L’industrie, les sols, les paysages et la biodiversité

Dernier ajout : 27 janvier 2014.

L’industrie d’hier et d’aujourd’hui continue de marquer les sols et les paysages.
Elle exerce des pressions sur les milieux naturels (consommation d’espaces, dépôts sur les sols, rejets dans l’eau qui perturbent certains écosystèmes aquatiques fragiles), mais peut aussi être le support d’un patrimoine naturel et paysager remarquable.

Synthèse des pressions régionales exercées sur les sols

Industrie et sols

L’industrie de cette région a historiquement pollué les sols de certains sites. Les exemples de Métaleurop (Noyelles-Godault) ou Umicore (Auby) ont marqué les esprits : pollution des sols en cadmium, plomb, zinc. La base de données BASOL recense 664 sites et sols pollués (12 % de l’inventaire national, voir le tome 1). Au 1er janvier 2014, 16 738 sites sont identifiés en région dans BASIAS, l’inventaire historique régional des sites industriels ou de service, en activité ou non, pollués ou non.

Les activités industrielles actuelles ont des impacts plus limités.

Les retombées atmosphériques de polluants sur les sols sont assez peu connues.

Par ailleurs, les process industriels sont, dans certains cas, à l’origine de boues qui, préalablement contrôlées, sont épandues sur 2 % de la surface agricole régionale.

Synthèse des pressions exercées sur les paysages

Des paysages marqués par l’industrie

L’ensemble industrialo-portuaire du Dunkerquois constitue une entité paysagère forte s’étendant dans de nombreuses directions, mêlant entrepôts, usines, espaces ouverts, voies ferrées, routes. La digue du Braek, longue de 10 km et qui protège de la mer les installations industrielles dunkerquoises, en offre une vision saisissante. La reconquête urbaine des espaces industrialo-portuaires (comme le cœur de la ville de Dunkerque) ainsi que les grands projets industriels et portuaires actuels marqueront tout aussi durablement les paysages.

Industries d’hier et paysages de demain, l’exemple du Bassin Minier

Le patrimoine minier (terrils, carreaux, cités…) est encore très présent au sein d’une conurbation multipolaire qui s’étire de Bruay-la-Buissière à Valenciennes sur environ 80 km. Le Bassin Minier, inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, voit son histoire humaine et industrielle ainsi que son patrimoine véritablement reconnus. Il est engagé dans une reconstruction, sur des bases apaisées, autour du tourisme, du cadre de vie et d’un développement économique plus durable.

Ailleurs dans la région, les industries marquent les paysages. On peut citer à titre d’exemple le val de Lys (agroalimentaire), la vallée de la Scarpe, les environs de Caudry (textile).

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Synthèse des pressions régionales exercées sur la biodiversité et les milieux naturels Industrie et biodiversité : une cohabitation possible
La pression sur la biodiversité s’exerce de longue date par l’artificialisation et la fragmentation des espaces naturels et agricoles. Bien que les émissions d’origine industrielle aient baissé depuis 15 ans, les rejets dans l’eau (matières organiques, phosphore, nitrates…) enrichissent et banalisent des milieux naturels aquatiques initialement pauvres en matières nutritives, affectant certaines espèces.
Par ailleurs, l’industrie a parfois créé des milieux inhabituels, comme les pelouses métallicoles, les terrils, les carrières de craie et les sablières qui constituent ponctuellement des espaces favorables à une faune et une flore particulières et parfois remarquables. Enfin, la faune et la flore remarquables trouvent parfois, sur quelques sites industriels en activité ou sur des friches, les conditions nécessaires à leur cycle de vie, notamment des zones peu fréquentées et "tranquilles".

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Ressources L’exploitation des ressources minérales
La région Nord Pas-de-Calais fournit environ 5 % de la production nationale de substances minérales. En 2012, plus de 20 millions de tonnes ont été extraites, au même niveau qu’en 2011. Le quart (de 24,5 à 27,7 %) des substances minérales produites dans la région, est destiné à l’industrie, soit 5,3 millions de tonnes de matériaux en 2012. La part de cet usage suivant les carrières est variable mais elle représente pour les Carrières du Boulonnais 43 % de leur production avec, en particulier, un acheminement vers ARCELOR MITTAL à Dunkerque.