Enjeu 3 : Maintien des ressources énergétiques non perpétuelles

Dernier ajout : 3 mai 2017.

Re3 Le maintien des stocks de ressources énergétiques renouvelables non perpétuelles est un enjeu pour garantir leur disponibilité à terme.

À la différence de l’énergie solaire, la biomasse est une ressource énergétique renouvelable mais non perpétuelle : son exploitation doit être raisonnée afin de lui laisser le temps de se renouveler.

La biomasse est la fraction biodégradable des produits et résidus provenant de l’agriculture, y compris les substances végétales et animales issues de la terre et de la mer, de la sylviculture et des industries connexes. Par extension, et dans le respect de la directive déchets et de la directive sur les émissions industrielles, elle peut comprendre la fraction biodégradable des déchets industriels et ménagers, ainsi que les déchets de bois pouvant donner lieu à une valorisation électrique si un cadre réglementaire adapté est respecté.
La biomasse peut être valorisée par différents procédés :
 La méthanisation : le biogaz généré par la dégradation de la biomasse est directement valorisé ou injecté dans les réseaux ;
 Dans les centres de stockage des déchets, le biogaz « fatal » [1] peut être valorisé ;
 La combustion dans une installation de type incinérateur libère de l’énergie, pouvant être récupérée sous forme d’électricité et/ou de chaleur.

S’agissant de l’utilisation du bois-énergie, comme de la méthanisation des déchets organiques, la connaissance en région n’est pas complète.

La région consomme plus de bois-énergie qu’elle n’en produit.

La ressource en bois est estimée à environ 300 000 à 400 000 t/an en région et ce malgré la faible ressource disponible en région (8,6 % des surfaces en moyenne contre 31 % au national). La consommation de bois de chauffage en région était de l’ordre de 700 à 800 000 tonnes entre 2007 et 2008. Le déficit est donc de l’ordre de 400 000 tonnes/an. Une connaissance fine des gisements encore mobilisables est en cours d’acquisition. On estime que la forêt privée en particulier n’est exploitée qu’à 60 % de ses possibilités selon le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF).

La quantité de bois de chauffage utilisé est mal connue et notamment la part de bois provenant de la région. L’enjeu est de maintenir la consommation de bois-énergie actuelle, en augmentant l’approvisionnement en local, et en minimisant les effets néfastes sur l’environnement (cf. enjeu Ae1).

Pour les grandes installations, l’Observatoire Climat NPdC estime que le parc des installations subventionnées par le fond chaleur consomme 81 000 tonnes de bois en 2012, permettant d’économiser plus de 36 000 tonnes d’émissions de CO2 par an.

Pour le chauffage bois individuel, la consommation de bois des équipements de chauffage résidentiels est estimée par la DREAL à 2 622 GWh/an [2].

Marges de progrès

On peut citer les perspectives d’amélioration suivantes :
 Recherche de nouveaux débouchés et de gisements non encore exploités ;
 Mobilisation de la forêt privée souvent peu aménagée pour l’exploitation ;
 Mutualisation des coupes entre propriétaires d’un même territoire ;
 Renouvellement des parcelles exploitées, etc..

La valorisation du bois se fait à travers les filières matériaux et chauffage et aujourd’hui le bois-énergie est trop dépendant du bois matériau (il constitue la partie de l’arbre pas suffisamment noble pour être valorisée en matériau). Par exemple, l’exploitation de l’aubier, utilisé actuellement uniquement pour le bois-énergie, n’est pas suffisamment rentable économiquement. Les freins à la mobilisation du bois sont identifiés dans le Plan Pluriannuel Régional de Développement Forestier (PPRDP) du Nord Pas-de-Calais.

La méthanisation est également une source d’énergie renouvelable non perpétuelle. Les gisements de cette énergie renouvelable locale sont notamment les sous-produits et effluents de process des industries agro-alimentaires, les effluents agricoles, les déchets verts des collectivités, boues de stations d’épuration, les biodéchets…

Le biogaz produit est valorisé sous forme d’électricité, chaleur ou biométhane après épuration.

Pour que cette énergie demeure sur une voie durable, il faut trouver le bon équilibre entre les différents usages de la matière organique et maîtriser les impacts des exploitations de méthanisation.

[1Biogaz naturellement produit par les déchets, dont la production est inévitable. En l’absence d’une valorisation énergétique, ces centres sont obligés de brûler en torchère le biogaz afin de le transformer en CO2 (moins contributeur à l’effet de serre).

[2Croisement INSEE 2007, BASIC-CODA 2010

Le bois mobilisé pour le chauffage en région

Source : ADEME et Conseil Régional 2011