La pollution ponctuelle ou diffuse liée aux différentes activités implique la diminution ou raréfaction de certaines espèces, et fragilise les milieux.
Agriculture, sylviculture, pêche
– Les traitements phytosanitaires impactent les invertébrés notamment les pollinisateurs, les espèces messicoles et prairiales (bleuets et coquelicots par exemple) ;
– Les apports en nutriments engendrent l’euthropisation ;
– Certaines techniques favorisent l’érosion et effets induits (turbidité des eaux au détriment des espèces…) ;
– Les déchets de la pêche en mer et de l’aquaculture sont en quantité significativement supérieure au reste de la zone OSPAR et provoquent emmêlement et ingestion pour les mammifères marins et les oiseaux.
Industrie
Rejets de polluants dans les sols, dans l’air et dans l’eau qui fragilisent les milieux et habitats.
Ménages et société civile
Les rejets dans l’eau des ménages sont sources notamment d’eutrophisation des cours d’eau (rejets d’azote et phosphore).
L’impact des médicaments rejetés est mal connu.
8000 tonnes de pesticides sont déversées dans les jardins en France, soit 86% des pesticides utilisés non agricoles.
Commerces et services
Les rejets dans les milieux sont mal connus mais participent à la fragilisation des habitats naturels.
Transports et logistiques
Les rejets aux milieux ne sont pas tous connus : rejets atmosphériques sur les plantes et animaux, rejets dans l’eau et les sols.
Urbanisation et artificialisation
L’imperméabilisation peut aboutir à des rejets plus rapides et plus concentrés en polluants.
Tourisme et loisirs
Perturbation des milieux, dérangement de la faune et de la flore (sports mécaniques bruyants et polluants, promeneurs qui dérangent des oiseaux, piétinement), production de déchets ;
Dépôt de plomb utilisé auparavant pour la chasse et les ball-trap.
Le territoire est depuis très longtemps très artificialisé par une conjonction de pression démographique, d’aménagement, industrielle et agricole. Les changements d’utilisation des sols induisent une régression des habitats. L’artificialisation se fait pour l’essentiel aux dépens des espaces agricoles, notamment des prairies, ces espaces participent au fonctionnement des écosystèmes. En région, l’artificialisation irréversible des sols est une cause essentielle de l’érosion de la biodiversité.
Urbanisation et artificialisation
17,2 % d’espaces artificialisés contre 9,3 % au niveau national.
Ménages et société civile
L’habitat pur occupe en 2009, 32 % des zones urbanisées. Ces espaces sont en hausse, en moyenne, de +910 ha par an en région, soit +8% en 11 ans.
Commerces et services
L’activité pure occupe 9 % des sols artificialisés en 2009, c’est le type d’occupation qui a augmenté le plus vite depuis 1998 avec 15 % d’augmentation.
Transports et logistiques
Les infrastructures occupent en 2009, 26 % des espaces artificialisés. Entre 1998 et 2009, +9% de surfaces ont été artificialisées pour des axes de communication.
L’impact des infrastructures dépasse la simple emprise de l’ouvrage (accotements mal gérés), créant une discontinuité pour les fonctions écologiques.
Tourisme et loisirs
Le taux d’artificialisation des communes littorales est de 30,6 %, soit 2 fois plus que la moyenne régionale.
Certains équipements sportifs ou de loisirs peuvent avoir un impact (golfs, stades, étangs) en perturbant un milieu, des cycles biologiques, et les fonctionnements hydrauliques.
Agriculture, sylviculture, pêche
– Les exploitations occupent 67 % du territoire, contre 49 % en moyenne nationale ;
– Les surfaces toujours en herbe ont diminué de 23 % en 20 ans (1989-2010) ;
– Le drainage des zones humides (160 000 hectares), notamment sur la période 1950-2000, est une des causes de la régression de ces milieux et des espèces qui y sont inféodées. Les peupleraies peuvent également contribuer à la fragilisation des milieux humides ;
– Les aménagements fonciers et arrachages des haies réalisés dans les années 1960-2000, l’ont été au détriment des espèces en place ;
– L’abrasion et le remaniement des fonds sédimentaires par les navires de pêche aux arts trainants destinés à capturer les espèces commerciales vivant à proximité du fond impacte le milieu marin.
La région est fragmentée en plus de 85 000 espaces et seuls 3 espaces semi naturels ayant une superficie supérieure à 50 km2 d’un seul tenant sont recensés (SRCE). La fragmentation des milieux et espaces agricoles accompagne cette artificialisation, isolant davantage encore les « cœurs de nature » et les populations d’espèces ce qui réduit leur aire vitale, parfois sous le seuil de survie, et diminue le brassage génétique. L’effet lisière accentue le phénomène.
Transports et logistiques
La région est caractérisée par un maillage dense de voies de communication qui sont des barrières quasi infranchissables pour certaines espèces animales à déplacement terrestre (821 km de routes et autoroutes, voies ferrées, canaux ou berges artificialisées).
