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Paysages de la plaine de la Lys

Détails de géographie physique

jeudi 9 juin 2011

Le graben de la Lys

Contrairement à ce que
son caractère plat et banal
pourrait laisser supposer, la
plaine de la Lys constitue
assurément l’une des
curiosités géographiques et
géomorphologiques du Nord
de la France.
En effet, elle constitue ce
que l’on appelle un graben
ou bassin d’effondrement,
comme la Limagne ou
l’Alsace.
C’est au Tertiaire que l’Artois
se soulève et devient un
anticlinal majeur : le Bassin
Parisien est séparé du bassin
de Mons, de Bruxelles et de
Londres. La Plaine de la Lys
s’enfonce doucement depuis
environ 2,5 millions d’années.
La Plaine de la Lys est donc
un jeu de blocs ondulés et
basculés, séparés par des
failles et des fractures

Schéma géomorphologique simplifié de la mise en plasse d'un fossé d'effondrement de la plaine de la Lys

Carte du relief

Si la géologie et le relief de la plaine de la Lys sont très
classiques pour la Région Nord – Pas-de-Calais, il n’en va
pas de même de sa géomorphologie.

Sommé (1977), dans sa thèse sur le relief du Bas Pays
de la région Nord – Pas-de-Calais considère que la Plaine
de la Lys est le phénomène morphologique majeur du Bas
Pays.

Elle constitue « une vaste dépression géométrique
qui recoupe à l’emporte pièce la topographie générale
environnante du bas-pays ».

En effet, alors que la très grande majorité du relief du
Nord de la France résulte d’une alternance de phases
d’accumulation de sédiments et de reprise par l’érosion,
la Plaine de la Lys et ses versants résultent d’une action
principale de la tectonique.

La Plaine de la Lys a connu une évolution subsidente (lent
enfoncement des terrains) à partir du Pléistocène moyen.
Les mouvements tectoniques qui avaient joué depuis
plusieurs millions d’années ont créé, dans les couches
dures profondes, des failles. En effet, si les terrains
sédimentaires meubles de surface (sables, argile, …)
peuvent subir les pressions tectoniques en se déformant,
les terrains rigides se cassent sous la pression, créant un
réseau de failles.

Elle est, en fait, un graben (fossé d’effondrement au même
titre que la Plaine d’Alsace) et ses talus bordiers aux pentes
insolites, des escarpements liés à des failles.

L’ensemble de cette topographie chaotique a ensuite été
un peu émoussé par l’érosion de la seconde moitié du
Quaternaire et fossilisé sous une épaisse couche de lœss
quaternaire (limons éoliens). Si les formes générales de la
Plaine et de ses versants sont données par la tectonique,
les micro-formes de surface sont elles liées aux effets des
rudes climats glaciaires qui ont suivi.

Toute la physionomie actuelle des paysages et de
l’occupation des sols découle de cette histoire ancienne qui
a été déterminante pour les phases ultérieures de mise en
valeur par les hommes.

La Plaine de la Lys, s’étant ainsi trouvée en position basse,
a constitué une vaste zone humide. La pente insignifiante,
que ce soit au sein même de l’unité géomorphologique
de la Plaine de la Lys, que plus largement jusqu’à la
mer, entraîne une stagnation importante des eaux. Un
vaste marécage s’installe alors qui va constituer une
barrière majeure pour les populations humaines pendant
plusieurs milliers d’années. Le caractère insalubre du site
va en effet empêcher toute mise en valeur précoce. Cette
barrière naturelle va constituer une barrière sociologique
et linguistique importante, puisque c’est elle qui sépare le
monde de la langue flamande du parler franc et picard.
Ce n’est qu’au XIIIème siècle, sous l’action des moines,
que des défrichements et un assainissement importants
se mettent en place. Il reste de cette période un immense
réseau de fossés (les becques). Même si l’agriculture
moderne s’est imposée, ici comme ailleurs, les contraintes
environnementales sont telles que c’est toujours la
polyculture qui domine avec encore une relativement forte
présence de l’élevage, même si les prairies pâturées ont
fortement régressé depuis tout récemment.

En raison de la configuration topographique et
géomorphologique, des chapelets de zones humides
existent à la limite entre la plaine et ses versants, au pied
des Monts de Flandres à l’Ouest et au pied des Weppes
à l’Est. Ces zones de contact constituent des curiosités
géographiques et biologiques qu’il conviendrait de mieux
valoriser.

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