Les milieux ouverts (c’est-à-dire non boisés) présentent de nombreux habitats naturels remarquables et sont indispensables à la survie d’une multitude d’espèces.
Les pelouses calcicoles des coteaux calcaires du Boulonnais et de l’Artois auraient perdu 50 à 75 % de leur surface en un siècle. Elles ne représentent plus qu’environ 1000 ha. En cause surtout, la disparition d’activités agricoles comme l’élevage ovin pratiqué sur de grandes pâtures.
Les landes acides sont relictuelles et très rares dans la région, du fait de la rareté des substrats siliceux et des boisements. On les trouve à Helfaut, à Sorrus et dans l’Avesnois notamment. On y trouve des végétations à Bruyères et des fougères rares comme l’Osmonde royale, accompagnées en particulier d’insectes liés à ces milieux, par exemple la Decticelle des bruyères.
Les prairies d’élevage ou de fauche et les bocages ont perdu 23 % de leur surface entre 1989 et 2010, du fait des conversions en culture et de l’urbanisation. Elles représentent encore plus de 150 000 ha et sont cruciales pour le maintien de nombreuses espèces sauvages (flore, insectes, oiseaux tels que les pie-grièches).
Les parcelles cultivées occupent 57,3 % de la région [1]. Leur biodiversité est faible mais elles sont essentielles pour le déplacement de la faune.
Certaines pratiques culturales dont l’agriculture biologique, qui représente moins de 1% de la surface agricole, présentent un intérêt supérieur pour la biodiversité, illustré par la présence d’une flore messicole (coquelicot, bleuet…).
Le maintien de milieux herbacés est surtout lié à l’activité humaine, l’agriculture principalement, et dans une moindre mesure à des perturbations naturelles, par exemple des cycles d’inondations. Sans intervention, la végétation qui s’imposerait naturellement à terme en Nord Pas-de-Calais serait une forêt.
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Une certaine conception de la "propreté" des espaces verts et agricoles, avec un excès d’interventions, nuit à la biodiversité. La richesse écologique des prairies, et des zones agricoles en général, est favorisée par une gestion extensive : fauchage ou non, pression de pâturage, fertilisation ou non, taille plus ou moins forte des haies… Dans l’Avesnois et le Boulonnais, la variété des éléments du bocage (prairies, haies, fossés, bosquets, etc) favorise la biodiversité.
À contrario, la conservation d’espèces remarquables des pelouses calcicoles, telles que la Vipère péliade, le Damier de la Succise (un papillon), ou encore de multiples orchidées, dépendent d’une gestion active pour lutter contre l’embroussaillement : pâturage, fauchage…