Au bonheur des sigles
Petites régions agricoles : PRA
Schéma des services collectifs des espaces naturels et
ruraux : SSCENR
La présentation des paysages ruraux commence au Sud, se déroule d’Est en Ouest puis se poursuit du Nord au Sud.
AVESNOIS – THIÉRACHE
Cet ensemble, marqué par l’importance de l’herbe (bocage) et des bois, présente des limites variables :
– la petite région agricole de la Thiérache ne reprend que les terres hautes du Sud du département du Nord,
– du point de vue du système d’exploitation dominant (notion issue de la contribution agricole au SSCENR), le secteur de Mormal complète la Thiérache (zone herbagère d’élevage),
– enfin, l’occupation des sols indique une forte densité prairiale du Nord de Mormal à la frontière belge (une partie de ce que certains appellent le Hainaut) ; tandis que cette densité baisse de part et d’autre de la vallée industrielle de la Sambre.
ENTRE AVESNOIS ET CAMBRÉSIS
Cette zone présente une alternance de vallées prairiales et de plateaux labourés. Elle apparaît comme un paysage de transition entre le bocage avesnois et les grandes cultures du Cambrésis.
– Du point de vue des PRA. Le secteur correspond au Sud du Hainaut.
– La carte des paysages de pays du SSCENR n’identifie pas ce secteur en tant que tel ; il le partage entre Valenciennois et Cambrésis.
CAMBRÉSIS
Cet ensemble, composé de grandes cultures, bénéficie d’une large identification.
– Les limites situées à l’Est sont cependant fluctuantes suivant que l’on retienne ou non les limites administratives de l’arrondissement.
ARTOIS ARRAGEOIS
Cet ensemble, composé de grandes cultures, est bien identifié.
– II n’apparaît pas cependant de terminologie spécifique. En effet, le mot « Artois » (auquel tous les auteurs ont recours) recouvre un espace beaucoup plus vaste offrant une très grande variété de paysages ruraux.
Entre Cambrésis et Artois, la limite semble essentiellement d’inspiration administrative. Notons que le Cambrésis, qui possède de rares boisements, est sillonné de nombreuses « coupures » Nord/Sud (Escaut, canal, autoroute…) ; tandis que l’Artois Arrageois présente une campagne très ouverte et des villages parfaitement agglomérés.
SENSÉE
Ce petit secteur prairial est largement occupé par des plans d’eau à vocation de loisirs.
ENTRE ARTOIS ARRAGEOIS ET HAUTS-ARTOIS
Cet ensemble, dominé par les grandes cultures, présente des villages entourés d’auréoles prairiales. Il s’agit, comme pour la zone entre Avesnois et Cambrésis, d’un paysage de transition.
– Ce secteur, qui appartient à la PRA du Ternois présente un système d’exploitation dominant (les grandes cultures) identique à celui de l’Artois arrageois.
– Du point de vue du relief. les collines artésiennes commencent ici à prendre quelque ampleur.
Vers une typologie…
La carte des « paysages de
pays » du SSCENR distingue 6
types de paysages :
– littoral,
– plaines humides ou marais,
– bocages,
– grandes cultures,
– forêts,
– collines.
La présente approche met également en évidence des paysages offrant concomitamment des zones vouées aux grandes cultures (le plus souvent des plateaux
ou des plaines) et des secteurs herbagers plus ou moins bocagers (vallées prairiales et/ou auréoles prairiales liées à l’habitat). Ces paysages sont parfois nés de l’évolution historique de paysages de bocage. La régression régionale des herbages dont témoignent les statistiques agricoles, nous conduit à entériner les évolutions passées et à créer une famille de paysages unissant « labours et prairies ».
Cette approche, qui permet de décrire plus fidèlement les paysages régionaux, conduit à supprimer les paysages de collines. Les paysages forestiers ne sont pas non plus repris ici ; le pays de
Mormal étant essentiellement un secteur bocager.
HAUTS-ARTOIS
Quatre sous-ensembles se distinguent au sein du vaste ensemble des « collines de l’Artois » (paysages de pays du SSCENR).
– Le Ternois est circonscrit par une PRA. La zone est plus herbagère que l’ensemble précédent. Le relief est pourtant assez proche, bien que des vallées sillonnent le pays.
– Le haut pays d’Artois est un territoire dominé par l’élevage et l’herbe, mais il se distingue par son relief marqué et ses altitudes élevées.
