La situation du territoire est globalement privilégiée en ce qui concerne l’emploi, les revenus, la santé et le cadre de vie. L’indice de développement humain IDH-4 présente d’ailleurs un niveau supérieur à la moyenne régionale, hormis localement à l’Ouest et au Nord-Ouest du territoire.
La Flandre Intérieure bénéficie du taux d’emploi le plus élevé de la région mais 46 % des actifs travaillent en dehors du territoire. Les mouvements migratoires ont, au cours des dernières décennies, renforcé le caractère résidentiel de ce territoire, avec une intégration croissante aux espaces périurbains de la métropole lilloise.
En conséquence, les enjeux liés à la gestion optimisée de l’occupation des sols, aux émissions de gaz à effet de serre et aux émissions de polluants atmosphériques sont importants et fortement corrélés à la périurbanisation : d’une part, le rythme d’artificialisation a été élevé dans la vallée de Lys et dans plusieurs communes particulièrement attractives et, d’autre part, les déplacements engendrés aggravent la pollution de l’air et les émissions de CO2.
En matière de ressource en eau, la Flandre Intérieure présente une dépendance vis à vis des eaux souterraines des territoires voisins. Les enjeux de reconquête de qualité des eaux superficielles, de gestion des risques d’inondation principalement sur la Lys, et de préservation des zones humides sont forts sur le territoire.
Les enjeux écologiques concernent la préservation des milieux naturels consignés dans des espaces dont la surface est limitée. La fragmentation et la banalisation des milieux ainsi que l’artificialisation résultant de l’étalement urbain sont des facteurs de pression importants.
L’enjeu de réapparition de biodiversité est réel sur tout le territoire et notamment sur les Monts de Flandre et les vallées des affluents de la Lys et de l’Yser.
Par ailleurs, les enjeux paysagers sont principalement liés aux sites classés et inscrits des Monts de Flandre, au bâti traditionnel et aux spécificités caractéristiques du paysage naturel.
La ressource agronomique est importante sur le territoire. Les sols, de qualité excellente, permettent une production variée avec des rendements très supérieurs à la moyenne nationale. La Flandre Intérieure concentre ainsi 22 % de la surface régionale des cultures de légumes.
Par ailleurs, cette petite région agricole appartient aux grands bassins d’élevage du Nord Pas-de-Calais, avec une prédominance d’élevages hors-sol (volailles ou porcins) sur la production bovine [1].
Enfin, l’évolution de ce territoire dépendra aussi de sa capacité à renforcer les coopérations institutionnelles avec les territoires voisins. Loin de la seule fonction de zone d’expansion résidentielle de la métropole lilloise, le territoire doit pouvoir valoriser la bonne desserte ferroviaire et routière à mi-chemin entre le littoral et la métropole lilloise, et sa proximité avec la Flandre belge, avec laquelle elle partage une forme de culture entrepreneuriale qui se traduit de part et d’autre de la frontière par l’implantation diffuse de PME. Des opportunités de développement existent autour de l’industrie agroalimentaire et du biomédical en liens forts avec les enjeux environnementaux, sanitaires et économiques.