Changement climatique et risques naturels

Dernier ajout : 11 juin 2014.

Le changement climatique modifie directement le fonctionnement des systèmes naturels (cours d’eau, sols, habitats des espèces, océans…) et, de fait, l’importance des risques auxquels les habitants et les écosystèmes sont d’ores et déjà soumis en région.

L’élévation du niveau de la mer est projetée entre 40 cm et 1 m à l’horizon 2100 par rapport à la fin du XXème siècle, selon les scénarios, ce qui représente une accélération du rythme connu ces vingt dernières années.

Les impacts majeurs se feront sentir sur les zones littorales basses ou situées derrière des barrières naturelles ou des systèmes de protection artificiels (digues, jetées…). En effet, le risque de submersions marines auquel ces zones sont soumises va augmenter (importance des surfaces potentiellement submergées et des hauteurs d’eau correspondantes), en particulier si la fréquence des évènements violents de type tempête s’amplifie. L’érosion du littoral pourrait également s’accélérer par endroit. Un travail de qualification du risque est en cours qui inclut les projections du GIEC. Une évaluation des enjeux sera ensuite développée.

Concernant les phénomènes d’inondations continentales, les projections des indicateurs de précipitations sont moins robustes : moins de pluie en été et plus en hiver avec une hausse de 5 à 10 % de l’intensité des événements en moyenne. On devrait donc en conséquence assister à un renforcement des phénomènes d’inondation. D’ores et déjà, les événements pluvieux des dix dernières années invitent à la prudence, en particulier dans les wateringues et les bassins versant côtiers du Pas-de-Calais.

Pour ce qui est des périodes de sécheresse, elles pourraient être plus fréquentes qu’aujourd’hui mais elles resteront quand même très loin des situations que connaîtrait le sud de l’Europe. Des canicules et sécheresses semblables à celles de 2003 voire 1976 pourraient devenir plus fréquentes sans pour autant dépasser une occurrence décennale.

Les périodes sèches seront également plus longues, ce qui pourrait renforcer l’aléa de retrait-gonflement des argiles [1]. Cet aléa est déjà très important en région et concerne de plus en plus de logements, comme en témoigne la carte ci-contre.

[1Certaines argiles gonflent sous l’effet de l’eau et se rétractent en période de sécheresse, générant des tassements différentiels pouvant occasionner des dégâts aux constructions

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Point de vigilance
Les inondations en région s’aggravent aussi indépendamment des modifications liées au changement climatique.

En effet, l’imperméabilisation et les constructions en zone inondable mais aussi les pratiques culturales intensives peuvent aggraver les phénomènes de ruissellement et débordements.

La bonne gestion de l’urbanisme et de l’occupation des sols reste le
principal levier pour ne pas aggraver les inondations.

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Les prairies et les espaces forestiers et arborés jouent deux rôles dans la prévention des risques naturels liés au changement climatique :
 Limitation du ruissellement ;
 Puits de carbone participant de la régulation du CO2 atmosphérique.

Le niveau de la mer augmente sensiblement
De plus en plus de logements affectés par du retrait-gonflement des argiles, à la suite de sécheresse

Recensement des aléas retrait - gonflement des argiles en 1982, 1990 et 1999 (MRN 2007).

Le changement climatique aggrave les submersions marines potentielles