Opportunités de développement économique et créations d’emplois

Dernier ajout : 9 octobre 2015.

Préserver l’environnement nécessite aujourd’hui des compétences et des métiers : les métiers verts. Assurer une transition écologique et énergétique de notre société implique des compétences et besoins bien plus larges, difficiles aujourd’hui à quantifier.

Transition énergétique et économie circulaire s’inscrivent dans un contexte de réorientation progressive des modèles économiques vers le développement durable, où l’attention se focalise sur les métiers verts et l’économie verte.

L’économie verte se définit par onze activités directement appliquées à la préservation de l’environnement au sens classique du terme (eau, air, sol, déchets y compris leur récupération, odeur, bruit…) de manière préventive ou curative, à l’efficacité énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre et aux énergies renouvelables.

Plus précisément, les métiers se composent de neuf professions qui vont des ingénieurs et cadres techniques de l’environnement aux ouvriers non qualifiés de l’assainissement et du traitement des déchets en passant par les agents de maîtrise et techniciens en production et distribution d’énergie, eau, chauffage. Ces deux dernières regroupent plus de la moitié des effectifs des métiers verts en Nord Pas-de-Calais comme en moyenne nationale.

L’économie verte régionale se localise plutôt dans les zones d’emploi de Lens-Hénin, Béthune-Bruay, Dunkerque, Flandre-Lys et Saint-Omer (cf. carte). L’économie verte est comparativement plus faiblement implantée dans les zones d’emploi de Lille (bien que 2 300 salariés y travaillent) et d’Arras [1]. Le poids des activités tertiaires dans ces capitales régionale et départementale peut expliquer ce constat.

Avec plus de 9 000 emplois directement liés à l’économie verte et près de 224 000 emplois aux savoir-faire influencés par la dimension environnementale, le Nord Pas-de-Calais se positionne au 4ème rang des régions françaises.

Dans la région, les métiers et secteurs d’activité liés au recyclage et au traitement des déchets sont particulièrement présents. Aujourd’hui, les enjeux portent notamment sur la formation avec une recherche accrue d’adéquation des qualifications et des compétences des actifs aux besoins des entreprises au cœur de la transition écologique [2].

4 filières identifiées comme stratégiques en région étant donné leur potentiel de croissance

Dans le cadre du Schéma Régional Climat Air Energie (SRCAE), et du volet climat du Schéma Régional d’Aménagement et de développement Durable du territoire (SRADDT), 4 filières ont été identifiées. Des hypothèses d’évolution ayant un impact sur les emplois verts et verdissants ont été élaborées.

Les 4 filières sont les suivantes :
 La performance énergétique et environnementale des bâtiments : la région, fortement urbanisée, dispose d’une proportion élevée de logements sociaux et d’un parc de bâtiments vieillissant. Le poids du secteur de la construction et de la rénovation est, de plus, important dans l’économie ;

 Le recyclage et le réemploi : avec une forte densité de population et une industrialisation importante de son territoire, plus de 30 millions de tonnes de déchets sont produits chaque année, et la filière du recyclage et de la valorisation des déchets concerne aujourd’hui 250 entreprises et plus de 8 000 emplois. Cette filière représente un véritable potentiel en termes de croissance économique ;

 Les énergies renouvelables : plusieurs atouts doivent permettre de développer la production d’énergies renouvelables en région :

    • Un littoral qui lui permet de déployer un système éolien important ;
    • Une forte urbanisation qui, du fait des importantes surfaces de toiture, est propice à la production d’énergie solaire thermique et photovoltaïque ;
    • Une densité de population importante qui favorise le développement de production mutualisée d’énergie comme les réseaux de chaleurs ;

 Le transport durable : le territoire est à la croisée des grands corridors internationaux, et la situation est favorable au développement des différents modes de transports de marchandises et à l’accueil de nœuds intermodaux (sur le projet Seine Nord Europe par exemple). Par ailleurs, la forte densité de population en zone urbaine est un atout pour le développement de modes de mobilité alternatifs des personnes.

Tableau récapitulatif des emplois identifiés en 2011 et des gisements à 2020 dans trois filières de l’économie verte [3] .

Volumes d’emplois en

Équivalents Temps Plein (ETP)

estimés en 2011 en 2020 différentiel 2011-2020
Performance énergétique et environnementale des bâtiments 12 304 47 067 34 763
Recyclage / réemploi 3 671 7 559 3 888
Énergies renouvelables collectives 347 1 978 1 631
TOTAL 16 323 56 604 40 281

[1l’économie de la fonctionnalité n’est pas comptabilisée ici

[2Insee

[3Source : Étude sur les gisements et les mutations d’emplois liés à l’économie verte à l’horizon 2020, C2RP

zoom1

Les 9 neufs professions comptabilisées comme métiers verts :
 Agent de maîtrise et technicien en production et distribution d’énergie, eau, chauffage ;
 Ouvrier non qualifié de l’assainissement et traitement des déchets ;
 Conducteur de véhicule de ramassage des ordures ménagères ;
 Technicien de l’environnement et du traitement des pollutions ;
 Ingénieur et cadre de la production et de la distribution d’énergie et de l’eau ;
 Ouvrier qualifié des industries (eau, gaz, énergie, chauffage) ;
 Ingénieur et cadre technique de l’environnement ;
 Ouvrier qualifié de l’assainissement et du traitement des déchets ;
 Agent technique forestier et garde des espaces naturels.

Au delà, des nouveaux métiers émergent dans de nombreux secteurs :
Les secteurs du numérique, des énergies renouvelables, des textiles innovants ou encore des impressions 3D sont en plein développement. Voici quelques exemples :
 Métiers liés à l’efficacité énergétique du bâtiment, sur îlots urbains, process industriels, etc. ;
 Métiers liés aux énergies renouvelables : chef de projet éolien, ingénieur en méthanisation, manager d’énergie, chef de chantier en Énergie Renouvelable, éco-certificateur filière bois, etc. ;
 Métiers liés au développement des réseaux intelligents, de la domotique et aux services favorisant l’intermodalité et la mobilité intelligente ;
 Métiers liés à la responsabilité environnementale des projets (ferroviaires, fluviaux, ZAC, etc.) ;
 Métiers de la production de matériaux (contrôleur de performance, éco-concepteur…), les métiers de la réparation, du recyclage et de l’économie circulaire (responsable commercial recyclage, ingénieur rudologue, responsable collecte et traitement des déchets…), ou encore les métiers du numérique (urbaniste des systèmes d’information, responsable e-commerce, consultant en green-IT…).

L’économie verte par zone d’emploi dans le Nord Pas-de-Calais en 2010

Sont représentés les principaux établissements liés aux activités vertes par zone d’emploi. Ceux-ci, 1 % des établissements verts, regroupent 18 % de l’ensemble des postes de travail de l’économie verte.
Source : Clap 2010 (Insee)