Enjeu 2 : préservation et amélioration de la qualité des sols

Dernier ajout : 16 octobre 2015.

S2 La préservation et l’amélioration de la qualité des sols sont un enjeu pour :
 Éviter les risques sanitaires pour la population ;
 Assurer leur qualité agronomique et ainsi maintenir les productions agricoles, réduire la sensibilité à l’érosion et aux coulées de boues ;
 Maintenir les services écologiques (biocapacité, support de biodiversité, stockage de CO2 , etc.).

Avec 16 800 anciens sites industriels ou de service potentiellement pollués [1] et 663 sites pollués d’origine industrielle [2], soit 11 % des sites pollués nationaux, le Nord Pas-de-Calais se classe en seconde position après la région Rhône-Alpes.

Cette situation soulève à la fois la question de la maîtrise des risques sanitaires liés aux pollutions présentes et celle du potentiel de la reconquête foncière pour un usage adapté à la qualité des sols.

Ces pollutions liées au passé industriel, auxquelles on peut ajouter celles liées aux munitions de la première guerre mondiale encore présentes dans les sols, impactent la qualité de la nappe (cf. thème eaux souterraines).

Par ailleurs, certains modes de production des grandes cultures se sont traduits par :
 Une diminution des stocks notamment de matières organiques des sols (cf. État des lieux - Composition et qualité des sols) ;
 Des apports d’engrais et de produits phytosanitaires non mobilisés par les plantes, et donc susceptibles de rejoindre les milieux aquatiques via les sols (cf. thème eaux souterraines). Cette tendance s’atténue toutefois ces dernières années avec la mise en place de nouvelles techniques par les agriculteurs pour réduire les quantités d’intrants et leur coût.

Enfin, la retombée des émissions atmosphériques de métaux (majoritairement industrielles) et de HAP [3] (majoritairement résidentielles pour le benzo-a-pyrène par exemple) affecte la qualité des sols et des eaux. Cela se traduit localement, d’une part, par des surfaces agricoles impropres aux cultures alimentaires et, d’autre part, par des cours d’eau dont la qualité est souvent altérée par les HAP (cf. enjeu restauration de la qualité de l’air).

Marges de progrès

 Émissions atmosphériques (métaux, HAP [4])

Les activités industrielles historiques sont à l’origine de nombreux sites pollués. Mais aujourd’hui, les pressions exercées sur la qualité des sols sont plutôt liées aux risques de pollutions accidentelles et aux émissions atmosphériques (voir le thème air).

Quelques chiffres :
Métaux : exemple du plomb => 12,5 tonnes émises dans l’air en 2010, à 70,5 % par le secteur industriel.

Le secteur résidentiel est quant à lui le 1er émetteur de HAP dans l’air (exemple du benzo(a)pyrène : 271 kg émis en 2010, à 72 % par le secteur résidentiel).

 Épandages

La qualité des sols est également affectée par les épandages de pesticides. 95 % des produits phytosanitaires sont achetés en France pour les besoins des activités agricoles, le reste pour ceux des ménages, collectivités et gestionnaires de réseaux.

Seuls 6 % de la SAU régionale ne reçoivent ni traitement phytosanitaire ni engrais [5]. En 2011, on compte 7 404 ha de surfaces dédiées à l’agriculture biologique soit 0,9 % de la SAU, en augmentation de 48,1 % entre 2010 et 2011.

84 communes étaient signataires en 2012 de la charte « Entretien des espaces publics » mise en place par l’Agence de l’Eau et le Conseil régional. Ces communes s’engagent à limiter voire à ne plus utiliser de produits phytosanitaires.

Enfin, les boues des stations d’épuration urbaines et de certains process industriels sont épandues de manière contrôlée sur respectivement 1 % et 2 % de la SAU. L’impact des réseaux d’assainissement est quant à lui mal connu.

C’est une marge de progrès en lien avec la marge de progrès 4 de l’enjeu S1 :
 Préservation voire amélioration de la teneur en matière organique des sols agricoles ;
 Reconquête des sites pollués.

[1BASIAS

[2BASOL

[3hydrocarbures aromatiques polycycliques

[4hydrocarbures aromatiques polycycliques

[5recensement agricole 2010

Zoom2

Le sujet des prélèvements de ressources minérales, de l’ordre de 20 kt par an (essentiellement pour le transport (50 %), puis l’industrie, et la construction)
est traité dans le thème "Ressource matières".

Zoom1

L’entretien des espaces verts

La loi relative à la transition énergétique de 2015 a interdit les
pesticides
pour l’entretien des espaces verts par les personnes
publiques dès 2017.

Cette loi aborde de nombreux domaines : logement, transport,
énergies renouvelables, déchets, etc.. Elle vise à préparer l’ère
post-carbone
et à instaurer un nouveau modèle énergétique
français, plus robuste et plus durable.

Évolution de la proportion de carbone organique dans les sols entre 1990 et 2005, exemple de la perte de richesse

La matière organique est issue de la décomposition des résidus végétaux et joue un rôle primordial dans le comportement des sols : stabilité face à l’érosion, stockage et mise à disposition d’éléments nutritifs pour la plante, stimulation de l’activité biologique, rétention des micro-polluants organiques, maintien de la qualité de l’eau, etc..

Source : ORB NPdC d’après BDAT, 2011

Pour aller plus loin

Consulter le texte de la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte sur légifrance

Pour en savoir plus

Consulter le texte de la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, dans sa version en vigueur, sur légifrance