Flandre - Dunkerque

Eaux

Dernier ajout : 3 mai 2017.

Synthèse des pressions régionales exercées sur les eaux

Ce secteur, gagné en partie sur la mer depuis des siècles, connaît de nombreux enjeux de gestion de l’eau

Concernant les eaux souterraines, la région de Flandre-Dun­kerque est caractérisée par un manque de ressources exploi­tables sur le territoire pour l’alimentation en eau potable. La nappe de la craie, située en profondeur sous d’épaisses couches d’ar­giles du Tertiaire n’est en effet pas productive. Les prélèvements en eau souterraine sur le secteur étaient de l’ordre de 27 millions de m3 en 2012, soient 5,1 % des prélèvements effectués en région [1].
C’est essentiellement la nappe de la craie présente dans l’Audoma­rois qui alimente le Dunkerquois. Dès lors, la gestion économe de la ressource, couplée à la notion de solidarité et de responsabilité inter-territoires, devient un enjeu sensible. Les zones à enjeu eau potable représentent plus de 29 % de la surface du SCOT de Flandre Dunkerque.

Les eaux superficielles terrestres du territoire sont quant à elles toutes de mauvaise qualité. Les sources de pollutions sont diverses : on peut citer par exemple l’industrie dans l’agglomé­ration dunkerquoise, les rejets domestiques et les pollutions agri­coles diffuses sur le reste du territoire. Les wateringues, maillant le territoire agricole notamment, sont affectées par les pollutions agricoles diffuses.
En outre, le SCOT mentionne le problème des sédiments pollués qui gisent au fond des cours d’eau avec une contamination en métaux et en pesticides constatée dans de nombreux cas.
En plus de ces spécificités, l’enjeu de restauration de la qualité de l’eau présente une sensibilité particulière en raison de l’usage de l’Yser (qui s’écoule au Sud des Flandres maritimes) qui est utilisé pour la production d’eau potable en Belgique.

Par ailleurs, les zones à dominante humide couvrent plus de 45 % du territoire, essentiellement dans sa partie Nord, contre 23,6 % en moyenne régionale. Les enjeux de préservation et restauration des services rendus par les zones humides des Flandres maritimes sont très forts : le tamponnement hydraulique (qui per­met de limiter les dégâts en cas de crue) est primordial sur ce sec­teur, les capacités épuratoires doivent être préservées pour assainir les cours d’eau aux débits très faibles, les habitats qu’elles consti­tuent sont essentiels pour les espèces caractéristiques.

Enfin, dans un contexte d’usage important de la mer pour la pêche ou les loisirs, la restauration du bon état écologique des eaux côtières, qualifiées de médiocre, demeure un enjeu im­portant. Les eaux de baignade sont globalement de bonne qualité en 2011. S’agissant des eaux littorales, la restauration de la qua­lité des eaux et des sédiments portuaires représente également un enjeu [2].

L’enjeu de gestion des risques d’inondation est fort sur le territoire en raison de trois phénomènes :
 D’une part, la submersion marine, qui peut se produire en cas de tempête et/ou de forte marée, et toucher la bande littorale ;
 D’autre part, les inondations en pied de coteaux suite à de fortes pluies ;
 Enfin, les risques d’inondations par débordement des watergangs (ou wateringues) et des cours d’eau en raison de difficultés croissantes d’évacuation vers la mer : l’imperméabilisation des bassins-versants accentue les ruissellements et les débits à évacuer, l’augmentation du niveau moyen marin limite les possibilités d’évacuation par écoulement gravitaire, l’augmentation des phénomènes des pluies intenses implique des coûts très conséquents. Les deux phénomènes peuvent, de plus, survenir conjointement.

Une gestion et une gouvernance solidaire de l’eau sont à assurer et à pérenniser sur le bassin comprenant les coteaux, le marais Audomarois, le canal et les wateringues. Cette gouvernance doit permettre d’optimiser la gestion de l’eau en fonction des différents rôles de la zone (biodiversité, tamponnement hydraulique, évacuation à la mer, gestion des risques, prélèvements d’eau, navigation, réduction de la vulnérabilité au changement climatique, etc.).

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[2AEAP

Un territoire où la question de l’eau est primordiale