Les fonds Marins
C’est dans le détroit du Pas de Calais que viennent se rejoindre la Manche et la Mer du Nord. C’est un couloir peu profond (65 mètres maximum) dans lequel transite, charriée par des courants parfois contraires, une énorme masse de sédiments.
L’action conjuguée de la marée et du courant dominant en direction de la Mer du Nord a donné naissance à de grands bancs de sables les « ridens » qui s’étendent parallèlement à la côte.
Ce chapelet de bancs sableux, dans lesquels ont été percés des chenaux conduisant aux ports, restent dangereux pour la navigation. Ils ont par contre l’avantage de diminuer la puissance des vagues sur les plages de la mer du Nord.
Espace situé entre terre et mer, issu de la « lutte » entre
ces deux éléments, le littoral a bien évidemment subi
des transformations multiples au cours des temps. Ces
interactions qui ont donné des contours incertains et
mouvants à la grève, et qui ont marqué la mémoire collective
des « gens de la côte », sont toujours à l’œuvre aujourd’hui.
Le trait de côte évolue constamment : certaines zones
subissent de plein fouet l’érosion. C’est le cas de la côte de
Dunkerque à la frontière belge ; d’autres, notamment entre
Calais et Gravelines, ont tendance à « engraisser ».
Mais, globalement, la côte recule inexorablement : 1
mètre par an. Les facteurs qui influent sur l’équilibre
du trait de côte sont très variés et tiennent aussi bien
à la nature morphosédimentaire du sol, aux conditions
hydrodynamiques ou aux facteurs déclenchant que sont les
variations climatiques, les tempêtes ou l’élévation du niveau
de la mer.
Cette érosion est parfois accentuée par la présence de
digues qui loin d’atténuer les effets de la houle contribuent
au contraire à l’accélération des phénomènes maritimes.
l’exception de l’extrême Nord, entre Dunkerque et la
frontière, le cordon dunaire qui protège la plaine maritime et
ses polders est étroit (quelques centaines de mètres), peu
élevé (entre 8 et 15 mètres) et fragilisé par l’urbanisation.
Issu de la dernière transgression maritime, c’est un milieu
physique diversifié, ou les « crocs » alternent avec les
pannes au fond desquelles affleure la nappe phréatique. Or
il est de plus en plus difficile d’assurer la continuité de ces
espaces proches du rivage. La façade littorale de la plaine
du Nord est un milieu fortement urbanisé, à la fois par la
présence de deux grands ports français en développement
et par une pression foncière exercée sur le bord de mer par
une population à la recherche de loisirs.
Des massifs dunaires comme la dune Dewulf à l’Est de Leffrinckoucke, la Dune Marchand, le secteur du Calvaire et du Perroquet à Bray-Dunes ou la Dune Fossile de Ghyvelde, qui est un espace intéressant même s’il n’est plus à proximité de la mer, devront être impérativement protégés.
Ils constituent un patrimoine paysager remarquable et justifient d’une protection visant à leur conservation.