– 4,4 milliards d’euros de valeur ajoutée en 2011 ;
– 4ème région logistique de France en termes d’effectifs ;
– 2 900 établissements de transport et de logistique ;
– 80 000 salariés ;
– 84 % des déplacements sont routiers, 12 % pour le ferroviaire et 4 % pour le fluvial ;
– 12 millions de passagers et 82 millions de tonnes de marchandises via le trafic portuaire ;
– 34 millions de km parcourus par an pour les déplacements domicile-travail en région, pour 21 km aller-retour par jour en moyenne (2012).
Les principales contributions des transports et de la logistique aux enjeux environnementaux en région
Le secteur transport représente 26 % des espaces artificialisés ; les surfaces dévolues aux axes de communication ont augmenté de 9 % entre 1998 et 2009. Les surfaces artificialisées sont souvent imperméabilisées, aggravant les phénomènes de ruissellements, les inondations et les coulées de boues.
L’entretien des infrastructures est susceptible de générer des pollutions : des pesticides et d’autres produits polluants sont utilisés pour assurer l’entretien des infrastructures de transports et peuvent contaminer les sols et l’eau. L’accès aux données concernant ce recours aux pesticides est difficile. On estime la SNCF responsable de 2 % des pesticides déversés, les gestionnaires de routes 1 %.
L’enjeu de restauration de la qualité de l’eau superficielle concerne les activités de transport et de logistique. Les voiries dépourvues de système d’assainissement (bassins de rétention…) rejettent directement dans le milieu naturel les eaux de ruissellement des surfaces imperméabilisées. Ces rejets sont fortement chargés en métaux et Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP), qui impactent les milieux, mais restent difficilement quantifiables.
La création d’infrastructures modifie l’écoulement des eaux de surface entraînant des dégradations des berges et une fragmentation des cours d’eau. Les ouvrages entravent à la fois le transport solide (graviers…) qui constitue l’architecture des habitats de l’écosystème, mais aussi la circulation des espèces aquatiques.
Les impacts des rejets des réseaux routiers sur la qualité des eaux souterraines ne sont pas quantifiés. Ils sont d’autant plus réduits que les eaux souillées sont traitées et les produits phytosanitaires remplacés par d’autres techniques.
Le secteur est concerné par l’enjeu de restauration du bon état écologique du milieu marin. Le fort trafic maritime et les activités portuaires sont des sources importantes de macro-déchets, notamment au niveau des rails de navigation et des zones d’activité portuaire. Transports et travaux maritimes peuvent également générer :
– Des rejets accidentels ou illicites d’hydrocarbures ou substances dangereuses, de déchets et de produits d’entretien ;
– La pollution atmosphérique par les gaz d’échappement des machines, qui retombent pour partie en mer ;
– L’immersion des sédiments dragués potentiellement pollués provoquent des pertes-dommages sur les habitats naturels.
Enfin, 1/5ème du trafic maritime mondial circule au large du Nord Pas-de-Calais : la sous région marine Manche-Mer du Nord peut être considérée comme une zone à risque pour la faune aquatique.
La restauration de la qualité de l’air extérieur est un enjeu qui concerne particulièrement le secteur transport et logistique. Le trafic routier (automobile et poids lourds) est en effet l’un des principaux émetteurs de pollution atmosphérique en région avec 59 % des émissions pour les oxydes d’azote et 22 % pour les particules fines PM 10.
D’une part, le secteur des transports constitue le principal émetteur de NOX avec 62 000 tonnes émises au niveau régional en 2008, dont plus de la moitié (52 %, de l’ordre de 32 kt) due aux poids lourds, 33 % aux voitures particulières et 15 % aux véhicules utilitaires.
