Il s’agit d’une mosaïque au grain mixte : une première trame essentiellement grossière jouxte une trame minoritaire à grain fin.
La matrice est comme dans la majorité du Nord - Pas-de-Calais dominée par les grandes cultures ouvertes.
Le réseau des taches est très concentré au centre de cette région naturelle le long de deux axes, la vallée de la Scarpe et la vallée de l’Escaut.
Actuellement la matrice est encore à peu près dominante sur les autres éléments éco-paysagers.
Les taches sont nombreuses et souvent de grande taille.
Deux réseaux de taches s’affrontent : les espaces industriels et urbains ont gagné sur les espaces boisés et les zones humides des fonds de vallée. La trame des taches industrialo-urbaines suit une double logique. La suite de l’emprise minière, d’une part, a concentré des activités industrielles et les espaces urbanisés associés sur un axe allant de Douai vers Valenciennes puis par-delà la frontière belge. D’autre part, la vallée de l’Escaut, a également fédéré un axe industriel et urbain dense et continu entre Iwuy et la frontière belge.
L’autre réseau de taches est constitué des milieux naturels et semi-naturels centrés sur la vallée de la Scarpe. On a ainsi une large bande de milieux boisés alternant avec des zones humides depuis le Bois de Flines-les-Râches à
l’Ouest jusqu’à la forêt de Saint-Amand-Raismes à l’Est,
puis la forêt de Bon-Secours et la forêt de Flines-les-Mortagne au Nord.
La présence et le fonctionnement écologique en réseau des nombreuses zones humides reliées par un chevelu très dense de fossés et courants sont fondamentaux pour la plaine de la Scarpe mais transparaissent assez mal à
l’échelle de travail.
Les plaines de la Scarpe, de la Sensée et de l’Escaut, à
l’instar de tous les grands complexes alluviaux et humides de la région Nord - Pas-de-Calais ont connu un boisement accéléré au cours des dernières décennies.
Ce phénomène, appelé souvent bocage récent, est lié aux modifications des pratiques agricoles (abandon des prairies et modification de la gestion des haies). C’est souvent le peuplier qui constitue l’essence dominante de ce néobocage.
Les corridors biologiques axés sur le riche réseau hydrographique (Scarpe, Sensée et Escaut) sont affaiblis par les emprises urbaines et industrielles.
En revanche, les connexions biologiques sont assurées à petite comme à grande échelle par un double réseau de zones humides (fossés, marais, points d’eau, …) et
la trame forestière relayée en périphérie par les marges prairiales.
C’est une région naturelle qui manque de corridors biologiques structurants à l’échelle supra-locale, mais qui possède un réseau de corridors locaux très développé et très actif.
C’est un paysage hétérogène à grande comme à petite échelle.
La fragmentation des milieux est lourde et ancienne. Elle est matérialisée de longue date par l’urbanisation et l’industrialisation et renforcée plus récemment par les grandes infrastructures (A2, A23, voies ferrées, lignes HT …).
Les habitats naturels sont encore relativement bien représentés dans le réseau de zones humides et de tourbières. Les écosystèmes secondaires ont colonisé les friches industrielles (boisements, terrils, …).