Des enjeux sanitaires multiples et prégnants en région

Dernier ajout : 3 mai 2017.

Les impacts sanitaires des différentes sources de pollutions dépendent :
 Des sources d’émissions : émissions atmosphériques, rejets dans les eaux, pollutions des sols…
 Des voies de transferts : par l’air, l’eau, les aliments…
 De l’exposition et du temps d’exposition : air et poussières respirés, contact cutané, ingestion d’eau et d’aliments ;
 Des propriétés des substances : capacité de transfert dans l’organisme et sur l’organe cible, effet toxicologique, capacité d’accumulation et rémanence dans l’environnement… Ces enjeux sanitaires peuvent impliquer une dégradation de la santé voire des décès dans certains cas.

Les principaux facteurs environnementaux de la région en termes d’enjeux sanitaires sont les suivants.

Synthèse des pressions régionales exercées sur l’air et le climat La qualité de l’air est dégradée

Comme l’ont montré les enjeux liés à l’air, la pollution de l’air par les particules engendre des effets sanitaires très forts en région. Ainsi, pour mémoire (cf. enjeu Ae1), 8 % des décès chaque année en France seraient dus à la pollution de l’air par les particules. La région est particulièrement concernée. Les particules fines sont classées comme des cancérigènes certains par l’OMS (cf. classement du degré de cancérogénécité). On estime à 6 mois l’espérance de vie à gagner pour les personnes de 30 ans à Lille si une réduction de 6,6 µg/m3 (soit - 40 %) de la concentration en PM 2,5 est réalisée [1]. 257 décès anticipés par an sont évitables dans l’agglomération lilloise si la réduction est de 5 μg/m3 (soit -30 % de la concentration en PM 2,5) [2]. Plus immédiatement, la pollution de l’air par les particules contribue au développement d’allergies, d’asthme et peut même être à l’origine d’asthme chez l’enfant.

Par ailleurs, l’évaluation de l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique urbaine réalisée sur quatre agglomérations de la région Nord Pas-de-Calais (Valenciennes, Douai, Lens et Maubeuge) a quantifié le nombre de décès pour 100 000 habitants entre 11 et 14,3 selon ces villes [3].

La carte ci-contre présente la moyenne annuelle du nombre de jours pendant lesquels la concentration en particules fines PM 10, relevée sur les stations de mesure, a été supérieure à 50 µg/m3. Au delà de 35 jours par an où la concentration en poussières est supérieure à 50 µg/m3, la réglementation est dépassée : la carte montre que toute la région est exposée à cette pollution de l’air avec une moyenne du nombre de jours de dépassement très élevée.

En plus de ce sujet assez bien évalué, la qualité de l’air est également affectée par des polluants dont les émissions et l’exposition sont mal connues (pesticides par exemple).

La qualité de l’air intérieur constitue également un enjeu important de santé publique (cf. également les enjeux de connaissance et de gouvernance).

Synthèse des pressions régionales exercées sur les sols De nombreux sols pollués

Plusieurs secteurs sont impropres aux cultures alimentaires en raison de pollutions historiques liées par exemple aux émissions atmosphériques d’industries essentiellement passées. La carte ci-contre représente les sites pollués ou potentiellement pollués.

La reconquête des friches polluées permet à la fois de retrouver des opportunités foncières et de restituer un site compatible avec ses nouveaux usages, en maîtrisant les risques sanitaires, tant au niveau du site qu’au niveau de son environnement (riverains, ressource en eau).

Synthèse des ondes générées en région Des zones conséquentes soumises au bruit

Le bruit fait partie des préoccupations environnementales des Français, il constitue une source de stress et de fatigue indiscutable. Les principales voies bruyantes sont mentionnées sur la carte.

Synthèse des pressions régionales exercées sur les eaux La ressource en eau est vulnérable

La ressource en eau (eaux souterraines et eaux superficielles) peut être affectée par la présence de micropolluants, dont certains possèdent des propriétés de perturbateurs endocriniens : pesticides, résidus médicamenteux, métaux…

Les niveaux d’exposition et les conséquences sanitaires sont mal connus.

Les usages des milieux aquatiques à des fins de loisirs (baignade, pêche) sont parfois remis en cause en région en raison de pollutions chimiques et/ou microbiologiques.

La carte ci-contre montre par exemple les secteurs de mauvaise qualité des nappes par rapport aux pesticides. Les eaux doivent donc être traitées ou diluées pour être rendues potables.

