Les eaux marines : une qualité qui s’améliore mais qui reste insatisfaisante

Dernier ajout : 5 juin 2013.

Le littoral régional s’étend sur 147 km de côtes. Si globalement la qualité des eaux s’est améliorée au cours des dernières années, des efforts restent à faire pour combattre l’eutrophisation et améliorer l’état sanitaire et chimique des eaux littorales et marines.

En 2013, les résultats de la surveillance des cinq masses d’eau côtières montrent qu’aucune d’entre-elles n’est en bon état, principalement à cause d’un développement excessif d’algues microscopiques ou « blooms » de phytoplancton, notamment du genre Phaeocystis qui entrainent la formation d’écumes sur la zone côtière et également d’une concentration élevée en chlorophylle A [1].

Ce déséquilibre de l’écosystème appelé phénomène d’eutrophisation, résulte d’un apport excessif en nutriments. Il peut occasionner une gêne pour les activités touristiques et la pêche, ainsi qu’un appauvrissement du milieu en oxygène, avec pour conséquence un risque de mortalité chez certains organismes marins.
Dans la région, ce dernier phénomène d’anoxie (manque d’oxygène) n’a pas été mis en évidence, essentiellement en raison des conditions hydrodynamiques de la Côte d’Opale (vent, marée, forts courants).

Des analyses sur les organismes marins (moules) révèlent également la présence de contaminations en micro-polluants organiques (pesticides, métaux lourds, HAP, solvants..), notamment dans les ports. Ces substances polluantes, présentes généralement en faible concentration dans le milieu, peuvent avoir un impact sur les écosystèmes marins.
Si on dispose de nombreuses données sur les eaux côtières, ce n’est pas le cas pour les eaux au large. Cette connaissance sera développée avec la mise en œuvre de la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM).

[1rapport annuel évaluation DCE-ifremer

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L’eutrophisation marine est due à un excès de nutriments produits par l’activité humaine :
 20 000 tonnes /an de flux total à la mer en nitrates proviennent des principaux cours d’eau de la région (Authie, Canche, Liane, Wimereux et Slack). Cet apport stagne depuis 1990 voire augmente. Pour répondre aux objectifs de qualité de la convention OSPAR [1], la quantité de nitrates dans les cours d’eau de la région devrait être divisée par deux (10.000 t/an).
 Les apports des autres nutriments, comme le phosphate par exemple, diminuent depuis 1990.
(Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences de Wimereux, Agence de l’Eau Artois-Picardie, Ifremer)

[1Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est

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Les eaux conchylicoles
Trois classes caractérisent la qualité des eaux conchylicoles (élevage de coquillages marins pour la consommation domestique). En 2011, la plupart des sites restent classés en qualité moyenne ce qui nécessite le traitement des coquillages avant commercialisation. Toutefois, la recherche de toxines dans les coquillages est négative et les concentrations en métaux sont inférieures aux seuils réglementaires.

Efflorescence de Phaeocystis dans la rivière du Wimereux

2007, M.Cathelain

Pour en savoir plus

Site internet
Le portail de bassin Artois-Picardie : « http://www.artois-picardie.eaufrance.fr»
La surveillance de l’environnement littoral : « http://envlit.ifremer.fr»
Qualité des eaux de baignade : "ars.nordpasdecalais.sante.fr/Qualité-des-eaux-de-baignade-2.158494.0.html
Documents
Qualité du milieu marin littoral / Département du Nord, du Pas-de-Calais - Edition 2012, Ifremer
Les micropolluants dans les eaux littorales du bassin Artois-Picardie, 2009, AEAP