Au sein du territoire, les secteurs d’Auxi-le-Château et de Frévent présentent des niveaux de revenus relativement faibles. La zone de Saint-Pol-sur-Ternoise est à l’inverse plus aisée, sans toutefois atteindre les niveaux de revenus de Montreuil ou de la périphérie arrageoise. L’adoption d’une échelle d’observation plus fine et l’analyse d’indicateurs liés à l’éducation et à la santé font apparaître un croissant de la précarité qui s’étend de Fruges à Frévent, en passant par l’arrière-pays de Montreuil et longeant la frontière picarde. La commune de Frévent notamment, est caractérisée par une forte proportion de personnes disposant de faibles ressources et de conditions de vie potentiellement précaires (faible niveau de qualification, qualité du logement, accès aux soins), dans un milieu majoritairement rural et distant des agglomérations voisines.
En matière de santé, l’indice comparatif de mortalité (ICM) est un peu plus favorable que la moyenne régionale pour les hommes, alors qu’il l’est légèrement moins pour les femmes. Avec un ICM de 123,2 pour les hommes et 123,1 pour les femmes, le secteur présente une mortalité corrigée des effets d’âge supérieure de 23,2 % pour les hommes et 23,1 % pour les femmes à la moyenne de France métropolitaine (où l’ICM est de 100 par définition). Les chiffres régionaux sont respectivement de 129,4 et 121,8.
L’enjeu de santé est donc particulièrement notable sur ce territoire. Or l’importance de ce qu’on appelle les déterminants économiques, sociaux, culturels et environnementaux, est primordiale (cf. chapitre Santé, sur les enjeux sanitaires en lien avec l’environnement). Les questions de santé environnement posent des problèmes souvent complexes car multifactoriels. Néanmoins, la préservation de la santé et la qualité de l’environnement sont intimement liées : un environnement de qualité contribue à préserver voire améliorer la santé.
Opportunités économiques
Le Ternois est assez enclavé, ce qui limite son potentiel de développement économique. L’agglomération de Saint-Pol-sur-Ternoise connaît une relative stabilité démographique en comparaison avec la périphérie d’Arras. Les zones rurales sont en relatif déclin démographique, principalement sur la partie sud du Ternois. Cette dévitalisation démographique en zone rurale risque d’amorcer une dévitalisation économique : les activités tournées vers la consommation locale (commerces, services…) ne se développent plus, voire disparaissent. L’absence d’activité structurante condamne les zones rurales à une dépendance par rapport à l’agglomération la plus proche, notamment pour les services administratifs et sanitaires.
Les activités économiques liées à la préservation de l’environnement sont susceptibles de créer de nombreux emplois et opportunités. Les métiers liés à l’économie verdissante sont d’ailleurs bien développés dans le bassin d’emplois d’Arras auquel est rattaché le Ternois (22 447 emplois, soient 22,8 % pour une moyenne régionale de 18,2 %). On y dénombre par ailleurs 567 emplois dans l’économie verte.
Activités agricoles et agro-alimentaires, aménités environnementales et zones d’emplois adjacentes : des enjeux liés
Le Ternois se situe à proximité de pôles d’emplois, particulièrement le Béthunois et l’Arrageois. L’attractivité résidentielle qui en découle amène un renouveau des espaces ruraux et l’arrivée de jeunes ménages. Cela conduit à une augmentation des migrations alternantes, avec un lien croissant entre le Ternois et les espaces adjacents.
Couplée à un parc de logements relativement ancien, l’importance des navettes domicile-travail de longue distance expose la population à un risque de vulnérabilité énergétique (on considère habituellement qu’un ménage qui dépense plus de 7 % de ses ressources dans les transports est en situation de précarité énergétique.
Du point de vue économique, le Pays du Ternois se distingue par l’importance des activités agricoles et des industries agro-alimentaires. Si le volume d’emplois dans ces secteurs s’est réduit au fil des décennies, les activités liées à l’agriculture demeurent un élément structurant pour le territoire sur le plan économique et social.
Du point de vue environnemental, le territoire est confronté à un enjeu majeur de concurrence quant à l’usage du sol : activité agricole, étalement urbain et espaces naturels. La gestion équilibrée du territoire requiert un arbitrage entre ces affectations concurrentes. Par ailleurs, le développement de pratiques agricoles respectueuses des écosystèmes est susceptible de concourir à un développement durable du territoire.
Les aménités environnementales concourent au renforcement de l’attractivité touristique et au maintien du potentiel agricole. Ce modèle de développement nécessitera toutefois de concilier l’agriculture et les ressources liées à la biodiversité, en utilisant des méthodes d’exploitation et de culture viables financièrement. [1] [2]