Urbanisation et artificialisation
L’étalement urbain et la périurbanisation entraînent depuis 50 ans une perte de surfaces et de linéaires écologiquement importants comme les prairies, les haies et les zones humides. Depuis 1990, l’expansion des zones urbanisées s’est réalisée quasi-entièrement au détriment de surfaces agricoles et en particulier des prairies.
La pollution lumineuse est également un élément fragmentant.
De plus, les ouvrages hydrauliques et obstacles à l’écoulement des eaux (barrages, seuils artificiels, écluses, pompes…) fragmentent les rivières. Les populations de certaines espèces sont alors impactées dans leurs déplacements et leur cycle de vie.
Industrie
Obstacles pour la faune (éolienne, ligne THT…).
Agriculture, sylviculture, pêche
Les modes de gestion des forêts et des espaces naturels influent beaucoup sur leur caractère fragmentant ou non.
Les vastes zones de cultures en openfield sont des éléments fragmentant pour certaines espèces.
Les lisières des champs et forêts, si elles sont bien gérées, peuvent jouer un rôle contre la fragmentation.
Commerces et services
Les vitrines des magasins de commerce ou d’exposition, leurs enseignes lumineuses, ainsi que les lumières de bureaux contribuent à la pollution lumineuse nocturne. Ces éclairages artificiels nocturnes constituent une source de perturbations significatives pour les écosystèmes, en modifiant la communication entre espèces, les migrations, les cycles de reproduction ou encore le système proie-prédateur (ex. insectes et chauve-souris).
Ces espèces perturbent les écosystèmes et entrent en concurrence avec les espèces autochtones. 44 espèces exotiques envahissantes animales sont présentes en région (rat musqué, frelon asiatique, etc.), 29 espèces végétales (Jussies, Renouée du Japon, etc.) et 26 espèces potentiellement envahissantes.
Transports et logistiques
Le transport maritime et les ports constituent une source majoritaire d’introduction d’espèces non indigènes et de maladies émergentes : 21 % des 141 espaces non indigènes recencés semblent résulter des activités maritimes (AAMP-Ifremer).
Agriculture, sylviculture, pêche
L’aquaculture constitue une source historique majoritaire d’introduction et de dissémination d’espèces non indigènes, à hauteur de 29 %.
Ménages et société civile
Introduction d’espèces exotiques envahissantes via les plantes d’aquarium par exemple ou des tortues de Floride qui peuvent perturber ensuite des milieux.
Commerces et services
Vente d’espèces exotiques envahissantes (plantes aquatiques, animaleries…).
Bâtis et construction
Apport de terres pouvant véhiculer des espèces.
Agriculture, sylviculture, pêche
21 % des stocks halieutiques sont considérés comme surexploités dans la sous région marine Manche mer du Nord (IFREMER) (morue, de la sole, de la plie et du maquereau en Manche est et Mer du Nord).
Des espèces non consommées sont également prélevées (oursins, étoiles de mers, algues ou certains poissons et coquillages).
Ménages et société civile
– Selon les choix alimentaires, les impacts des
produits achetés sur les ressources naturelles sont très variables (poisson par exemple).
– Biomasse bois consommée par les chauffages des particuliers en région : 700 000 à 800 000 t de bois par an sur un potentiel disponible estimé entre 350 000 et 400 000 tonnes par an.
Tourisme et loisirs
Pêche et chasse génèrent des prélèvements.
Commerces et services
Trafic illégal d’espèces protégées.
Industrie
Collision (éoliennes), électrocution (lignes HT).
Ménages et société civile
Aménagement et gestion écologique des espaces par les collectivités et les particuliers ;
Participation et soutien au développement de la biodiversité.
Agriculture, sylviculture, pêche
– Contribution à l’existence d’écosystèmes originaux (coteaux calcaires, prairies humides, bocage, etc) ;
– Préservation de la biodiversité domestique ;
– Gestion des espaces naturels (pâturage extensif au lieu de faucher, création d’écosystèmes forestiers d’âge différents) ;
– Contribution aux continuités écologiques (haies, bandes enherbées, etc.) ;
– Entretien de cours d’eau.
Industrie
Création de milieux inhabituels ou d’espaces peu fréquentés favorables au développement de la faune et de la flore (terrils, carrières de craie, sablières, etc).
Commerces et services
Vente de produits locaux (miel par exemple…).
Transports et logistiques
Création de corridors écologiques (cf. voie d’eau) ;
Gestion adaptée des accotements.
Urbanisation et artificialisation
Développement d’une biodiversité urbaine (gîtes spécifiques pour les hirondelles, chouettes…)
Tourisme et loisirs
– Maintien et développement de la biodiversité par l’entretien courant ;
– Valorisation économique du patrimoine naturel remarquable qui acquièrt une valeur ;
– Vecteur de sensibilisation du public ;
– Opportunité pour requalifier des sites ;
– Chasse et pêche : Régulation des espèces notamment les grands gibiers, et certaines espèces piscicoles.