L’hofstede
Cette ferme flamande
typique se compose
de plusieurs bâtiments
(habitation, grange, étables,
chartils…) non jointifs,
disposés autour d’un
espace central ouvert. Une
drève traditionnellement
plantée d’ormes, conduit
à cette cour centrale et
dessert les prairies et
champs attenants.
Juste derrière la frange littorale balnéaire ou portuaire, la
plaine maritime propose une forme beaucoup « distendue »
d’occupation urbaine du territoire.
Historiquement seule, Bergues implantée sur son isthme,
assure « une présence
urbaine »
au
sein
du Delta de l’Aa.
Ailleurs, c’est avec
l’assèchement des sols
permis par la mise en
place des wateringues
que l’urbanisation se
développe.
Fondée autour de son castrum et de l’abbaye Saint-Winoc,
Bergues entretient un rapport permanent à l’eau. Eau
défensive, eau navigable, eau consommable,… l’eau façonne
la ville depuis sa fondation. Fortifiée du Moyen-Âge jusqu’au
dernier bastion imaginé par Vauban, la ville possède un
patrimoine considérable. Bombardée par les Allemands
une dernière fois en 1944, une partie du centre ville, dont
le beffroi et son carillon, sera reconstruit dans le style local,
ignorant toute « empreinte moderniste ». Contenue dans ses
fortifications, la ville ne possède aujourd’hui aucune marge
d’expansion à l’exception du secteur de la gare… ni aucune
zone industrielle pourvoyeuse de revenus.
La reconstruction
L’architecture de la
reconstruction à Bergues
emprunte un style
régionaliste très prononcé.
Celle du beffroi, œuvre
de l’architecte Paul Gelis
entre 1958 et 1961, vient
d’ailleurs d’être saluée par
un classement à l’Inventaire
Supplémentaire des
Monuments Historiques, en
date du 02 Novembre 2004.
Protégée par Gravelines, Bourbourg connaît un destin moins
conflictuel. Traversée par le canal qui relie l’Aa à la mer du
Nord, la ville ancienne s’organise au coeur d’une enceinte
médiévale. Bénéficiant d’un climat plus commerçant, la
ville développe de multiples activités comme les brasseries,
distilleries, savonneries, sucreries, sécheries, raffineries de
chicorée, minoteries, tréfileries… majoritairement implantées
entre le canal et la voie ferrée. Plus récemment la ville
rééquilibre son développement vers le Sud, au gré d’un
développement pavillonnaire assez important.
En dehors de Bergues et de Bourbourg, la présence urbaine
se limite à quelques villages, disposés en couronne autour de
Dunkerque. Uxem, Téteghem, Armbouts-Cappel, Spycker,
Brouckerque, Craywick concentrent à l’origine quelques
fermes autour d’une église et d’un carrefour légèrement
surélevé par rapport au niveau de l’eau. Très concentrés,
ces villages connaissent depuis quelques décennies des
expansions importantes, voiries exponentielles (Téteghem a
quasiment multiplié sa population par 4 en 30 ans) !
l’Ouest de Bourbourg, les structures urbaines présentent
des organisations beaucoup plus étirées, assurant une
ponctuation de villages quasi continue de St Folquin à
Guemps en passant par St Omer-Capelle, Vieille-Église,
Nouvelle Église. Tous situés à quelques centaines de mètres
au Sud de l’autoroute A16, ces villages poursuivent leur
étirement, perpendiculairement aux watergangs qui rejoignent
les canaux collecteurs.
En dehors de ces villages concentrés à l’Est et étirés à l’Ouest,
l’habitat diffus, très caractéristique de la plaine maritime,
« quadrille » littéralement le territoire. Semblant répondre à une
logique d’implantation quasi mathématique, les hofstedes et les
petites maisons basses s’organisent en fonction des parcelles
cultivables, obtenues après de lourds travaux de drainage.
De taille assez modeste, les maisons des ouvriers agricoles,
semblent défier toute logique urbaine en attendant, avec leurs
pignons aveugles, un voisin qui ne viendra jamais ! Image
emblématique d’une domestication de « cette terre blonde »,
l’habitat isolé doit être préservé de toute densification pouvant
rompre l’équilibre fragile, qui existe encore partiellement entre
l’habitat, les terres cultivées, les petits boisements et l’eau !