C2Compte-tenu des conséquences prévisibles du changement climatique en région (voir page précédente), la santé ainsi que la sécurité des personnes et des biens sont directement concernées.
Les risques accrus sont les suivants :
– Catastrophes naturelles (inondations, retrait/gonflement d’argile, mouvement du trait de côte…) (cf. description des pressions) ;
– Nouvelles maladies infectieuses ;
– Développement des allergènes et à l’augmentation de la pollution. L’Office National sur les Effets du Réchauffement Climatique (ONERC) estime que 12 à 45 % des problèmes allergiques, en progression significative ces dernières décennies, seraient causés par le pollen dont les émissions, le transport et les dépôts sont étroitement liés aux conditions climatiques ;
– Épisodes de fortes chaleurs. Depuis 2000, on compte seulement 4 années sans vague de chaleur à Cambrai et 7 à Boulogne-sur-Mer, alors que ce phénomène n’avait pas été observé avant 1976. La fréquence des vagues de chaleur augmente de façon significative.
Le paradoxe agricole : des rendements et des risques à la hausse [1]
Même s’il existe des incertitudes sur l’ampleur précise du changement climatique, il est avéré que les activités agricoles et forestières sont déjà et seront touchées par l’évolution du climat.
De nombreux programmes de recherche et projets prospectifs, comme par exemple le projet Climator, visent à qualifier et anticiper ces impacts sur les activités économiques majeures que représentent l’agriculture et les écosystèmes forestiers. Ce collectif de chercheurs a identifié un certain nombre de risques pour l’agriculture par grandes régions, tels que le développement soutenu de pathologies végétales ou animales, une tension accrue sur la ressource en eau, l’augmentation des prix des facteurs de production ou encore la vulnérabilité face aux canicules, sécheresses ou incendies…
Il convient également de noter que les rendements de certaines productions augmentent, grâce à l’augmentation du taux de CO2 et du réchauffement. Cet effet est particulièrement visible sur les variétés précoces de blé, et pourrait amener 8 à 10 % de rendement supplémentaire dans un futur proche (2010-2049), mais cette prévision n’intègre pas les conséquences négatives possibles du changement climatique (notamment la baisse des rendements du fait de l’augmentation des concentrations en ozone dans l’air [2]).
Dans une période d’incertitude comme celle qui s’amorce, il est possible que les circuits d’approvisionnement en ressources alimentaires soient modifiés et qu’il faille adosser la sécurité de l’approvisionnement alimentaire sur les circuits courts. Dans cette perspective, l’application du principe de précaution rend encore plus nécessaire la sanctuarisation du foncier de qualité agronomique menacé par l’artificialisation et l’urbanisation.
Marges de progrès :
- 1. Suivi des maladies infectieuses venues des pays chauds et de l’évolution des allergènes végétaux.
- 2. Prise en compte des impacts des effets du changement climatique sur l’évolution de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques dans le SDAGE, les SAGE et les documents d’urbanisme.
- 3. Développement de stratégies d’aménagement et de gestion foncière adaptées au risque de submersion marine.
- 4. Adaptation des modes de gestion des eaux continentales dans les Wateringues.
- 5. Prévention des phénomènes d’îlots de chaleur urbains dans les documents d’urbanisme et les projets d’aménagement.
- 6. Intégration des effets du changement climatique dans l’évolution des pratiques agricoles et le choix des variétés mises en culture.