L’exemple de la biodiversité patrimoniale, aux liens très étroits avec l’économie

Dernier ajout : 31 janvier 2016.

La biodiversité et ses richesses constituent un véritable patrimoine. Elles rendent également de nombreux services y compris à l’économie.

La biodiversité est le tissu vivant de notre planète et elle nous fournit des biens irremplaçables et indispensables à notre survie tels que :
 La nourriture et l’eau ;
 L’oxygène (pour la partie végétale) ;
 Les médicaments (80 % d’entre eux proviennent de molécules issues du vivant et on estime que 2 % seulement des molécules biologiquement actives de ce réservoir unique ont été analysées pour leurs propriétés médicales potentielles) ;
 Les matières premières (à l’échelle annuelle : fibres végétales (tissus, papier…), biomasse… ; à l’échelle des temps géologiques : pétrole, charbon et gaz naturel) ;
 La pollinisation des végétaux ;
 La dépollution des sols, de l’eau et de l’air.

La biodiversité est aussi indispensable pour de nombreuses activités elles-même porteuses d’activités et d’emplois.

Elle constitue une réserve variétale pour l’avenir (essences forestières, variétés agricoles, médicaments…).

En outre, les services rendus par la biodiversité sont gratuits. Les maintenir ou les restaurer permet d’économiser leur remplacement par l’action de l’homme (pollinisation, épuration des eaux, tamponnement des crues…). Enfin, la biodiversité « s’exprime » lorsqu’on lui laisse la place (espaces naturels, haies…) et offre alors une qualité paysagère importante pour notre cadre de vie.

Ainsi, le lien direct entre la biodiversité, les activités économiques et les créations d’emplois s’exerce à travers les ressources alimentaires, les matériaux, ou encore les produits pharmaceutiques. Plus indirectement, le paysage et notre cadre de vie, facteurs d’attractivité, sont liés à la richesse en biodiversité.

Par exemple, le sol et la biodiversité associée constituent le support des productions agricoles, maillon essentiel de l’industrie agroalimentaire en région. Le maintien des espaces et de la qualité des sols agricoles apparaît essentiel. En 2010, en région (cf. état des pressions pour l’agriculture et l’agroalimentaire), on dénombre :
 13 500 exploitations agricoles et 27 300 emplois ;
 2 100 entreprises et 33 300 salariés dans les industries agro-alimentaires (premier secteur industriel régional).

Des productions agricoles de qualité supposent également une ressource en eau de qualité, un bon fonctionnement des écosystèmes (pollinisation, lutte naturelle contre les ravageurs…) et un climat sans excès. Par ailleurs, l’agriculture maintient des emplois ruraux et permet d’entretenir des paysages et des milieux naturels remarquables ainsi que la production de produits agricoles de qualité.

Enfin, la valorisation des ressources agronomiques et forestières constitue également un atout pour la préservation des ressources et la lutte contre le changement climatique : matériaux agrosourcés, biomasse bois matériaux, biomasse bois de chauffage, biogaz…

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La biodiversité au service des malades

Quelques exemples d’éléments de la biodiversité utilisés comme source de médicaments :
 L’aspirine, médicament universel, provient de l’acide salicylique qui a été découvert dans la filipendule. Le saule (Salix) qui en contient aussi, lui a donné son nom ;
 L’AZT, dérivé synthétique utilisé contre le virus du SIDA, provient de molécules sécrétées par une éponge ;
 La pénicilline est issue du champignon penicillium ;
 Des alcaloïdes sont secrétés par l’éponge Oceanapia fistulosa, qui vit dans les eaux de Nouvelle Calédonie. Ses propriétés antipaludiques viennent d’être démontrées ;
 Des médicaments importants ont été isolés de produits naturels : agents anti-tumoraux isolés (alcaloïdes) de la Pervenche de Madagascar, et de l’écorce de l’If américain (taxol).

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L’outil EBEvie, diffusé en ligne par le Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie (MEDDE), permet d’évaluer en quelques minutes, l’interdépendance d’une entreprise vis-à-vis de la biodiversité : il évalue les liens de l’entreprise avec le vivant puis donne des pistes d’actions pour agir, mieux anticiper les risques, et comprendre les opportunités. Plus de 1 600 entreprises se sont déjà évaluées début 2015.

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Les réserves variétales : une véritable assurance pour l’activité agricole

Dans les années 1970, les pertes causées par le virus responsable du nanisme du riz ont été chiffrées à plus de 500 millions de dollars (en 1977, les pertes correspondirent à la consommation annuelle de 6 millions de personnes).

Le gène de résistance à la maladie fût finalement identifié en 1977 par l’Institut International de Recherche sur le Riz dans un lot de riz sauvage récolté en 1963 dans l’état de l’Uttar Pradesh (Inde), après avoir testé plus de 1000 variétés différentes.

Insectes, oiseaux et mammifères pollinisent les deux tiers de nos cultures vivrières.

La FAO estime que sur les quelques 100 espèces culturales qui assurent 90 pour cent des approvisionnements alimentaires de 146 pays, 71 sont pollinisées par les abeilles (essentiellement les abeilles sauvages), et plusieurs autres par les thrips, guêpes, mouches, coléoptères, phalènes et autres insectes.

Le Syrphe des corolles (Eupeodes corollae) est un insecte pollinisateur. A l’âge adulte, la plupart des espèces butinent sur les fleurs et participent de fait à leur pollinisation.
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