énergie représente en moyenne 8,4 % des dépenses des ménages en 2006 : 4,8 % pour leur résidence et 3,6 % pour leur moyen de transport individuel. Chaque ménage débourse alors en moyenne 2 300 € par an pour payer l’énergie de son logement et le carburant. Dans le budget des ménages, l’énergie pèse autant que l’habillement ou que les loisirs et la culture. À noter que le budget énergie atteint près de 10 % pour les 20 % de ménages les plus pauvres [1].

[1INSEE n° 1315 d’octobre 2010

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Le prix moyen des services de l’eau dans le bassin Artois-Picardie est de 4,40 euros TTC/m3 pour une consommation annuelle moyenne d’un foyer de 120 m3. L’observatoire mis en place depuis 20 ans par l’Agence de l’Eau Artois-Picardie nous permet de constater que le prix des services n’a jamais cessé d’augmenter. En 20 ans, le prix des services de l’eau a augmenté de 3 %/an (soit 0,81 %/an hors inflation).

De tous temps les citoyens ont considéré que l’eau qui tombait du ciel devait être gratuite. Cependant, il faut la collecter, éventuellement la traiter et enfin la distribuer puis, après usage, la collecter de nouveau et la traiter afin de préserver la ressource et la biodiversité.

Le service de l’eau potable livre chez les abonnés de l’eau potable toute l’année, et le service de l’assainissement traite les eaux usées.

Ce n’est pas l’eau que l’on paie mais les services nécessaires pour prélever, traiter, transporter et dépolluer cette eau.

La facture énergétique, comme frein à la compétitivité industrielle

Facture énergétique de l’industrie par type d’énergie (1990-2011) en Nord Pas-de-Calais

Entre 1999 et 2011, l’augmentation du prix des énergies est entièrement responsable de l’augmentation de la facture énergétique de l’industrie régionale.
Source : NORENER 2013

Le coût des transports directement dépendant des prix des carburants

Facture énergétique des transports par type d’énergie (1990-2011) en Nord Pas-de-Calais

Les factures énergétiques en hausse régulière depuis 1990 sont causées à 84 % par l’augmentation du prix des énergies : hormis en 2009 et 2010, on assiste à un accroissement ininterrompu du prix des carburants. La facture énergétique du secteur des transports est de 2,75 milliards d’euros en 2011. Sur la période 2010 - 2011, la facture énergétique a crû de 14,8 % uniquement en raison de la hausse des prix de toutes les énergies, la consommation ayant stagné.
Source : NORENER 2013

L’eau est gratuite et pourtant elle coûte cher

Évolution du prix des services de l’eau sur le bassin, par m3, en €TTC