Enjeu 1 : réalisation d’un scénario climatique moins impactant

Dernier ajout : 3 mai 2017.

Avec l’évolution du climat, l’élévation des températures moyennes devrait être comprise entre + 1°C et + 3°C d’ici 2080 par rapport au climat de référence 1971-2000.

Les précipitations devraient baisser à l’horizon 2080, mais avec des disparités géographiques et une variabilité saisonnière importante. Dans un premier temps, les pluies hivernales devraient légèrement augmenter pour baisser à partir de 2050. Les risques de pluies violentes devraient s’accentuer. L’élévation du niveau de la mer pourrait atteindre entre + 40 cm et + 1 m à l’horizon 2100.

Les conséquences prévisibles sont les suivantes (cf. pressions liées au climat) :

1. Une augmentation des risques naturels avec des conséquences sanitaires, écologiques et économiques :
 Des températures propices au développement de maladies infectieuses venues du sud ;
 Des phénomènes de submersion marine plus fréquents et accrus (+ 51 % de surface exposée à un événement centennal) ;
 Une gestion d’autant plus compliquée des wateringues (volumes supérieurs à pomper et délais réduits pour l’évacuation) ;
 Un renforcement des phénomènes d’inondation ;
 Des canicules et sécheresses plus fréquentes ;
 Des phénomènes de retrait-gonflement des argiles plus fréquents ou plus graves affectant les bâtis.

2. La diminution/dégradation de la ressource en eau superficielle et des espèces qui y vivent.

3. Une augmentation de la pollution de l’air et des conséquences sanitaires et écologiques qui en découlent, à émission constante, étant donnée la formation d’ozone et de particules dues à la chaleur.

4. Une fragilité des forêts et des milieux humides.

C1La réalisation d’un scénario climatique moins impactant est en jeu

La réalisation ou non des scénarios identifiés par le GIEC dépend des émissions passées mais également des émissions qui seront réalisées dans les toutes prochaines années dans toutes les régions du globe.

C’est à chaque citoyen, à chaque entreprise, à chaque collectivité et à chaque service public de contribuer à son niveau à cet objectif commun concourant à l’enjeu de réalisation d’un scénario climatique moins impactant.
Les solutions existent et impliquent la conjugaison de trois leviers d’actions :
 La sobriété (comportements, modes de consommation…) ;
 L’efficacité énergétique (procédés énergétiques et industriels, isolation…) ;
 Le développement des énergies renouvelables.

Marges de progrès

Indicateurs

  • Émissions de GES par les différents secteurs (cf. rappel des pressions). L’industrie, les transports et le résidentiel sont les principaux émetteurs. Les émissions des transports et du secteur résidentiel-tertiaire sont en forte hausse entre 1990 et 2011 ;
  • Part modale des transports ;

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Source SRCAE, données Conseil Régional, 2009

  • 68 % de logements en classe énergétique E, F ou G : les émissions de GES du patrimoine bâti sont très liées aux consommations d’énergie non renouvelable (gaz, fuel, charbon…) ;
  • Consommation de produits locaux : cet indicateur n’est pas disponible. À ce jour, nous comptabilisons les émissions directement émises sur un territoire. Cependant, aucun outil ne compte les émissions indirectes (émissions de GES pour la fabrication de produits importés). À l’échelle de la France, les études montrent que si les émissions directes diminuent, la part des émissions indirectes liées à la consommation des des habitants (émissions liées aux cycles de production des biens consommés) augmente et représenterait plus de 40 % de l’empreinte carbone de leur consommation pour 2007 [1].
    À titre d’exemple, pour un jean, les émissions de GES peuvent plus que doubler selon s’il est fabriqué en Ouzbekistan ou en Egypte, la part du transport représentant entre 50 et 80 % des émissions.

L’occupation du sol conditionne directement le stock de carbone qu’elle contient. Ainsi, des changements d’affectation ou de couverture ont un impact en termes de flux d’émissions de GES : l’artificialisation d’une terre agricole, d’un espace vert ou encore la mise en culture d’une prairie conduit au déstockage du carbone, alors que le boisement de terres cultivées provoque son stockage. La carte ci-dessous illustre les émissions des GES liées aux changements d’affectation des sols entre 2005 et 2009.

2. L'artificialisation est émettrice de GES Émissions de GES liées au changement d'affectation des sols entre 2005 et 2009 (en teqCO2/an)
L’artificialisation est émettrice de GES Émissions de GES liées au changement d’affectation des sols entre 2005 et 2009 (en teqCO2/an)
Émissions de GES liées au changement d’affectation des sols entre 2005 et 2009 (en teqCO2/an).
Source : Observatoire Climat Nord - Pas-de-Calais - DREAL / SIC

Indicateurs :
 Surfaces de prairies = 9 126 ha en 2010, 9 185 ha en 2012 [2] ;
 Linéaire de haies = 25 372 km en 2009 [3].

En région, les politiques de lutte contre le changement climatique se sont fortement développées ces dernières années : 93 % de la population est couverte par un plan climat volontaire ou réglementaire. Les documents d’urbanisme sont des outils pour :

 Densifier et favoriser les réseaux et les transports en commun ou modes doux ;

 Limiter l’artificialisation pour ne pas réduire le stockage de carbone.

3. Selon l'occupation des sols, les capacités de stockage du CO2 varient beaucoup
Selon l’occupation des sols, les capacités de stockage du CO2 varient beaucoup
Variation des stocks de carbone organique selon l’affectation des sols en France.
Source : GIS sol

[1CGDD-MEDDE

[2Terruti-Lucas

[3ARCH

Zoom2

En 2011, les émissions directes de GES de la région s’élèvent à 39,8 Mt éq.CO2 (hors UTCF [1]), soient 8 % des émissions nationales. Ces chiffres sont à comparer avec ceux de 1990, année de référence pour le protocole de Kyoto, date à laquelle les émissions régionales de GES s’élevaient à 47,8 Mt éq.CO2 (hors UTCF [2]).

La réduction des émissions régionales de GES est de 16,7 % en 21 ans à comparer aux 12,9 % du niveau national.

Amélioration des procédés industriels mis en œuvre, politiques d’atténuation mais aussi contexte économique défavorable expliquent ces baisses.

L’évolution récente des émissions illustre encore plus fortement cette tendance, avec -12 % entre 2008 et 2011. L’objectif fixé dans le Schéma Régional du Climat, de l’Air et de l’Énergie (SRCAE) est donc en passe d’être atteint pour 2020 [3]

[1carbone contenu dans les sols

[2carbone contenu dans les sols

[3Observatoire Climat Nord Pas-de-Calais

Evolution dans le temps des émissions régionales de gaz à effet de serre et objectifs à atteindre

Source : Indicateur « Émissions de GES directes » de l’Observatoire Climat NPdC

En savoir plus

Suggestions:Carbone organique dans les sols, L’énergie de l’agro-écologie, une solution pour le climat (ADEME) http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/7886_sol-carbone-2p-bd.pdf