D’autres problématiques sont également à considérer :

Synthèse des pressions régionales exercées sur les eaux La pollution de la mer, des plages et des cours d’eau

Cette pollution est susceptible d’impacter :
 La qualité des coquillages (présence éventuelle d’agents pathogènes), qui doivent à ce jour être traités avant commercialisation ;
 La qualité des poissons (certains concentrent les polluants dans leurs tissus), des zones d’interdiction de consommation de poissons contaminés notamment au PCB ;
 La qualité des eaux de baignades, qui sont en région de qualité moyenne à bonne.

Synthèse des pressions régionales exercées sur l’air et le climat Le changement climatique

Le changement climatique génère plusieurs effets potentiels sur la santé : (cf. description des pressions)

 Développement de vecteurs de maladies infectieuses venues du sud (exemple du moustique tigre) ;

 Développement des allergènes dont les effets peuvent être renforcés par les pollutions (notamment par la pollution chimique de l’air) ;

 Augmentation des épisodes de fortes chaleurs : par exemple plus de 5 jours supplémentaires de canicule par an sont attendus sur le territoire compris entre l’agglomération Lilloise et le Cambrésis en 2080.

Synthèse des ondes générées en région L’exposition aux ondes

L’exposition aux ondes est susceptible selon le type d’ondes et le niveau d’exposition, de générer des effets sur la santé (cf. synthèse des pressions) :

 Pour les ondes radioactives et sonores, les effets sur la santé sont bien connus ;

 S’agissant des ondes électromagnétiques, le sujet n’est pas encore totalement connu (cf. « zoom sur les sujets émergents »).

Ressources Certains modes de production d’énergie

Certains modes de production d’énergie sont à l’origine d’incidences potentielles sur la santé. On peut citer à titre d’exemple les installations de chauffage peu performantes, tels que les vieux équipements pouvant émettre du monoxyde de carbone, les foyers bois ouverts générant des poussières et des HAP et les petites centrales thermiques potentiellement émettrices de polluants atmosphériques (en l’absence de traitement des effluents gazeux). Les questions sanitaires doivent donc être considérées lors du choix du bouquet énergétique.

Les enjeux liés aux ressources matières La gestion des déchets

La gestion des déchets doit permettre d’éviter les impacts sur la santé à deux niveaux :
 Lors de la collecte, du traitement et du stockage des déchets, notamment dangereux, pour éviter de polluer l’environnement avec des substances toxiques ;

 Lors de la création et de l’exploitation des installations de gestion de déchets en évitant tout impact sur la santé des populations voisines (limitation des rejets de polluants dans l’air, dans l’eau, etc.) et permettant un recyclage maximisé.

[1étude Aphekom

[2PSAS - suivi des objectifs annexés à la Loi de Santé Publique - rapport 2009 – 2010

[3ARS NPdC

Zoom1

Ressources Les ressources agronomiques et notre alimentation constituent des paramètres importants pour la santé.

Il existe un lien entre la qualité des sols et les pratiques culturales d’une part, et la qualité des produits agricoles et la santé d’autre part. Selon les produits et leurs modes de production, les traces de pesticides par exemple, ou les qualités nutritionnelles peuvent varier très sensiblement.

Plus globalement, le sujet de la nutrition concerne la qualité des aliments issus de l’agriculture et des industries agro-alimentaires tout autant que de nos habitudes alimentaires. « L’assiette » peut ainsi être considérée comme un élément de notre santé lié à la fois :
 À la qualité des produits (présence de résidus de pesticides ? présence d’autres polluants ? présence d’additifs alimentaires nocifs ?) ;

 Et à nos habitudes (alimentation diversifiée et équilibrée, consommer des fruits et légumes frais, éviter le « trop gras – trop sucré »).

Zoom2

L’éco-conception des produits comme facteur de progrès pour la santé

L’éco-conception est une démarche intégrée pour concevoir des produits en prenant en compte l’ensemble de leurs impacts au cours de leur cycle de vie. Cela permet d’éviter ou de limiter au mieux les sources de pollutions de nos milieux et ressources (telles que, par exemple, les émissions dans l’air ou rejets dans les eaux de polluants et des substances nocives) et donc de préserver la santé.

Quelques exemples de pressions environnementales régionales sur la santé

Qualité des eaux souterraines prélevées par rapport aux pesticides

Pour en savoir plus

Suggestions:chiffre qualité air à MAJ dès que communication PPA sera ok