Sous le pinceau d’un peintre, l’occupation du sol des
paysages de la Pévèle et de la plaine de la Scarpe est
indéniablement pointilliste. Si les cultures dominent et
occupent la moitié des surfaces, trois autres usages des
sols s’équilibrent par la moyenne et se répartissent dans
l’espace :
– les espaces urbanisés représentent 15% des sols,
– les prairies en couvrent 12,5%,
– et les bois ombragent 18,5% de ces paysages.
Au-delà d’une urbanisation très dispersée et surtout
linéarisée le long des voies, les paysages de Pévèle et
de la Plaine de la Scarpe sont polarisés autour de quatre
villes : Saint-Amand-les-Eaux, Orchies, Flines-les-Râches
et Marchiennes. Ces villes constituent des ensembles
urbains très clairement identifiés, entourés de zones
agricoles ou forestières. Elles se distinguent des systèmes
urbains périphériques : au Sud et à l’Ouest, avec le vaste
continuum urbain du Bassin minier et au Nord avec la
« nappe urbaine » métropolitaine. Les limites du Grand
paysage régional intègrent une partie des communes
minières qui bordent la plaine de la Scarpe ; de Wallers
à Leforest en passant par Rieulay, Lallaing ou Roost-
Warendin… Au Nord en revanche, des communes comme
Templeuve, Cysoing ou Bourghelles, qui s’apparentent
beaucoup aux paysages de Pévèle ont été versées aux
paysages métropolitains, entérinant ainsi la prédominance
de leur polarisation vers l’agglomération lilloise.
En matière d’espaces prairiaux et forestiers, un arc paysager
se déploie au Sud du Grand paysage régional, des forêts
de Flines et de Bon-Secours, à l’extrémité Est, à la forêt
de Phalempin, à l’extrémité Ouest. Cet ensemble forestier
est émaillé de zones prairiales, qui privilégient les terres
humides de la plaine de la Scarpe (elles y représentent
16% de l’occupation du sol). Cette ligne de bois et de forêts,
dont la forêt de Raismes - Saint-Amand - Wallers constitue
le plus beau fleuron, a résisté aux assauts de l’histoire tant
agricole qu’industrielle d’une région très convoitée. Ce
massif éclaté et la zone humide de la plaine (4% de cours
d’eau et plans d’eau) composent une coupure paysagère
mais aussi physique entre le Sud et le Nord.
En Pévèle, les prairies - qui ne représentent que 8% des
sols - retrouvent une répartition plus classique, en auréoles
herbagères autour des villages. De même, ces paysages
perdent tout manteau forestier (alors qu’ils représentent
28% des sols de la plaine de la Scarpe, ils ne sont plus que
8% en Pévèle).
Avec 1% d’espaces industriels et autant de terres
maraîchères, les paysages de Pévèle et de la plaine
de la Scarpe racontent un peu de leur double identité.
Saint-Amand, Orchies, les communes minières du Sud
concentrent l’industrie. Quant au maraîchage, il est
beaucoup plus présent sur les terres argilo-sableuses de
Pévèle (1,7%) que sur les sols lourds de la plaine de la
Scarpe (0,4%).