Les déchets génèrent des pressions sur les sols et le milieu marin

Dernier ajout : 10 juillet 2013.

Synthèse des pressions régionales exercées sur les sols Une emprise foncière des installations de stockage de déchets qui a vocation à ne plus se développer au profit des solutions de valorisation.

Les filières de traitement par stockage (élimination) exercent une pression foncière directe. Sur le territoire de la région Nord Pas-de-Calais, 65 sites sont dédiés au stockage de déchets (installations de stockage de déchets inertes (ISDI) et installations de stockage des déchets non dangereux ou dangereux) sans compter les terrains de dépôt de VNF.

Ces installations totalisent un volume annuel stocké dans ces installations de 2,4 Mt (selon les chiffres 2012).

En ce qui concerne les autres filières de traitement de déchets comme le traitement thermique (incinération) ou la valorisation matière, la pression foncière est moins forte. Néanmoins, 91 sites exerçaient une activité de traitement de déchets autre que du stockage en 2012. Tous ces sites de traitement sont localisés sur la cartographie ci-contre. On compte 54 installations de traitement de déchets dangereux en région.

Les sédiments, des déchets conséquents au traitement spécifique.

Les sédiments dragués pour l’entretien des voies fluviales et des ports représentent des volumes considérables : plus de 4 millions de m3 de sédiments marins et 100 000 m3 en moyenne de sédiments fluviaux (VNF) sont extraits chaque année (250 000 m3 en 2014).

Les sédiments portuaires et fluviaux une fois à terre sont considérés comme des déchets depuis la transposition en droit français de la directive dites « déchets » fin 2010.

Concernant les sédiments fluviaux, on recense 183 terrains de dépôt de sédiments existants sur l’ensemble du réseau régional VNF. Certains ont pour vocation d’accueillir les 100 000 m3 de sédiments issus des opérations de dragage d’entretien réalisées chaque année. D’autres présentent diverses vocations et font l’objet de réaménagement : agricole, loisirs, nature, etc.

Une évaluation du gisement de sédiments à l’échelle régionale a été conduite par le CEREMA en 2012 à la demande de la DREAL. Les données collectées indiquent que la production annuelle de sédiments (marins et continentaux) qui ont vocation à être gérer à terre, se situe entre 1 et 2 millions de m3.

Zoom1

Des milieux anthropiques au potentiel écologique et paysager

Le stockage de déchets impactent les espaces, leurs usages, les paysages et la biodiversité lors de leur création.
Mais ces exploitations peuvent aussi engendrer, une fois arrivées à leur terme, et en fonction des conditions de remise en état, des habitats « néo-naturels », refuges pour de nombreuses espèces. »

Les terrils, symbole de l’image et de l’identité du bassin minier

Les terrils sont des dépôts de déchets inertes du passé. Autrefois dépôts de matériaux issus de l’extraction, ils sont devenus un patrimoine national et font l’objet de classement au titre des sites (87 au total) dans le cadre du Bassin Minier UNESCO.

Zoom2

Synthèse des pressions régionales exercées sur les eaux Les déchets abandonnés se retrouvent en mer

La connaissance de la situation reste insuffisante sur le littoral de la sous-région marine Manche - Mer du Nord, mais la charge des déchets apparait clairement. Le nombre moyen de déchets observés sur des sites de référence est sept fois supérieur à ceux observés sur les plages des autres pays européens (Mer du Nord et Espagne (Galice)) (programme de suivi OSPAR mené entre 2000 et 2006). Les plastiques et polystyrènes en constituent la plus grosse part (supérieure à 80 %).

En matière de macro-déchets en mer, le Pas-de-Calais apparait comme l’une des quatre grandes zones de forte accumulation à surveiller. Concernant les micro-plastiques, les données sont actuellement trop limitées pour tirer des conclusions définitives. Les déchets plastiques représentent 80% des immenses plaques de déchets qui flottent dans les océans Atlantique et Pacifique. L’Europe rejette en mer 10 millions de tonnes de déchets plastique par an (UE).

L’impact des déchets sur les organismes marins (oiseaux, tortues, mammifères) est avéré.
Source : évaluation initiale Manche-mer du Nord MEDDE

Zoom3

En savoir plus sur les sédiments :

Le plan de gestion de Voies Navigables de France (VNF) planifie le dragage de 6,5 millions de m3 sur 10 ans (soit une augmentation de l’activité actuelle d’un coefficient de 2.6). Compte tenu de la transposition précitée et de la modification de la législation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) la même année, les terrains de dépôts de sédiments sont désormais des installations de stockage de déchets réglementées au titre de la législation ICPE.

L’élimination par stockage n’est toutefois pas la finalité pour ces déchets. Au contraire, ces déchets ont vocation à être traités dans des filières de valorisation. A cette fin, des démarches ont été entreprises dans la région telles que la démarche SEDIMATERIAUX ou la chaire industrielle ECOSED afin d’identifier les filières de valorisation pérennes vers lesquelles ces déchets pourront être orientés.

Des déchets en mer conséquents

Transportés par le vent, la pluie, les cours d’eau, les sacs plastiques finissent leurs périples dans nos mers et océans. Ils vont mettre entre 35 et 60 ans avant de se dégrader.
photo : Marcel Green

Les bouchons en plastique ne sont qu’un exemple : ils ont une durée de vie très longue. Avec leur petite taille, ces déchets sont, la plupart du temps, avalés par les animaux marins et sont, du coup, à
l’origine de troubles de la digestion graves ou d’étouffements.
photo : Econologic.com

Cartographie des sites de stockage et de traitement de déchets inertes, dangereux, et non dangereux non inertes

Pour en savoir plus

Les sites de traitements
En Nord Pas-de-Calais, 138 sites de traitements de déchets sont déclarés en 2012, contre 132 en 2011, 174 en 2010, 143 en 2009, 67 en 2008 et 33 en 2007. Ces industriels traitent à la fois des déchets issus de la région Nord Pas-de-Calais mais également des déchets d’autres départements, voire de l’étranger. Il s’agit des sites de traitement des déchets produits par les industriels ainsi que des déchets ménagers et assimilés collectés par le service public. Les stockages de déchets issus du BTP ne sont pas comptabilisés.