Si un certain nombre d’effets sur la santé sont bien identifiés, les connaissances concernant les émissions et l’exposition restent très partielles.
Zoom sur quelques sujets pour lesquels les connaissances manquent : les pesticides
Dernier ajout : 31 décembre 2015.
Effets sur la santé
En 1999, une enquête de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) a montré qu’un utilisateur de produits phytopharmaceutiques sur 5 a ressenti des troubles (irritations de la peau, problèmes respiratoires, vomissements, maux de tête…) au moins une fois dans l’année écoulée. Les troubles observés concernent principalement les muqueuses et la peau (40 % des cas étudiés), le système digestif (34 % des cas), le système respiratoire (20 %), puis le reste de l’organisme (24 %).
D’une façon générale, il ressort que l’évaluation des risques de cancers associés à l’exposition de pesticides manque de données toxicologiques et épidémiologiques. Mais en juin 2013, l’Inserm conclut à de « fortes présomptions » concernant l’association entre l’exposition professionnelle aux pesticides et le risque de survenue du lymphome non hodgkinien, du myélome multiple et du cancer de la prostate chez l’adulte.
Plusieurs pesticides, anciens ou d’usages actuels, sont considérés comme des perturbateurs endocriniens tels que : le DDT, la chlordecone, la dieldrine ou l’endosulfan. Tout comme d’autres molécules, ces substances sont soupçonnées d’induire des atteintes à la fonction de reproduction, des malformations de l’appareil génital masculin ou des modifications du comportement sexuel. Néanmoins, à l’exception notable de la chlordecone dont les effets néfastes sur la fertilité masculine ont été démontrés, les données épidémiologiques actuelles demeurent insuffisantes pour confirmer les mécanismes de perturbations endocriniennes des pesticides dans la survenue d’atteintes de la reproduction humaine.
Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), rattaché à l’OMS, examine le pouvoir cancérogène éventuel de produits chimiques. Depuis 1971, plus de 900 agents ont ainsi été évalués parmi lesquels 400 ont été classés comme étant cancérogènes ou potentiellement cancérogènes pour l’être humain.
Le CIRC définit 4 groupes (de 1 à 4) correspondant à des degrés d’indication de cancérogénicité pour l’être humain (le deuxième est subdivisé en groupe 2A et 2B).
Le tableau ci-dessous résume les principes qui guident ce classement des agents par degré d’indication du risque et précise leur nombre actuel dans chacun des groupes.
Par exemple, le 20/03/2015, le glyphosate (herbicide non sélectif), le malathion et le diazinon (insecticides) ont été classés cancérigènes probable pour l’homme (2A). Le tétrachlorvinphos et le parathion (insecticides) ont été classés cancérigènes possible (2B).
Les critères de classement des agents selon le degré d’indication de cancérogénicité
Classes d’agents | Critères de détermination du degré d’indication de risque pour l’homme et pour l’animal de laboratoire : principes généraux et particuliers de classement de l’agent dans le groupe | Nombre d’agents
(au 23/10/2014) |
Exemples |
Agent cancérogène pour l’homme (groupe 1) | Principe général : Indications suffisantes de cancérogénicité pour l’homme
Exception : Indications pas tout à fait suffisantes pour l’homme associées à des indications suffisantes pour l’animal et à fortes présomptions envers un mécanisme de cancérogénicité reconnu. |
114 agents | Fumer, rayon UV (été), lindane, particules fines, pollution de l’air, amiante |
Agent probablement cancérogène pour l’homme (groupe 2A) | Principe général : Indications limitées de cancérogénicité chez l’homme et suffisantes chez l’animal.
Cas particulier : Indications insuffisantes pour l’homme et suffisantes pour l’animal associées à de fortes présomptions pour une cancérogénèse selon un mécanisme identique chez l’homme. Exceptions : |
69 agents | DDT, Glyphosphate, malathion, diazinon |
Agent peut-être cancérogène pour l’homme (groupe 2B) | Principe général (2 formes) :
Forme 1 : Indications limitées de cancérogénicité chez l’homme et insuffisantes chez l’animal. Forme 2 : Indications insuffisantes chez l’homme et suffisantes chez l’animal. |
283 agents | tétrachlorvinphos, parathion utilisateurs intensifs de téléphones portables |
Agent inclassable quant à sa cancérogénicité pour l’homme (groupe 3) | Principe général : Indications insuffisantes chez l’homme et insuffisantes ou limitées chez l’animal.
Exceptions : Indications insuffisantes pour l’homme et suffisantes chez l’animal associés à de fortes présomptions pour un mécanisme de cancérogénicité chez l’animal ne fonctionnant pas chez l’homme. |
504 agents | Thé, sulfites |
Agent n’est probablement pas cancérogène pour l’homme (groupe 4) | Principe général : Indications suggérant une absence de cancérogénicité chez l’homme et chez l’animal de laboratoire.
Cas particulier : Indications insuffisantes pour l’homme associés à des indications suggérant une absence de cancérogénicité pour l’animal et fortement corroborées par des données pertinentes. |
1 agent | (caprolactame) |