Des haies pour protéger des villes…
Les historiens indiquent que
les premières haies furent
édifiées pour protéger
les champs de prédateurs
situés à l’extérieur (animaux
domestiques en liberté et
autres animaux sauvages) !
Les haies forestières,
comme celles d’Avesnes ou
d’une ville comme Francfort,
jouent un rôle identique
de protection contre des
envahisseurs venus du
Grand Nord.
Dès l’époque de Jules César, les grandes forêts du Nord de la Gaule sont évoquées comme des dispositifs de défense contre les invasions « barbares ». Avant que le pays ne fut embocagé, la forêt recouvrait largement les terres d’entre les deux Helpe ainsi que les Fagnes de l’Est. La haie d’Avesnes, une forêt linéaire qui semble ceinturer la ville, devait être la limite Nord de cette vaste sylve, ou l’on accumulait les broussailles pour entraver la progression des armées à pied.
La fortification des villes (Avesnes, Landrecies, Maubeuge plus au Nord…) couplée à ce dispositif forestier assura des siècles durant, la défense de cette frontière séculaire entre la France et l’Empire. Les forêts et les fortifications ont été largement représentées aux époques lointaines, lorsque le territoire portait d’importants enjeux stratégiques.
Mais les premières représentations picturales des paysages
avesnois sont issues des abbayes. Sur ces terres reculées,
les abbayes trouvèrent le cadre idéal à la prière.
Les représentations contemporaines exaltent les aspects
champêtres des paysages avesnois. La confusion des
tracés des dessins de Gromaire (peintre du XXème s.)
révèle la profusion d’un paysage tout entier dévolu à
l’élevage.
L’Avesnois
cultive un petit paradoxe,
qui sans doute n’apparaît
pas au premier coup d’oeil.
Cette terre rurale entretient
depuis des décennies des
relationnels intenses avec
les villes toute proches.
Ainsi, la vocation herbagère
et donc bocagère du pays
s’est largement développée
pour produire le lait et
la viande nécessaires à
l’explosion urbaine des
XIXème et XXème siècles.
L’époque
contemporaine
propose - au travers des
résidences secondaires -
un nouvel avatar de ce lien
naturel entre une terre vaste
et verdoyante et l’immense
territoire urbain régional.
Cependant, l’Avesnois préserve toujours son âme pré-montagnarde, son isolement, son silence, son chemin creux cerné de haies, finalement goudronné, qui ne conduit, après moultes digressions, oratoires ou calvaires, qu’à une seule ferme tranquille et isolée…