Le sol agricole, un support de vie très sollicité

Dernier ajout : 10 juillet 2013.

Les surfaces toujours en herbe (STH) ont diminué plus vite que la surface agricole utile (SAU) en raison de la diminution de l’élevage, mais également sous la
pression de l’artificialisation.

Les STH ont diminué de 23% tandis que la SAU diminuait de 7% entre 1989 et 2010. Les STH sont souvent imbriquées « dans les dents creuses » des espaces urbanisés. De ce fait, elles sont très convoitées pour étendre l’urbanisation.

Les services écologiques rendus par les prairies s’en trouvent diminués : stockage de carbone, limitation des écoulements et épuration des eaux, lutte contre l’érosion, biodiversité, qualité des paysages. Toutefois, sur les cinq dernières années, la part de la STH dans la SAU est demeurée stable (19 % en 2012).

L’agriculture travaille les sols pour les rendre plus favorables à la culture. Les pratiques développées font ainsi évoluer leurs caractéristiques.

Concernant les faibles stocks de matière organique et l’érosion, les modes de production agricoles ont un impact notable.

En effet, les teneurs en matière organique ont eu tendance à baisser depuis la mécanisation des années 1950, les résidus de culture étant souvent exportés.

Cette tendance s’est atténuée ces dernières années avec des restitutions de matières organiques plus fréquentes : fumiers, broyages de pailles, débris végétaux et CIPAN [1] permettent de reconstituer les stocks.

La poursuite de cette tendance reste à conforter. Au demeurant, il convient de constater que les zones de bocage et d’élevage sont globalement moins touchées du fait surtout de la présence d’herbages, ainsi que de l’épandage de fumiers.

Par ailleurs, les phénomènes d’érosion génèrent des pertes irréversibles de terres arables, fertiles, vivantes et riches en matière organique. Ils sont de plus, susceptibles de créer inondations, coulées de boues et pollutions des cours d’eau.

[1Culture de couverture implantée pour piéger les nitrates

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Érosion :

Les sols limoneux, dominants en région, sont plus sensibles à l’érosion. Les causes sont multiples : modelé du relief, arrachages des haies réalisés essentiellement dans les années 60 à 90, travail intense des sols pour certaines cultures, diminution des STH, baisse du taux de matière organique et texture du sol.

Par exemple, sur la Canche, entre 1999 et 2002, ce sont 320 000 tonnes de terres qui ont été charriées par le fleuve en provenance de son bassin versant et de ses berges (AEAP).

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Le saviez-vous ?

Les déjections animales sont de très bons fertilisants souvent très riches en matière organique.

Les boues urbaines et certains effluents industriels, résidus des stations d’épuration et des process industriels, présentent aussi un intérêt agronomique pour leurs éléments fertilisants (azote, phosphore, chaux, etc) : plus de 90 % des boues urbaines régionales sont épandues sur les sols agricoles. Cette valorisation est encadrée : la qualité des boues doit être conforme aux seuils réglementaires et une traçabilité est assurée. Leur épandage, réalisé aux périodes propices, contribue à répondre aux besoins des sols et des cultures.

Un risque d’érosion diffuse marqué
Une teneur en carbone organique qui diminue

Comparaison de la teneur en carbone organique
entre 1994 et 2004

Quantité d’ADN dans les sols

GIS Sol

Une surface toujours en herbe qui diminue plus vite que la surface agricole utile

Depuis quelques années, la part de la STH dans la SAU tend toutefois à se stabiliser.
Source : AGRESTE - DRAAF NPdC

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