Les principales sources
L’approche urbaine à l’échelle du territoire régional nécessite la mise en place d’une démarche spécifique. En effet, au premier abord, la ville, constituée de ses places, ses rues, ses quartiers, ses faubourgs, ses banlieues, ses couronnes périurbaines…, s’appréhende difficilement à l’échelle d’une région. En outre, les données de base existent dans les différentes disciplines, mais concernent soit le territoire national, soit une ville spécifique, ou, enfin, un thème très pointu, contenu dans une approche thématique voisine, comme la géographie, l’histoire, l’économie…
En un mot, la description du « fait urbain » à l’échelle régionale est peu importante. Pour initier cette approche urbaine, novatrice dans le cadre d’un atlas des paysages, notre démarche se fonde sur l’analyse de cinq thèmes transversaux (approche historique, approche économique, croissance urbaine, maillage du territoire, forme urbaine) devant déboucher sur une synthèse proposant un premier essai de typologies urbaines régionales.
Après avoir parcouru l’histoire de la région Nord - Pas-de-Calais, nous retraçant la constitution mouvementée de notre territoire, l’objectif a été de comprendre le fondement de nos villes. la rencontre des faits historiques et de la morphologie des lieux. les cartes de Cassini peuvent être considérées comme la première typologie urbaine de la région.
l’évidence, ce choix ne permet pas d’appréhender la complexité urbaine régionale dans son épaisseur historique. Regarder la région au XVlllème siècle, c’est négliger les fondements gaulois et romains, passer outre l’essor formidable du Moyen-Âge, oublier les guerres incessantes qui firent et défirent des villes… C’est également prendre le risque de ne pouvoir donner de juste place à des « objets urbains » régionaux qui cristallisent l’identité « nordiste » comme une identité urbaine, tels les beffrois et autres Grand’Places…
Ce choix s’explique pour deux raisons.
En premier lieu, il n’est guère possible dans le Nord - Pas-de-Calais de contempler des paysages urbains médiévaux : les guerres aussi nombreuses que destructrices les ont totalement détruits.
Et puis, il faut attendre le XVlllème siècle pour bénéficier d’une vue d’ensemble cartographique de l’espace régional ! Par souci d’efficacité, nous nous sommes limité à l’identification des villes et des bourgs, à leur configuration de places fortes ou de villes ouvertes et à leur position géographique : en bordure de littoral, au croisement de deux voies, ou en bordure de fleuves, canaux ou rivières.
La carte ci-contre met en exergue :
– Une histoire indissociable entre la création ou le développement des villes et les voies d’eau ou les zones humides de notre région.
– Une permanence de l’histoire maritime, ayant fondé bon nombre de ports littoraux, aujourd’hui confortés ou complètement disparus.
– Une histoire transfrontalière identifiable au premier regard au travers des deux lignes du Pré-Carré de Vauban.
– Une histoire liée aux échanges, ayant fondé nos villes sur un carrefour, un pont, ou tout autre point d’arrêt sur une voie de communication …