Synthèse des pressions régionales exercées sur les eaux souterraines

Dernier ajout : 10 juillet 2013.

L’eau souterraine est confrontée à de nombreux problèmes de pollution, provenant de tous les secteurs :
 Une forte densité de population qui induit d’importants rejets en assainissement, une forte imperméabilisation des sols, une grande densité de réseaux routiers ainsi que des traitements phytosanitaires dans les lieux publics et jardins privés ;
  Une agriculture à fort rendement présente sur une grande part du territoire, engendrant une émission importante de produits azotés et de phytosanitaires vers les nappes ;
  Une industrie importante avec notamment une histoire industrielle forte
(sidérurgie, exploitation minière…) dont les impacts se font sentir ;
 Parce que les nappes souterraines sont généralement connectées aux eaux de surface, la pollution des rivières peut affecter la qualité des eaux souterraines, et inversement.

0. Rejets vers les nappes en 2012, en région, selon les polluants
Rejets vers les nappes en 2012, en région, selon les polluants
Source : État des lieux / AEAP

Ménages et société civile Ménages}

Les flux de pollution vers les eaux souterraines sont principalement dues aux systèmes d’assainissement non collectifs qui peuvent parfois avoir des niveaux de fonctionnement très moyens.
Concernant l’assainissement collectif, la part infiltrée des rejets des stations d’épuration domestiques et des pertes sur les réseaux dans les eaux souterraines est très faible, elle a été estimée à moins de 2% des flux totaux rejetés par les agglomérations d’assainissement (station + réseau).
8000 tonnes de pesticides sont déversées dans les jardins en France, soit 86% des pesticides utilisés non agricoles.

Industrie Industrie

Les activités passées, notamment industrielles, ont pu laisser des sites pollués qui peuvent être à l’origine de pollution des milieux aquatiques ou de la ressource en eau. Ainsi, en 2010, sur les 651 sites recensés dans BASOL, 5 % étaient mis en sécurité et/ou devaient faire l’objet d’un diagnostic, 33 % étaient en cours d’évaluation, 3 % étaient en cours de travaux, 49 % étaient traités avec surveillance et/ou en restriction d’usage, 6 % étaient traités et libres de toute restriction. (AEAP). Au 1er janvier 2014, on compte 664 sites BASOL, les principaux polluants présents sont les hydrocarbures et les métaux.
La part des rejets industriels qui s’infiltrent dans les eaux souterraines est très faible et, comme les agglomérations d’assainissement, il peut être estimé à moins de 2% des flux totaux rejetés par ceux-ci.

Agriculture, sylviculture, pêche Agriculture

Comme pour les eaux superficielles, l’estimation des flux rejetés dans les eaux souterraines par les activités agricoles est difficile à quantifier même en ayant connaissance des fertilisations réalisées. En effet, la migration des nitrates et produits phytosanitaires jusqu’aux nappes dépend de nombreux paramètres (formule chimique, dose apportée, condition d’épandage, qualité de la matière organique, temps de transfert, etc.). En 2010, 82 % de la Surface Agricole Utile régionale a reçu un traitement phytosanitaire. Seule 6 % de la SAU n’a reçu ni traitement phytosanitaire ni engrais
minéral (RA2010). Il a été utilisé 160 kg/ha de fertilisation nette d’azote dont 111 de minérale avec un surplus global d’azote résiduel moyen estimé à 36 kg/ha de SAU (SOeS). Cela équivaut à environ 30 kt/an de quantité maximale d’azote
risquant d’être transféré vers les milieux aquatiques. L’azote peut être utilisé par les plantes de la génération suivante ou être réduit par les micro-organismes du sol ou se diluer majoritairement dans les nappes voire dans les cours d’eau après ruisellement. Les rejets dans les cours d’eau ne sont pas réellement mesurables.

Transports et logistique Transport

Les impacts des rejets des réseaux routiers sur les eaux souterraines ne sont pas quantifiés. Ils sont d’autant plus réduits quand les eaux souillées sont traitées et les produits phytosanitaires remplacés par d’autres techniques.

Dans la région Nord Pas-de-Calais, 405 Mm3 ont été prélevés dans le milieu naturel en 2011, dont 72 % dans les eaux souterraines (soit 292 Mm3).

1. Prélèvements en eau souterraine
Prélèvements en eau souterraine
Source : AEAP

Depuis 15 ans, on constate une diminution des prélèvements en eau souterraine de l’ordre de 17% en région. Cela est dû principalement à la baisse des prélèvements industriels ces dernières années ainsi qu’à une diminution, faible mais régulière, des besoins en eau potable depuis 10 ans.

2. Volumes prélevés dans les masses d'eau souterraines
Volumes prélevés dans les masses d’eau souterraines
3. Degré de sollicitation des nappes
Degré de sollicitation des nappes

Agriculture, sylviculture, pêche Agriculture

En 2011, les prélèvements agricoles en eau souterraine s’élevaient à 9, 49 Mm3 sur la région, soit 3 % des volumes prélevés. Bien que faibles par rapport aux prélèvements domestiques, ils peuvent avoir des impacts importants car interviennent souvent en période de basses eaux. Ces prélèvements semblent être en augmentation avec des variations très importantes d’une année à l’autre.

Tourisme et loisirs Tourisme

En 2011, les prélèvements en eau souterraine pour les activités de loisir en région représentaient 555 800 m3, soit 0,2 % des prélèvements régionaux.

Ménages et société civile Ménages

La grande majorité des prélèvements en eau souterraine est destinée à la production d’eau potable.
Les prélèvements domestiques concernent les prélèvements liés à l’alimentation et à l’eau potable. Celle-ci peut être consommée par des activités non domestiques comme les services, l’artisanat et même certaines industries ou sites agricoles s’alimentant à partir du réseau d’eau publique.
Cependant, la plupart des industries et sites agricoles possèdent leurs propres forages d’eau.
En 2011, les prélèvements domestiques en eau souterraine s’élevaient à 237,7 Mm3, soit 81,4 % des volumes prélevés. Depuis 2000, on observe une légère baisse de ces prélèvements.
À noter que les rendements des réseaux de distribution d’eau potable sont d’environ 78 % en région (soit dans la moyenne nationale). Ainsi, un peu plus de 50 Mm3 d’eau potable sont « perdus » chaque année, suite à des fuites. Cependant, ces volumes repartent dans le sol et s’infiltrent à nouveau, on considère donc qu’ils sont restitués aux nappes.
8000 tonnes de pesticides sont déversées dans les jardins en France, soit 86% des pesticides utilisés non agricoles.

Industrie Industrie

En 2011, en région, les prélèvements industriels en eau souterraine s’élevaient à 44,8 Mm3, soit 15,3 % des volumes prélevés. 0,15 Mm3 ont également été utilisés pour la production d’énergie. En 2001, les prélèvements industriels s’élevaient à 78,49 Mm3, ce qui indique une baisse des prélèvements de plus de 40 % en dix ans. Environ 1/3 des prélèvements réalisés pour le secteur industriel l’est à partir d’eau souterraine, ce qui représente également un impact important sur la ressource.

Zoom1

Les perchlorates et autres composés pyrotechniques dus aux munitions de la Première Guerre Mondiale sont susceptibles de persister 100 ans dans les obus non explosés ou partiellement explosés et de générer des émissions pérennes vers les eaux souterraines.

Prélèvements en eau souterraine

Source : AEAP

Volumes prélevés dans les masses d’eau souterraines
Degré de sollicitation des nappes
Rejets vers les nappes en 2012, en région, selon les polluants

Source : État des lieux / AEAP