La pêche en mer et l’aquaculture pèsent sur les milieux aquatiques

Dernier ajout : 4 juin 2019.

L’ensemble des pressions est difficile à quantifier, mais en 2013, au moins 21% des stocks halieutiques sont considérés comme surexploités dans la sous région marine Manche mer du Nord (IFREMER).

La façade maritime de la région fait partie de la sous région marine Manche mer du Nord. Des pressions significatives liées à la pêche professionnelle y sont identifiées [1] :
 Extraction d’espèces ciblées ou non : La Manche Est est la troisième zone de pêche la plus fréquentée par les navires français. Les navires anglais, belges et hollandais, ciblant essentiellement la sole au chalut à perche (engin à fort impact sur les fonds marins), sont également nombreux.
Cette pression s’exerce sur l’ensemble des espèces présentes, capturées ou non : la capture et le rejet d’espèces telles que les oursins, étoiles de mers, algues ou certains poissons et coquillages non consommés par l’homme, peuvent devenir significatifs et avoir un impact plus ou moins local sur la flore et la faune maritimes.
 L’abrasion et le remaniement des fonds sédimentaires par les navires de pêche aux arts traînants destinés à capturer les espèces commerciales vivant à proximité du fond : les chaluts à perche et les dragues sont parmi les engins impactant fortement les fonds marins.
 Production de déchets : la forte activité de pêche en Manche mer du Nord et l’utilisation de filets maillants et des trémails augmentent les risques de perte d’engins qui continuent de capturer poissons et crustacés, captures dénommées « pêche fantôme ».
Les déchets en mer sont en quantité significativement supérieure au reste de la zone OSPAR [2] et provoquent emmêlement et ingestion pour les mammifères marins et les oiseaux.

La pêche et l’aquaculture émettent de façon significative des déchets. Les résultats du programme pilote de surveillance OSPAR ont montré que les déchets indicateurs pour ces deux activités sont supérieurs au reste de la zone OSPAR et sont en augmentation de façon significative entre 2001 et 2006.

[1DCSMM, évaluation initiale des eaux marines, 2012

[2Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est ou Convention OSPAR (pour « Oslo-Paris »)

Zoom1

Des stocks exploités de manière durable ?

La forte hausse des captures depuis les années 1970 a entraîné une diminution importante des stocks mondiaux de poissons. Suite à la Politique Commune de la Pêche (PCP) en 1983, l’état des stocks de poissons dans les eaux Manche-Atlantique s’est amélioré depuis 2009. Ainsi en 2013, 29 % d’entre eux sont considérés comme exploités à l’intérieur des limites biologiques de sécurité (églefin et plie en mer du Nord) et 21 % sont toujours considérés comme étant en dehors de ces limites biologiques (morue, sole en Manche est et Mer du Nord, plie en Manche est). La situation reste cependant inconnue pour la moitié des stocks.

Par ailleurs, la plupart des stocks font l’objet d’une exploitation par plusieurs pays, les flottilles françaises ne peuvent être tenues seules responsables de l’état de ces ressources.
Le rendement maximal durable (RMD) a été défini comme un objectif à atteindre au plus tard en 2020 dans le cadre de la 3ème réforme de la PCP. Le RMD est la plus grande quantité de biomasse que l’on peut en moyenne extraire d’un stock dans les conditions environnementales existantes sans altérer le recrutement (arrivée de jeunes poissons sur les lieux de pêche, après le processus de reproduction de la population). L’autre objectif nouveau de la PCP est la réduction progressive des rejets de poissons en évitant et en réduisant autant que possible les captures indésirées et en introduisant une obligation de débarquement pour les espèces réglementées.

Zoom2

Les différentes formes de pressions exercées par l’aquaculture marine :

Dans la sous-région Manche - mer du Nord, les pressions significatives liées à l’aquaculture sont identifiées (DCSMM, enjeux, 2012) :
 Production de déchets en mer ;
 Introduction d’espèces non indigènes : l’aquaculture constitue une source historique majoritaire d’introduction et de dissémination d’espèces non indigènes, à hauteur de 29 % ;
 Enrichissement localisé en nutriments et matière organique.

Les productions salmonicoles dans les eaux douces génèrent des rejets d’ammoniac et peuvent utiliser des barrages limitant la libre circulation piscicole dans les cours d’eau.

L’estimation des flux rejetés en région n’est que partielle mais permet d’établir les ordres de grandeur suivants :
 En eau douce, 500T/an de MES, et 80T/an de NH4+ ;
 En eau de mer, 100T/an de MES, 100T/an de NH4+ (DDPP).
Les pressions générées par la pêche en eau douce sont traitées dans le chapitre Tourisme et Loisirs.

Zoom3

Le RMD est la plus grande quantité de biomasse que l’on peut en moyenne extraire d’un stock dans les conditions environnementales existantes sans altérer le recrutement (arrivée de jeunes poissons sur les lieux de pêche, après le processus de reproduction de la population).

Volume mis en vente en halle à marée, par halle à marée

France Agrimer 2013-2014

Valeur des ventes en hall à marée, par hall à marée

France Agrimer 2013-2014

10 premières espèces enregistrées en halle à marée à Boulogne sur mer en 2011

Port de Boulogne sur mer

Part des stocks halieutiques pêchés en fonction des limites biologiques : les chiffres indiquent le nombre de populations suivies

Source : ORB NPDC 2010 d’après CPGM et CIEM