En zone d’assainissement collectif, malgré l’existence de stations d’épuration, les rejets résiduels directs qui se déversent dans le milieu naturel sans traitement, constituent l’essentiel des pollutions dans l’eau dues aux ménages.
En 2012, 3 750 000 personnes habitent un logement situé en zonage d’assainissement collectif (raccordement à une station d’épuration).
Les mesures réalisées au niveau des stations d’épuration montrent une amélioration des traitements tout particulièrement ces 5 dernières années pour l’azote et le phosphore, avec des rendements épuratoires en 2012 de 75 % pour l’azote et de 96 % en moyenne pour l’ensemble des matières oxydables analysé à travers la DBO5 (Demande Biologique en Oxygène sur 5 jours).
Toutefois, si les stations d’épurations sont devenues globalement performantes, les pertes significatives d’eaux usées sur les réseaux d’assainissement ont lieu :
– En amont, 10 à 15 % des effluents n’arrivent pas dans les réseaux d’assainissement du fait de problèmes tels qu’une desserte non réalisée, un défaut de raccordement sur le réseau, un défaut de canalisation (cassure de tuyau) ou des déversements complémentaires non identifiés à ce jour ;
– Ou au niveau des déversoirs d’orage vers le milieu naturel (10 à 15 % des flux destinés à être traités en station d’épuration). Dans les réseaux, très majoritairement non séparés des eaux pluviales et insuffisamment dimensionnés en cas de fortes pluies, de nombreuses surverses ont lieu dans le milieu naturel.
La part de logements non raccordés à un réseau et sans assainissement est estimée à 5,8 % en 2008, pour une moyenne en France métropolitaine de 1,8 %.
Ainsi 300 000 personnes habitent un logement situé en zonage d’assainissement non collectif, ils pratiquent donc l’assainissement individuel et ne sont pas raccordés à une station d’épuration. De l’ordre de 80 % de ces logements ont une installation défectueuse ou absente. (Source : SOeS - SSP, Enquête Eau 2008).
Enfin, il est à noter que, au niveau du bassin Artois-Picardie, 94 % des rejets en matières organiques et 85 % des rejets en phosphore sont liés à l’activité domestique (AEAP).
Une autre pollution des eaux, mal quantifiée, provient des traitements phyto-sanitaires dans les jardins.
Enfin, les ménages contribuent indirectement à la pollution de l’eau par leurs émissions dans l’air de HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) issus par exemple de la combustion de chauffages au bois ou au charbon peu performants et autres fumées. Ils se redéposent dans les eaux.