Des pressions altérant la biocapacité de notre territoire

Dernier ajout : 12 décembre 2013.

L’artificialisation des sols s’est traduite par une perte de 7 % de la surface agricole utile (SAU) ces deux dernières décennies, avec une incidence plus forte sur les prairies (- 23 %). Entre 1998 et 2009, la SAU a régressé à un rythme de 2500 ha/an. Ce sont autant de surfaces disponibles en moins pour la production de ressources alimentaires.

Par ailleurs, l’artificialisation de terres agricoles (notamment des prairies) a pour effet d’altérer voire de supprimer définitivement leur capacité à absorber et à stocker le carbone atmosphérique (CO2). On estime que les prairies et certains sols agricoles sont capables d’absorber jusqu’à 1t de
CO2/an/ha
pour le stocker sous forme de matière organique et minérale.

Lorsqu’une prairie est retournée ou imperméabilisée, non seulement elle perd ses propriétés protectrices pour la ressource en eau (limitation des écoulements et de l’érosion des sols), mais elle restitue le CO2, l’azote et des nitrates stockés dans les sols.

En outre, les prairies se différencient des cultures annuelles par différentes caractéristiques qui ont chacune une influence sur le cycle de l’azote :
 Absence de labour ou fréquence faible ;
 Couvert végétal permanent qui empêche la lixiviation des nitrates ;
 Diversités végétale et animale plus importantes ;
 Présence d’animaux qui restituent une partie de l’azote prélevé par les plantes et le pâturage ;
 Besoins complémentaires en azote plus faibles.

Il est important de souligner le caractère souvent irréversible de l’artificialisation des terres agricoles et la perte définitive du potentiel biologique qu’elle entraîne, que ce soit pour assurer une fonction alimentaire ou naturelle.

L’empreinte écologique par habitant de la région est similaire à celle de la France, mais l’écart se situe plutôt au niveau de la biocapacité, le Nord Pas-de-Calais étant fortement urbanisé.

Zoom1

Empreinte écologique et biocapacité régionales

La biocapacité représente la capacité de la biosphère d’un territoire à produire des cultures, de l’élevage (pâturages), des produits forestiers (forêt), des poissons, à absorber le dioxyde de carbone (CO2) dans les forêts…

Elle reflète également dans quelle proportion sa capacité de régénération est altérée par les infrastructures et les terrains bâtis. En bref, elle mesure la capacité des espaces terrestres et aquatiques à fournir des services écologiques. [1]

Selon une première analyse menée par le Conseil Régional du Nord Pas-de-Calais en 2003, l’empreinte écologique régionale était estimée à 5,40 ha/an/habitant alors que la biocapacité du territoire n’était que de 0,70 ha/an/habitant. Il fallait donc un territoire huit fois plus grand que celui du Nord Pas-de-Calais pour répondre aux besoins de sa population en assurant la sauvegarde de l’environnement.

En 2014, une nouvelle estimation réalisée par l’association des régions de France aboutit à une empreinte écologique de 4,7 pour le Nord Pas-de-Calais. La méthodologie étant différente, on ne peut en déduire d’évolutions.

La biocapacité régionale est globalement mal connue, mais a priori bien plus faible que la biocapacité nationale, estimée à 2,99 ha par habitant.

[1Source : Atlas de l’empreinte écologique et de la biocapacité des pays membres de la francophonie, IEPF

Des prairies précieuses qui stockent notamment du CO2

En 2012, on estime qu’au moins 250 millions de tonnes équivalent CO2 sont stockées dans sols des prairies et forêts du Nord Pas-de-Calais, soit 5 à 6 années d’émissions de GES en région (DREAL SRCAE 2012).
Prairie en Nord Pas-de-Calais, SRCAE, Conseil Régional, DREAL.
Photo : V. Vanberrel

Le cycle du carbone

Source Réseau Action Climat France, et Fondation Nicolas Hulot

Le cycle de l’azote

Source Réseau Action Climat France, et Fondation Nicolas Hulot