D’autre part, le secteur routier constitue le 3ème émetteur de PM 10, avec plus de 6 100 tonnes émises (22 %), derrière le chauffage des logements et l’industrie. Ces émissions sont dues :
– À la combustion des carburants pour 2 417 t (97 % par les moteurs diesel), dont 45 % par les véhicules particuliers (1 080 t), 29 % par les véhicules utilitaires (694 t) et 26 % par les poids lourds (619 t) ;
– À l’usure des pneus et des plaquettes (931 t) ;
– À l’usure des routes (470 t) ;
– Au ré-envol des particules fines du fait de la circulation routière, qui représente 1 900 tonnes de PM 10 ;
Les émissions liées aux transports ferroviaire et fluvial ne sont que de 400 tonnes. Les émissions liées aux transports maritimes sont mal connues.
La réalisation d’un scénario climatique moins impactant concerne le transport : le secteur contribuait à 19 % des émissions régionales en 2011, en augmentation de 23 % entre 1990 et 2008.
Occupant 26 % des espaces artificialisés en 2009 (cf. Enjeux sols), les infrastructures de transports ont un impact qui dépasse la simple emprise des ouvrages.
Les réseaux et infrastructures de transport contribuent à une fragmentation conséquente du territoire, préjudiciable à la biodiversité.
La région est caractérisée par un maillage dense de voies de communication qui constituent des barrières infranchissables pour certaines espèces animales à déplacement terrestre (821 km de routes et autoroutes, voies ferrées, canaux ou berges artificialisées qui compartimentent les espaces naturels régionaux). L’enjeu de restauration des corridors écologiques est donc important.
La gestion adaptée des accotements peut être favorable à la biodiversité, sur des emprises linéaires non négligeables.
Le transport maritime et les ports constituent une source majoritaire d’introduction d’espèces non indigènes et de maladies émergentes : 21 % des 141 espèces recensées semblent résulter des activités maritimes [1]. Les ports, aéroports et gares sont connus par les épidémiologistes comme les principales portes d’entrée pour les maladies émergentes.
Selon l’échelle des infrastructures, le transport a un impact sur les paysages plus ou moins marqué, voire les dégrade. L’homogénéisation et la standardisation des aménagements connexes des voiries routières banalisent les paysages ; les infrastructures (TGV, autoroutes, routes) contribuent à leur destruction. À l’inverse, les projets pourraient constituer des opportunités de recréer des paysages ou participer à une requalification urbaine.
La diminution de la pollution lumineuse est un enjeu qui concerne le secteur des transports, car la pollution lumineuse due aux infrastructures de transport est particulièrement marquée en région. Elle est un des facteurs aggravant la fragmentation des milieux, puisqu’elle induit un dérèglement de l’horloge biologique des espèces, des effets « barrière », des désorientations, des perturbations de la reproduction, et des dérèglements de la photosynthèse.
Le secteur des transports est également concerné par l’enjeu d’atteinte d’un niveau d’exposition au bruit sans effet sur la santé. La région cumule en effet 767 km de linéaire d’infrastructures de transport classées en catégorie 1 au regard de leur niveau sonore (les plus bruyantes). Elles sont dues à 40 % au routier et à 60 % au ferroviaire.
La forte activité du fret ferroviaire participe au niveau élevé des émissions sonores en période nocturne. En région, le nombre de points noirs du bruit lié au transport routier sur le réseau routier national était de l’ordre de 2 500 [2].
Dans une région très consommatrice d’énergie, le transport est concerné par l’enjeu de diminution des consommations et de la facture énergétiques. La part du secteur du transport dans les consommations énergétiques du territoire régional s’élève à 17 %, mais surtout, les consommations du secteur sont en hausse significative depuis 1990 : + 23 % entre 1990 et 2011.
De plus, la facture énergétique pour les transports connaît également une forte augmentation (+14,8 % entre 2010 et 2011).
Un aménagement du territoire adapté devrait contribuer à la sobriété et à l’efficacité énergétiques liées aux déplacements.
En matière d’exploitation durable des ressources minérales, le secteur du transport et de la logistique est particulièrement concerné, car la moitié des substances minérales extraites dans la région est dédiée au transport (granulats pour la viabilité, enrobés, assises de chaussée, ballast), soit environ 10,6 millions de tonnes en 2012.