Le profil social du Littoral Nord (dont fait partie le Calaisis, avec Boulogne-sur-Mer et Dunkerque) est comparable à la moyenne régionale [1], : un quart des habitants vit en dessous du seuil de bas revenu et le revenu médian est proche de 16 000 € par unité de consommation.
Les contrastes internes au territoire sont marqués : les centres urbains présentent des niveaux de revenus faibles comme à Calais où le revenu médian n’excède pas 14 000 € par unité de consommation.
Le faible revenu des ménages étant facteur de précarité énergétique, l’enjeu de maîtrise des dépenses liées à l’énergie et aux transports est important.
À l’inverse, les niveaux de revenus sont plus élevés en périphérie des villes, en milieu périurbain (en particulier à l’Ouest de l’agglomération calaisienne) : les ménages comportant deux actifs, suffisamment solvables pour acquérir un bien immobilier, ont tendance à s’éloigner des villes pour trouver un logement individuel et un cadre de vie de qualité. L’agglomération calaisienne est donc confrontée à un repli démographique au profit des zones périurbaines. Or, l’indice de développement humain (IDH4) est plus favorable dans le secteur péri-urbain situé autour de Calais où celui-ci dépasse 0,500, voire 0,600, pour une moyenne régionale de 0,483.
En matière de santé, l’indice comparatif de mortalité est comparable à la moyenne régionale. Avec un indice comparatif de mortalité de 130,3 pour les hommes et 120,7 pour les femmes, le territoire présente une mortalité corrigée des effets d’âge supérieure de 30,3 % pour les hommes et 20,7 % pour les femmes à la moyenne nationale (où l’ICM est de 100 par définition) [2].
L’enjeu de santé est donc conséquent sur ce territoire. Or l’importance de ce qu’on appelle les déterminants économiques, sociaux, culturels et environnementaux, est primordiale (cf. chapitre Santé, sur les enjeux sanitaires en lien avec l’environnement). Les questions de santé environnement posent des problèmes souvent complexes car multifactoriels. Néanmoins, la préservation de la santé et la qualité de l’environnement sont intimement liées : un environnement de qualité contribue à préserver voire améliorer la santé.
D’autre part, comme précisé dans le chapitre sol, le phénomène d’extension des zones périurbaines peu denses au détriment des coeurs d’agglomérations interroge directement le devenir de l’organisation du territoire : des lieux de résidences qui s’éloignent des emplois et des services (générant des déplacements automobiles plus nombreux et plus longs et la difficulté pour les pouvoirs publics de mettre en place des transports en commun efficients), la spécialisation sociale des territoires s’accentue (certains quartiers des coeurs urbains connaissant une paupérisation, contrairement aux zones résidentielles de l’arrière-pays) au détriment de la mixité sociale. L’enjeu d’attractivité des villes est important à plusieurs égards (mixité sociale, diminution des GES, etc.).
Opportunités économiques
Situé sur la façade littorale entre Dunkerque et Boulogne-sur-Mer, le territoire de Calais dispose d’infrastructures favorables à son développement.
La zone est desservie par : le tunnel sous la Manche permettant de rejoindre l’Angleterre, notamment à grande vitesse via l’Eurostar et vers Londres, le port de Calais qui accueille des liaisons maritimes vers Douvres, les autoroutes A16 et A26, l’aéroport de Calais-Marck.
Son port et le tunnel sous la Manche lui permettent de tenir le premier rang national pour le trafic de voyageurs.
La spécialisation logistique, transport et industrie de haute technologie du Calaisis génère de nouvelles opportunités de développement économique (hub logistique européen, projet de port Calais 2015, plateforme multimodale Calais Premier, FabLab qui permet au public d’utiliser des imprimantes 3D par exemple, etc.). L’évolution des emplois doit être conciliée avec le respect du patrimoine environnemental et des aménités offertes par le littoral, ce qui nécessite une gestion coordonnée de l’aménagement économique du territoire.
En croissance démographique continue, le Calaisis compte 164 000 habitants en 2011, soient 4,1 % du poids total de la région. Le territoire est l’un des plus jeunes de la région avec 40,9 % de la population âgée de moins de 30 ans.
En 2011, 49 800 postes sont recensés sur le territoire, dont 4 400 emplois non-salariés. Le Calaisis a récemment amorcé sa tertiarisation et se caractérise désormais par une proportion de services supérieure à la moyenne régionale : 74,8 % des emplois sont recensés dans le tertiaire, soient 2,0 points de plus qu’en région.
Dans le secteur concurrentiel comptant 33 500 salariés, le commerce est le premier employeur du territoire. Les activités de services administratifs et de soutien comptent deux secteurs spécifiques et en croissance : les services aux bâtiments et aménagement paysager et les activités administratives et autres activités de soutien aux entreprises (comprenant notamment les emplois du siège de la société Eurotunnel, premier employeur privé du Calaisis).
Le développement du secteur des services, quant à lui, a été plus rapide dans le Calaisis que pour la moyenne régionale mais les gains d’emploi issus de la tertiarisation peinent à compenser les pertes dans les secteurs productifs.
Les activités économiques liées à la réhabilitation des friches, à la restauration de la qualité des eaux, à la gestion des risques, à la rénovation énergétique par exemple sont susceptibles de créer de nombreux emplois et opportunités.
Pour l’instant, les métiers liés à l’économie verdissante sont assez peu développés dans le Calaisis (4 854 emplois, soient 11,3 % pour une moyenne régionale de 18,2 %). On dénombre par ailleurs 504 emplois dans l’économie verte [3] .
L’amélioration de l’environnement est enfin un facteur d’amélioration de cadre de vie, et de renforcement de l’attractivité du territoire. [4] [5]