Ae1La restauration de la qualité de l’air est un enjeu pour :
– L’amélioration de la santé des habitants ;
– La préservation de la qualité des sols et des eaux.
La pollution de l’air, notamment par les particules fines (PM 10, PM 2,5), impacte très significativement la santé des habitants du Nord Pas-de-Calais (comme dans de nombreux autres secteurs de forte densité urbaine en Europe et dans le monde). Les conséquences sont les suivantes : asthme chez l’enfant, maladies respiratoires (bronchiolites, rhino pharyngites…), allergies, irritations oculaires, augmentation de la morbidité cardio-vasculaires à court et moyen terme. La carte ci contre présente la moyenne annuelle du nombre de jours pendant lesquels la concentration en particules fines PM 10, relevée sur les stations de mesure a été supérieure à 50 µg/m3. Au delà de 35 jours par an où la concentration en poussières est supérieure à 50 µg/m3, la réglementation est dépassée : la carte ci-contre illustre le fait que toute la région est exposée à cette pollution de l’air avec une moyenne du nombre de jours de dépassement très élevée.
D’autres polluants sont également à considérer : oxydes d’azote, micropolluants dont les concentrations sont parfois ponctuelles et mal connues (pesticides)…
Les effets des pics de pollinisation, et notamment ceux des espèces les plus allergisantes (graminées, bouleaux…), semblent renforcés par la présence de micropolluants, alors qu’ils présentent des caractéristiques allergènes. Cette question mérite d’être abordée dans le cadre de cet enjeu, même si elle requiert un renforcement des connaissances.
Indicateurs et évaluation de la qualité de l’air
Le suivi de l’évolution de la qualité de l’air peut s’apprécier notamment au regard des informations suivantes :
– L’évolution des concentrations en PM 10, PM 2,5 et NOX au regard des différents seuils (directive européenne, OMS, et pollution ponctuelle) (cf. rappel de l’état des lieux) ;
– La carte du nombre de dépassements par stations, qui met en évidence un niveau de pollution assez élevé et homogène en région, impliquant des dépassements réguliers des seuils.
Plusieurs indicateurs permettent de qualifier et quantifier les conséquences de la pollution de l’air sur la santé, portant par exemple sur le nombre de décès anticipés, la diminution de l’espérance de vie et les coûts induits pour la société.
Aux niveaux français et européen :
– 42 000 décès prématurés [1] par an en France liés à l’exposition à long et court termes aux PM2,5 soient 8 % des décès chaque année ;
– 350 000 décès prématurés et plus de 3,6 millions d’années de vie perdues dans l’Union Européenne à 25 en 2000 (dont près de 500 000 années pour la France) [2] ;
– Les particules sont responsables de 90 % du coût sanitaire de la pollution de l’air en Europe [3] ;
– Le coût de la pollution atmosphérique aux particules est évalué à environ 450 €/hab/an en France (mortalité et morbidité) [4] ;
En région :
– 6 mois d’espérance de vie à gagner pour les personnes de 30 ans à Lille si la concentration en PM 2,5 est réduite de 6,6 µg/m3 (soit -40 %)[Aphekom]] ;
– 257 décès anticipés par an sont évitables dans l’agglomération lilloise, si la concentration en PM 2,5 est réduite de 5 µg/m3 (soit -30 %) [5].
Marges de progrès
– 1.1 - Diminution des émissions liées aux chauffages bois, charbon et fioul non performants ;
Indicateur PPA à venir : taux de logements équipés de foyers ouverts
– 1.2 - Diminution des émissions dans l’industrie ;
Indicateur PPA à venir : nombre d’installations présentant des dépassements des valeurs limites d’exposition
– 1.3 - Diminution des émissions liées aux transports routiers (essentiellement combustion de gazole sans filtre à particules opérationnel).
Indicateur PPA à venir : pour les flottes d’entreprise, nombre de véhicules moins polluants
La répartition géographique des émissions primaires de PM 10 est directement liée à la répartition des habitations, des principaux axes routiers et des sites industriels qui sont en majorité proches des grandes agglomérations (région lilloise, dunkerquois et Bassin Minier).
Les précurseurs de particules fines, ou les émissions dites indirectes, proviennent de polluants comme le NH3, les COV ou le SO2 qui se transforment en particules fines dans l’atmosphère. Elle peuvent représenter la moitié des particules présentes dans l’air.
– 2.1 - Diminution des émissions d’ammoniac NH3 (en agriculture notamment, puisque émetteur pour 97 % en France [6])
– 2.2 - Diminution des émissions des oxydes d’azote NOX (voir marge de progrès 3 ci-après) : 91,5 kilotonnes, 8,6 % des émissions nationales en 2010 [7]
– 2.3 - Diminution des émissions de dioxyde de soufre SO2 (à plus de 90 % émises par l’industrie y compris industrie de l’énergie) : 64,3 kilotonnes, 22,4 % des émissions nationales en 2010 [8].
– 2.4 - Diminution des émissions des composés organiques volatils COV (multiples sources dont surtout résidentiel-tertiaire et industrie) : 50,7 kilotonnes de Composés organiques volatiles non méthaniques (COVNM), soit 6,2 % des émissions nationales en 2010 [9].
– 3.1 - Diminution des émissions de NOX par les transports utilisant la combustion de carburants
– 3.2 - Diminution des émissions de NOX par l’industrie (centrales thermiques et sidérurgie notamment)
PM 10, PM 2,5 et NOX notamment.
– 5.1 - Amélioration des connaissances et de l’information de la population et des acteurs régionaux sur :
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- La qualité de l’air ;
- L’origine de la pollution atmosphérique ;
- Les impacts.
– 5.2 - La connaissance peut notamment être améliorée s’agissant :
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- Du rôle du trafic maritime et des embruns marins sur la qualité de l’air ;
- Des concentrations, émissions et impacts des micro-polluants dans l’air (pesticides, NH3, certains métaux…).
– 5.3 - Amélioration de la coopération transfrontalière en matière de connaissance et de réduction des émissions de polluants atmosphériques.