DREAL HAUTS-DE-FRANCE

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Paysages de la plaine maritime

Ambiances paysagères

jeudi 9 juin 2011

Solitudes

Quelques kilomètres à
vol d’oiseau séparent le
coeur de la plaine des
villes de Dunkerque,
Calais, Saint-Omer.
Ceci ne parvient
pas à éteindre les
sentiments d’isolement,
d’éloignement voire
d’absence que
génèrent ces paysages.
Après avoir quitté
l’effervescence des villes,
plonger dans la plaine
impose une expérience
de la distance, qui n’a
que peu à voir avec
la réalité spatiale.
L’omniprésence des
horizons rappelle la
finitude du lieu ; ici, la
plongée est intérieure.

Si la Plaine maritime devait être abordée par une
métaphore musicale, elle serait à l’image d’une musique
répétitive, ou 80% des instruments de l’orchestre joueraient
la même chose, et 20% joueraient des variations sous
la forme d’une errance un peu hasardeuse. Musique
exigeante, la plaine offre à qui sait y regarder de près des
ambiances paysagères vraiment différentes, même si elle
demeure sans doute pour la majorité des « regardants »
une étendue plate et un peu morose. Les paysages de
la plaine possèdent une puissance symbolique d’une
très grande force, car elle représente le paysage réduit
à sa plus simple expression : la ligne d’horizon et le ciel
en miroir. L’homme, dressé au centre (on a très souvent
la sensation de centralité dans la plaine) de cette dualité
terrestre et céleste, peut remobiliser l’image de « l’axe du
monde », que vient amplifier son ombre portée au soleil
couchant. Mais, la plaine est plus souvent perçue comme
un « espace faible » pour les hommes d’aujourd’hui dont la
technique semble toute puissante. Au prix d’une gestion
de l’eau parfois même oubliée, tout y semble possible, et
rien ne paraît pouvoir limiter les volontés humaines. Un
paysage minimal en somme, infiniment malléable, ou les
velléités d’aménagement sont totalement débridées, et se
lisent comme dans un grand livre ouvert.



Eau domestiquée

Les chemins d’eau - les
watergangs - sont les
lignes de vie de la main
ouverte qu’est la plaine.
Toujours à leurs abords,
une part essentielle de
la vie de la plaine semble
se concentrer.

Ainsi la plaine - essentiellement agricole - apparaît comme
un paysage impressionnable, qui finit à force d’empathie
par ressembler à ses voisins les plus marquants. Près du
littoral, livré aux entreprises humaines les plus visibles et
spectaculaires, ses horizons deviennent volontiers urbains
ou industriels. Près de Gravelines, son ciel se zèbre de
fils électriques acheminant les mégawatts tous azimuts.
Sur ses franges, les coteaux révèlent et magnifient son
infinie platitude… L’horizon « fait » ici le paysage. La plaine
est un véritable miroir, ses aspects sont changeants, et
elle semble parfois ne pas parvenir à s’arc-bouter sur ce
qui serait son identité propre. Finalement, n’est-ce pas là
précisément la spécificité de ces paysages ?

l’opposé des visions historiques du paysage, la plaine offre un exemple
de paysage aux prises avec la modernité dans son aspect
dynamique et évolutif. La plaine, ou - selon Bachelard - le
voyageur a l’impression d’être immobile, est pourtant par
excellence un paysage en mouvement. Tout ici tient en un
jeu incroyablement simple entre la proximité et le lointain.
Toutes les diversités semblent pouvoir parer les lointains ;
rien ne paraît inopportun ou hors d’échelle. Mais qu’en est-il
de la proximité ? Il faut aller se perdre au centre de la plaine,
aux abords de l’Aa, là ou se fait enfin le silence, pour que
lentement se diffusent les images d’une plaine plus emplie
d’elle-même. On découvre alors un paysage qui ne méprise
pas ses contraintes hydrauliques, une plaine verdoyante et
généreuse. Bien loin des mots âpres de Brel, les canaux
ici ne se pendent pas mais créent des sillons d’opulence.

Errer dans la plaine physiquement ou mentalement, c’est
faire sans cesse du chemin entre le proche et le lointain,
entre le vide et le plein, entre le présent et le passé ou
le futur. En effet, la plaine est également un paysage en
suspens, au bord d’autre chose. preuve, la mer est venue
la reprendre dans le temps historique, laissant des traces
dans la mémoire des hommes. Plus récemment, les conflits
mondiaux ont montré qu’il suffit de mettre à mal la belle
mécanique des wateringues pour que l’eau de nouveau
s’empare de tout. Une menace flotte en permanence, qui
ancre la plaine dans une existence précaire et participe
sans doute aux sentiments duaux qu’elle impose.

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