L’eau souterraine est très vulnérable face à diverses formes de pollution et son état chimique tend à se dégrader.
Cette dégradation est en partie due à la grande vulnérabilité des nappes vis-à-vis des pollutions déversées en surface. Celles-ci atteignent les nappes au bout d’une durée très variable (de quelques jours à plusieurs années), selon les caractéristiques du polluant, la pluviométrie, la profondeur et les caractéristiques géologiques de la nappe. Cela explique pourquoi, dans certaines nappes, sont retrouvées actuellement des substances interdites depuis de nombreuses années.
La nappe de la Craie, dont la majeure partie n’est pas recouverte par une couche imperméable, est particulièrement vulnérable.
Sur les quinze masses d’eau souterraines que comprend la région, neuf sont actuellement déclarées en mauvais état qualitatif (toutes de la nappe de la Craie), ce qui fait de la région l’une des plus concernées par les problèmes de
qualité des eaux en France.
Les paramètres responsables sont essentiellement les nitrates et les pesticides (herbicides, phytosanitaires,…). Les tendances pour les nitrates sont globalement à la hausse sur les dix dernières années.
En plus des substances déversées en surface, d’autres, présentes à l’état naturel dans la nappe, peuvent présenter des risques sanitaires et sont donc traitées en conséquence au niveau des captages. C’est le cas du nickel et du sélénium, localement très présents dans la région.
La Directive Cadre sur l’Eau impose le bon état chimique des masses d’eau. Celui-ci est atteint si, pour certaines substances, les concentrations mesurées ne dépassent pas des valeurs seuils. Les substances et paramètres à considérer et les seuils associés sont définis au niveau européen et revus périodiquement. De l’ordre de 75, ils concernent le pH, la température, les nitrates, les pesticides, le plomb, etc.