Les chiffres sociaux et économiques clés en région
– 14 milliards d’euros de valeur ajoutée en 2011, soit 15 % de la valeur ajoutée régionale ;
– 3ème région industrielle française en valeur ajoutée ;
– 4ème région exportatrice française, en grande partie grâce à l’industrie ;
– 16 % de l’emploi régional en 2012 ;
– 1 429 Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) soumises à autorisation au 1er janvier 2015 ;
– 76 sites Seveso ;
– 12 000 postes de travail salarié dans l’économie verte (soit 90 %), et 54 900 postes dans des activités potentiellement verdissantes (représentant 23 % du total).
Les principales contributions de l’industrie aux enjeux environnementaux en Nord Pas-de-Calais
Enjeux sols
La préservation et l’amélioration de la qualité des sols est un enjeu majeur dans la région. L’activité industrielle historique dans la région a généré une pollution des sols, en cadmium, plomb, zinc, notamment. 663 sites et sols pollués ont été recensés dans la région (soit 11 % de l’inventaire national BASOL), et l’on dénombrait 16 739 sites industriels ou de services potentiellement pollués au 1er janvier 2015.
Les activités industrielles actuelles ont des impacts plus limités. Les pressions exercées par le secteur sur la qualité des sols résident dans les risques de pollutions accidentelles et dans les émissions atmosphériques (cf. enjeux Air). En 2010, 70,5 % des 12,5 tonnes de plomb émises étaient ainsi liées à l’industrie.
Par ailleurs, l’épandage (de manière contrôlée) de boues issues de certains process industriels est valorisé dans l’intérêt agronomique des surfaces agricoles.
Enjeux eaux
Le secteur industriel est concerné par l’enjeu de restauration des eaux superficielles. Les rejets industriels sont de deux types : les rejets raccordés à des stations de traitement des eaux usées et les rejets non raccordés, effectués par les industriels eux-mêmes après traitement adapté des différents effluents.
La gestion économe de la ressource en eau (superficielle et souterraine) constitue un autre enjeu impliquant l’industrie. L’eau prélevée par l’industrie provient à 60 % des eaux de surface et à 40 % des eaux souterraines. Près de 80 % des prélèvements en eaux de surface le sont pour un usage industriel. On estime que 93 % sont restitués après usage.
La restauration du bon état écologique du milieu marin est un autre enjeu lié à l’activité industrielle. L’industrie rejette en effet des métaux, phtalates et hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Les rejets sont supérieurs à 10 kg/j pour le zinc, le chrome, le nickel et le cuivre. Les zones industrielles et portuaires concentrent fortement les déchets, qui sont encore peu valorisés et dispersés.
Enjeux air
La restauration de la qualité de l’air extérieur concerne notamment l’industrie, qui figure parmi les principaux émetteurs de polluants atmosphériques en région. Elle émet :
– 28 % des PM 10, 24 % des PM 2,5 et 28 % de l’oxyde d’azote (2ème contributeur régional) ;
– 88 % des émissions de SO2 ;
– 42 % des émissions de composés organiques volatiles (industrie manufacturière essentiellement) ;
– 88 % des émissions de plomb et 84 % des émissions de cadmium (industries de l’énergie et manufacturière) ;
– 96 % des émissions d’arsenic (majoritairement la production de verre) ;
– 92 % des émissions de nickel (largement imputables aux raffineries).
À noter que la localisation des industries peut induire indirectement des émissions de polluants atmosphériques liées au transport de marchandises qu’elles impliquent.
Enjeux évolution du climat
La réalisation d’un scénario climatique moins impactant implique le secteur industriel, à l’origine de 50 % des émissions de gaz à effet de serre, avec 21,85 Mteq CO2 en 2007. L’industrie est le contributeur numéro 1 en la matière. Comme pour la qualité de l’air, l’industrie contribue indirectement aux émissions de GES via les transports qu’elle suscite.
Enjeux biodiversité
L’industrie exerce de longue date une pression sur la biodiversité : les rejets dans les sols, l’air et l’eau fragilisent les milieux et habitats. Les rejets dans l’eau (matières organiques, phosphore, nitrates…) enrichissent et banalisent des milieux naturels aquatiques, affectant certaines espèces.
Les sites industriels et activités économiques connexes peuvent également être des obstacles pour la faune : éolienne, ligne très haute tension, etc..
Enfin, l’industrie peut rendre des services à la biodiversité : création de milieux inhabituels (pelouses métallicoles, terrils, carrières de craie, sablières), qui constituent des espaces favorables à une faune et une flore particulière et parfois remarquable.
Enjeux paysagers
L’histoire industrielle dans le Bassin Minier a façonné le paysage, en créant un patrimoine composé de terrils, carreaux et cités, désormais inscrit au patrimoine mondial de l’humanité. Les industries textiles et agro-alimentaires ont également marqué leurs espaces d’implantation.
À l’heure actuelle, l’impact des activités industrielles sur les paysages est lié :
– Aux implantations de lignes électriques et infrastructures linéaires aériennes ;
– À des projets éoliens qui peuvent manquer de coordination (et se juxtaposer), pouvant aboutir à une perte de cohérence paysagère ;
– À la dimension et la dispersion des installations ;
– À l’exploitation de carrières, susceptibles de modifier le paysage.
Enjeux ondes
Les activités industrielles régionales sont concernées par les enjeux liés à l’émission d’ondes, de plusieurs manières mais d’ampleur bien souvent raisonnable.
D’abord, en ce qui concerne les ondes radioactives, la présence de la centrale nucléaire de Gravelines a un impact : en 2012, elle a ainsi rejeté 22 GBq de carbone 14 dans ses effluents liquides, soit environ 2 % du plafond réglementaire (900 GBq).
Ensuite, les lignes à haute tension génèrent à proximité immédiate de forts champs électromagnétiques.
Enfin, les activités industrielles sont à l’origine d’ondes sonores, pour lesquelles des
niveaux de nuisance sont déterminés par la réglementation (installation classées et non classées).
Ressources énergétiques
Dans une région classée 3ème en termes de consommation d’énergie finale par habitant, le secteur industriel est le premier contributeur à l’enjeu de diminution des consommations et de la facture énergétiques, car il est principal consommateur, avec près de la moitié des consommations annuelles régionales (47 % en 2011).
Ressources matières
En matière d’exploitation durable des ressources minérales, le secteur industriel est impliqué : en 2012, ce sont ainsi plus de 20 millions de tonnes de substances minérales qui ont été extraites (la région Nord Pas-de-Calais fournit environ 5 % de la production nationale), dont le quart est destiné à l’industrie (environ 5,3 millions de tonnes).
L’enjeu de valorisation matière des déchets concerne l’industrie. La production totale
de déchets industriels déclarés s’élevait en effet à 6,5 millions de tonnes en 2012. Avec une part de 27 %, cela fait de l’industrie le deuxième contributeur régional.
Les deux tiers des déchets sont valorisés, à travers des opérations qui permettent au déchet de servir à des fins utiles, en remplaçant d’autres matières : réutilisation et recyclage sont des formes de valorisation.
L’industrie du déchet est un secteur en croissance. Deux postes salariés verts sur trois de relèvent de la collecte, du traitement et de l’élimination des déchets.