– Le pays de Licques est intégré au Boulonnais du point de vue des PRA. Et de fait, le système d’exploitation y est l’élevage à l’herbe. Son relief spécifique justifie son identification (paysages de pays du SSCENR).
– Le pays d’Aire est une PRA. Alors que les conditions sont proches de celles de la Flandre intérieure, le système d’exploitation dominant y est artésien (zone mixte culture-élevage).
PAYS DE MONTREUIL
La zone voit dominer les grandes cultures. Les deux vallées Est/Ouest (Canche et Authie), et les vallées affluentes de la Canche, donnent au pays ses paysages prairiaux.
– La zone est bien identifiée, bien que ses limites Est soient quelque peu fluctuantes.
LES BAS-CHAMPS
Ce petit secteur est essentiellement marqué par son
caractère littoral (marais amère-littoraux).
BOULONNAIS
La zone, herbagère et bocagère, du Bas-Boulonnais est
très clairement identifiée.
COLLINES GUÂNOISES
Le secteur est très largement voué aux grandes cultures. Le relief, qui forme une crête entre Artois et plaine calai- sienne, et la géologie participent à la définition de l’ensemble.
– La zone a des limites variables qui intègrent ou non le « pied de l’Artois » (zone de marais). D’autre part, la terminologie porte à confusion dans la mesure ou ce secteur s’étend du Blanc Nez au Marais Audomarois.
AU PIED DE L’ARTOIS (marais de Guînes et d’Ardres, Brédenarde)
Ce petit secteur, très mal identifié, présente de nombreuses prairies plus ou moins marécageuses.
– Seule l’occupation des sols met en relief cette bande de territoire qui longe les ultimes et septentrionales collines de l’Artois.
MARAIS AUDOMAROIS
Bien que le caractère maraîcher de la zone ne se distingue pas au niveau de l’occupation du sol à l’échelle régionale, cette petite zone est bien identifiée.
PLAINE MARITIME
La zone se compose essentiellement de grandes cultures. Elle est très clairement identifiée.
FLANDRE INTÉRIEURE
La zone, très bien identifiée, voit dominer les grandes cultures. Ainsi, le système agricole de polyculture et élevage intensif hors-sol génère des paysages très ouverts Ceci d’autant plus que la structure dispersée de l’habita s’accompagne d’une égale dispersion des prairies. Cettr dernière ne permet plus guère une lecture bocagère du paysage, bien que ce dernier fut indéniablement bocager dans le passé. En ce sens, la Flandre intérieure est sans doute le paysage rural régional ayant le plus nettement évolué ces dernières décennies.
PLAINE DE LA LYS
L’ensemble, homogène par la domination des grandes cultures, est traversé par la limite départementale. Les prairies sont ici moins nombreuses qu’en Flandre intérieure (malgré un habitat linéaire). Le système d’exploitation dominant maraîcher et légumier présent au Sud de la zone ne se perçoit pas dans l’interprétation de l’occupation des sols.
PAYS LILLOIS
L’agglomération lilloise se distingue par la présence de nombreux sous-ensembles agricoles plus ou moins « recouverts » par le tissu urbain.
– Le système d’exploitation dominant est maraîcher et légumier
au Nord et polycultural (élevage intensif diversifié) au Sud.
– Les paysages de plateaux (Mélantois. Weppes, Ferrain) sont
complétés de ceux de vallées humides (Deûle, Marque).
PÉVÂLE
L’ensemble, bien identifié (PRA, SSCENR), présente une occupation du sol graduellement plus prairiale d’Ouest en Est (vers la frontière belge).
PLAINE DE LA SCARPE
La zone, nettement herbagère, est bien identifiée malgré des limites fluctuantes.
– La carte des paysages de pays reprend les limites administratives du Parc naturel régional (avant le nouveau périmètre issu de sa nouvelle charte).
– La PRA, plus vaste, intègre les secteurs humides des plaines de la Scarpe et de l’Escaut.
LE PAYS MINIER
Cet ensemble n’est pas identifié en tant que tel au sein des approches du SSCENR. Il est cependant apparu utile de mettre en lumière ce territoire d’une ruralité aux prises avec le très spécifique tissu urbain minier. En effet, nulle autre agglomération régionale ne voit s’imbriquer autant (en surface comme en interface) l’urbain et le rural.
Trois sous-ensembles peuvent être distingués :
– le Béthunois présente le même système dominant d’exploitation que la Flandre intérieure,
– le plateau lensois est essentiellement voué aux grandes cultures.
– entre Douai et Valenciennes. Les paysages ruraux sont variés, alternant plateaux et vallées.