L’artificialisation des sols s’est traduite par une perte de 7 % de la surface agricole utile (SAU) ces deux dernières décennies, avec une incidence plus forte sur les prairies (- 23 %). Entre 1998 et 2009, la SAU a régressé à un rythme de 2500 ha/an. Ce sont autant de surfaces disponibles en moins pour la production de ressources alimentaires.
Par ailleurs, l’artificialisation de terres agricoles (notamment des prairies) a pour effet d’altérer voire de supprimer définitivement leur capacité à absorber et à stocker le carbone atmosphérique (CO2). On estime que les prairies et certains sols agricoles sont capables d’absorber jusqu’à 1t de
CO2/an/ha pour le stocker sous forme de matière organique et minérale.
Lorsqu’une prairie est retournée ou imperméabilisée, non seulement elle perd ses propriétés protectrices pour la ressource en eau (limitation des écoulements et de l’érosion des sols), mais elle restitue le CO2, l’azote et des nitrates stockés dans les sols.
En outre, les prairies se différencient des cultures annuelles par différentes caractéristiques qui ont chacune une influence sur le cycle de l’azote :
– Absence de labour ou fréquence faible ;
– Couvert végétal permanent qui empêche la lixiviation des nitrates ;
– Diversités végétale et animale plus importantes ;
– Présence d’animaux qui restituent une partie de l’azote prélevé par les plantes et le pâturage ;
– Besoins complémentaires en azote plus faibles.
Il est important de souligner le caractère souvent irréversible de l’artificialisation des terres agricoles et la perte définitive du potentiel biologique qu’elle entraîne, que ce soit pour assurer une fonction alimentaire ou naturelle.
L’empreinte écologique par habitant de la région est similaire à celle de la France, mais l’écart se situe plutôt au niveau de la biocapacité, le Nord Pas-de-Calais étant fortement urbanisé.