Re3 Le maintien des stocks de ressources énergétiques renouvelables non perpétuelles est un enjeu pour garantir leur disponibilité à terme.
À la différence de l’énergie solaire, la biomasse est une ressource énergétique renouvelable mais non perpétuelle : son exploitation doit être raisonnée afin de lui laisser le temps de se renouveler.
La biomasse est la fraction biodégradable des produits et résidus provenant de l’agriculture, y compris les substances végétales et animales issues de la terre et de la mer, de la sylviculture et des industries connexes. Par extension, et dans le respect de la directive déchets et de la directive sur les émissions industrielles, elle peut comprendre la fraction biodégradable des déchets industriels et ménagers, ainsi que les déchets de bois pouvant donner lieu à une valorisation électrique si un cadre réglementaire adapté est respecté.
La biomasse peut être valorisée par différents procédés :
– La méthanisation : le biogaz généré par la dégradation de la biomasse est directement valorisé ou injecté dans les réseaux ;
– Dans les centres de stockage des déchets, le biogaz « fatal » [1] peut être valorisé ;
– La combustion dans une installation de type incinérateur libère de l’énergie, pouvant être récupérée sous forme d’électricité et/ou de chaleur.
S’agissant de l’utilisation du bois-énergie, comme de la méthanisation des déchets organiques, la connaissance en région n’est pas complète.
La région consomme plus de bois-énergie qu’elle n’en produit.
La ressource en bois est estimée à environ 300 000 à 400 000 t/an en région et ce malgré la faible ressource disponible en région (8,6 % des surfaces en moyenne contre 31 % au national). La consommation de bois de chauffage en région était de l’ordre de 700 à 800 000 tonnes entre 2007 et 2008. Le déficit est donc de l’ordre de 400 000 tonnes/an. Une connaissance fine des gisements encore mobilisables est en cours d’acquisition. On estime que la forêt privée en particulier n’est exploitée qu’à 60 % de ses possibilités selon le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF).
La quantité de bois de chauffage utilisé est mal connue et notamment la part de bois provenant de la région. L’enjeu est de maintenir la consommation de bois-énergie actuelle, en augmentant l’approvisionnement en local, et en minimisant les effets néfastes sur l’environnement (cf. enjeu Ae1).
Pour les grandes installations, l’Observatoire Climat NPdC estime que le parc des installations subventionnées par le fond chaleur consomme 81 000 tonnes de bois en 2012, permettant d’économiser plus de 36 000 tonnes d’émissions de CO2 par an.
Pour le chauffage bois individuel, la consommation de bois des équipements de chauffage résidentiels est estimée par la DREAL à 2 622 GWh/an [2].