Vers un urbanisme promouvant la santé

Dernier ajout : 9 octobre 2015.

Vers un urbanisme favorable à la santé ?

Au delà de la qualité des milieux environnementaux, l’urbanisme joue un rôle important puisque les modifications apportées à l’aménagement du territoire, la mise à disposition d’une offre de transports efficace, d’une offre de logements répondant aux besoins et désirs de tous… sont à même d’agir directement ou indirectement sur la santé des populations.

Ainsi, dans le cadre de projets d’urbanisme, l’évaluation de l’impact sanitaire d’une politique ou d’un projet, permet d’identifier les éléments susceptibles d’avoir des effets positifs ou négatifs, sur la santé de la population et sur les différents groupes sociaux qui la composent. Cette démarche vise à éclairer les décideurs pour éviter les effets négatifs sur la santé, et maximiser les effets potentiellement positifs.

Par exemple, l’installation d’une toiture végétalisée à la place d’un toit classique ou d’un revêtement noir fait économiser 40 à 110 % de l’énergie consacrée au refroidissement ou au chauffage des bâtiments [1]. Ce confort thermique est source de meilleure santé.

Les bénéfices des espaces verts urbains sur la santé sont avérés. Ces espaces verts :

 Encouragent la pratique d’activités physiques d’extérieur ayant pour conséquence une amélioration de la santé [2] ;

 Améliorent la santé mentale et le bien-être (réduction du stress, meilleure capacité de récupération suite à une fatigue psychologique, bénéfices sur le développement psychologique et social des enfants et adolescents [3] ;

 Augmentent la longévité des aînés et encourage les liens sociaux et tout particulièrement chez les personnes à plus faibles revenus [4] ;

 Contribuent à la réduction des inégalités de santé.

Quelques chiffres :

L’effet notable d’un parc arboré de 500 ha à Mexico s’étend sur un rayon de 2 km et celui d’une superficie de 35 ha au Japon est perceptible jusqu’à 1 km. En Israël, les effets d’un parc de 50 ares sont estimés sur un rayon de 20 à 150 m [5].

Concernant le bien-être, une étude a été réalisée chez des personnes hospitalisées après une opération chirurgicale. Elle a montré que les patients situés dans une chambre avec une vue sur un espace végétalisé ont besoin de moins d’antidouleurs et sortent en moyenne une journée plus tôt que les patients ayant une fenêtre donnant sur un mur en briques.

[1APPA

[2Park et al. 2013, Bedimo-Rung et al, 2005…

[3HCN,2004 ; Velarde et al, 2007 ; Munoz 2009 ; Louv, 2008…

[4Takano et al, 2002 ; HCN, 2004…

[5APPA

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Les mesures possibles pour lutter contre les îlots de chaleur :
 Végétalisation (parcs, murs végétalisés…) ;
 Amélioration des infrastructures urbaines (matériaux, disposition, etc.) ;
 Gestion durable des eaux de pluie ;
 Réduction de la chaleur produite par les activités humaines.

Pendant les vagues de chaleur, le fait d’habiter dans un quartier plus chaud (îlot urbain de chaleur), multiplie le risque de décès par 2, si la chaleur persiste la nuit et pendant plusieurs jours

Le phénomène d’îlot de chaleur urbain est une élévation localisée de la température en zone urbaine. De par leur nature et leur faible albédo (pouvoir réfléchissant d’une surface), les matériaux de construction et d’aménagement absorbent l’énergie solaire et la rejettent sous forme de chaleur dans l’atmosphère. Ils créent ainsi un « îlot de chaleur » au niveau des villes, où les températures sont ainsi plus élevées qu’en périphérie. Ce phénomène tend à s’accroître au cours du temps. L’installation de certains dispositifs de climatisation qui réchauffent l’air extérieur pour rafraîchir l’air intérieur tend à augmenter la température de la ville (+2°C localement d’après l’ORS Île de France). La disposition et la configuration des bâtiments peuvent aussi bloquer les vents et augmenter les températures. Ainsi, la différence mesurée entre la ville et la campagne alentour était de +1°C en 1868 à Paris, tandis qu’elle a atteint +10°C en 2003 [1].