Brasseries
la recherche d’images
anciennes accompagnant le
mot « Lys », le promeneur
rencontre l’Inventaire
national… et sa sélection de
brasseries.
Sans doute des recherches plus poussées auraient donné
à voir des représentations artistiques de la plaine… Mais la
récolte rapide qui est la règle ici, au gré de quelques livres
et d’images glanées au hasard, n’a offert que des cartes !
Faut-il mettre en relation « l’absence » de représentations et
« l’absence » d’un territoire qui n’est entré que récemment
de plain-pied dans l’histoire agricole régionale ? cette
question, les cartes anciennes apportent peut-être un
commencement de réponse. La plaine n’y apparaît pas
dans son intégrité, mais en sa qualité de frontière. Et c’est
bien ce qu’elle fût durant des
siècles. Il faut imaginer une
forêt marécageuse occupant
toute la plaine, ou l’eau
stagnait une longue partie
de l’année. La traversée
de cette immensité était si
ardue que l’on a préféré
contourner l’obstacle. Le
schéma ci-contre met en
lumière ce territoire en creux,
dont le pourtour est ponctué
de villes importantes que
l’on sait reliées entre elles
par des voies structurantes localement mais également
régionalement. La Lys canalisée, donc navigable, a sans
doute longtemps été le seul chemin véritable du Grand
paysage régional ; ce qui justifie la fondation des quelques
villes édifiées sur son cours.
La plaine développe une position stratégique dans l’espace régional, coupant
littéralement le chemin entre la métropole et les territoires
du Nord comme de l’Ouest. Les ponts étaient rares et
les traversées du canal étaient assurées par des bacs,
comme en témoigne la toponymie. Ces lieux apparaissent
aujourd’hui privés du statut de « paysage », oubliés qu’ils
semblent être de la puissance d’objectivation apportée par
les artistes. Le paradoxe est d’autant plus grand que les
revendications internes sont fortes, allant dans le sens de
l’expression d’un fort sentiment d’appartenance et d’une
certaine affirmation d’autonomie. « La plaine a su, sait et
saura demeurer un pays dynamique, de libre entreprise
et de libre devenir ! » rapportent des habitants entendus
ici et là. Ainsi, malgré le découpage administratif qui va
à l’encontre de son unité,
malgré des ententes à
géométries variables avec
les territoires alentours avec
lesquels les communes de la
plaine tentent de construire
des convergences, la plaine
de la Lys dégage une forme
de culture commune basée
sur une certaine idée de la
liberté mais aussi sur un
regard tolérant quant aux
évolutions d’un territoire
vécu comme un support
d’avenir, plutôt que comme un héritage. L’expansion
agricole de ce territoire est née avec les amendements
agricoles et la mécanisation. L’expansion industrielle
a accompagné la première. La plaine ne paraît guère
apprécier la mesure ; l’urbanisation intense qui s’étire le
long de ses routes apparaît dès lors comme un faire-valoir
comme un autre, moins rude qu’un autre. La plaine ne se
raconte pas, elle se vit.