Des modifications de l’usage des sols impliquant des ruptures écologiques et un morcellement des habitats naturels

Dernier ajout : 12 décembre 2013.

L’urbanisation et la transformation d’espaces naturels et agricoles entraînent, depuis 50 ans, une perte de surfaces et de linéaires écologiquement importants comme les prairies, les haies et les zones humides.
De plus, les infrastructures qui relient les zones urbanisées les unes aux autres morcellent et fragmentent certains habitats naturels.

Cet ensemble d’effets perturbent les cycles biologiques des espèces dont certaines disparaissent.

La fragmentation des milieux est importante dans la région et entraîne une érosion du potentiel écologique des zones touchées.

La figure ci-contre, relative au lièvre commun, illustre bien le lien entre fragmentation des habitats et diminution des espèces.

Les mammifères ne sont pas les seules espèces touchées. Les insectes, les batraciens et les reptiles sont également sensibles au phénomène.

Les surfaces bâties, les infrastructures de transports, les grandes cultures et la pollution lumineuse sont autant d’éléments fragmentant.

Les prairies herbagères diminuent, malgré leur rôle privilégié pour de nombreuses espèces.

Depuis 1990, l’expansion des zones urbanisées s’est réalisée quasi-entièrement au détriment de surfaces agricoles et en particulier des prairies. Les conditions économiques moins avantageuses de l’élevage par rapport aux grandes cultures ainsi que leurs localisations généralement à proximité des bourgs en extension expliquent que les prairies soient les premières victimes de l’urbanisation.

Or, certaines sont des réservoirs de biodiversité. De plus, lorsqu’elles sont situées aux abords des cours d’eau, les prairies limitent le ruissellement (absorption et ralentissement de l’eau) et retiennent une partie de la pollution (voir page suivante).

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La croissance de l’habitat en zone rurale représente une des évolutions actuelles la plus importante en termes d’impacts sur la fragmentation en région.
 Le pavillon individuel consomme beaucoup en espaces et est souvent peu propice à la faune et à la flore (utilisation de phytosanitaire, espèces invasives, compartiments liés aux clôtures, etc). Néanmoins sous la pression économique (désolvabilisation des ménages et augmentation du prix des terrains) la taille moyenne des parcelles a significativement chuté ces dernières années.
 L’urbanisation linéaire est préjudiciable pour les continuités écologiques : si les espèces peuvent traverser la plupart des routes isolées, celles-ci deviennent des barrières quasi-insurmontables lorsqu’elles sont doublées d’un rideau d’habitations.

Répartition des habitats détruits par l’artificialisation en Nord Pas-de-Calais : prairies et autres terres agricoles sont principalement concernées

Les principaux habitats touchés par l’artificialisation sont les prairies et cultures agricoles, ainsi que les poches relictuelles d’habitats rares comme sur le littoral par exemple.
Toutefois, il convient de noter que les faibles pourcentages concernent des espèces rares en région ou qui se situent dans des espaces déjà très urbanisés.

La fragmentation des habitats (au sens écologique du terme) cause des disparitions d’espèces, exemple du lièvre commun du plateau suisse

Effets de la fragmentation :
→ aires vitales réduites
→ échanges notamment génétiques entre populations limités

La région est fragmentée en plus de 85 000 espaces et seuls 3 espaces semi-naturels ont une superficie d’un seul tenant supérieure à 50km2 (SRCE).