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Paysages de la plaine de la Lys

Paysages de nature

jeudi 9 juin 2011

Schéma géomorphologique simplifié d'un champs bombés

Les champs bombés

L’une des caractéristiques
paysagères de la Plaine
de la Lys est constituée
par les champs bombés.
Il s’agit du résultat d’un
travail patient et de longue
haleine de générations de
paysans qui ont labouré
depuis l’extérieur vers
l’intérieur autour des
champs avec des charrues
non réversibles qui
déversaient la terre vers le
centre.

Les terres des bords des
champs ont été ramenées
constamment en rangs
parallèles vers le centre
des parcelles, de façon à
constituer un dôme (voir
figure ci-dessus).

Ainsi le centre des
parcelles pouvait être
épargné par les inondations
qui devaient être
naturellement fréquentes
dans cet hydrosystème
avant que les techniques
d’assainissement moderne
ne viennent perturber ce
système en équilibre.
Évidemment, ces champs
bombés deviennent de
plus en plus rares du
fait de l’évolution des
pratiques agricoles et de
l’indifférence générale.

Mare prairiale
Mare prairiale
La Becque
La Becque
Les fossés
Les fossés
La prairie humide
La prairie humide

La plaine de la Lys est un emblème des paysages du Nord :
une platitude digne des chansons de Brel !
Toutefois, cette topographie homogène a vu naître, par la
contrainte de l’eau omniprésente, un paysage tout à fait
original.

La Plaine de la Lys, s’étant ainsi trouvée en position basse et
en position de subsidence lente, a constitué une très vaste
zone humide : la plus vaste de l’arrière-pays. La Lys qui
devait avant être insérée dans une vallée étroite, adaptée
à sa taille, comme on la connaît encore à l’heure actuelle
dans sa partie artésienne, s’est mise à divaguer dans une
vaste plaine beaucoup trop large pour elle (environ 25
kilomètres de large pour un développement en longueur
d’environ 45 kilomètres). On peut encore rêver au paysage
magnifique et à la richesse biologique de l’ensemble que
cela devait être !

Ce n’est qu’à partir du XIIIème siècle sous l’action des
moines que son assainissement commence. C’est de cette
mise en valeur médiévale que naît le paysage que l’on
connaît encore actuellement. Les parcelles restent petites
à moyennes et sont séparées par de nombreux fossés.
Même les routes conservent des traces du passé car elles
ondulent du fait de l’hydraulique alors que la topographie
permettrait des lignes droites.

L’eau a également dicté l’urbanisation : les premières villes
se sont édifiées soit le long de la Lys, soit en couronne
sur son pourtour. Ce n’est qu’après son assainissement
médiéval qu’une urbanisation sous forme d’habitat dispersé
a pu se généraliser.

Quoique fortement modifié depuis quelques décennies, le
paysage reste à dominante ouverte. Du fait de la difficulté
à remembrer, la polyculture reste assez bien implantée. Le
parcellaire est de moins en moins séparé par des haies ou

des alignements de saules têtards (dont les usages étaient
multiples et le rôle de pompage hydraulique majeur). Les
petites mares servant d’abreuvoirs sont nombreuses
partout dans la plaine.

Le réseau de fossés (becques) constitue une autre
caractéristique majeure du paysage de la plaine de la Lys.
Une végétation et une faune hygrophiles et aquatiques très
particulières ont colonisé ce vaste écosystème fonctionnant
en réseau. Encore actuellement, malgré les immenses
perturbations dont il a fait l’objet (destruction, drainage,
pollution, …), ce réseau de fossés constitue l’élément
patrimonial et écologique majeur de la Plaine de la Lys :
une sorte de bocage aquatique.

L’énorme massif domanial de Nieppe (avec ses 2 605
hectares) constitue une incongruité au sein de cette
vaste plaine cultivée. Ce sont des raisons historiques
(chasse royale) qui expliquent son maintien jusqu’à notre
époque. Cette vaste chênaie-charmaie dont le caractère
humide devrait être maintenu et renforcé présente des
caractéristiques biogéographiques tout à fait particulières
à l’échelle française. En effet, les très grandes densités
d’Invertébrés (Diptères notamment) liées à l’eau, ont
permis à des peuplements d’Oiseaux nicheurs uniques de
se structurer. Le réseau de mares créées par les trous de
bombe des deux guerres mondiales est resté assez bien
préservé dans les boisements. Cette curiosité historique
pourrait être restaurée à des fins biologiques (Amphibiens,
…).

Outre les modifications liées aux pratiques agricoles
modernes, la plaine de la Lys doit actuellement faire face
à deux autres menaces très importantes : le mitage rural
inorganisé par des habitations résidentielles et l’urbanisation
linéaire le long des axes de communication.

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