Un paysage né de la mer …
Du fait de son originalité géomorphologique, paysagère,
historique et bien entendu écologique, et malgré son
apparente homogénéité, la Plaine maritime flamande
représente une mosaïque d’habitats naturels, semi-naturels
et artificiels. Cet ensemble poldérien a malgré tout conservé
une réelle valeur biologique, tant pour les paysages, les
écosystèmes, la flore et la faune. cet égard, elle représente
certainement une des régions les plus caractéristiques
des plaines du Nord de l’Europe et abrite encore malgré
son exploitation agricole de plus en plus intensive, de
nombreuses espèces animales et végétales rares et des
habitats tout aussi remarquables, pour la plupart inféodés
aux multiples réseaux aquatiques de drainage à ciel ouvert
(fossés = becques, canaux = « grachten », voies d’eau
= watergang …), aux nombreuses mares des huttes de
chasse parsemant ces plaines basses inondables et aux
vestiges de systèmes prairiaux et marécageux subsistant
en divers secteurs de cette plaine maritime.
La caractéristique topographique (plaine très basse et
très plate) associée à l’omniprésence de l’eau constitue
l’élément écologique le plus marquant, à l’origine de l’intérêt
biologique actuel et passé de cet ensemble.
Ce sont donc, sans surprise, les zones humides qui
donnent toute sa valeur et sa richesse écologiques à la
Plaine maritime flamande. Le réseau de canaux et fossés
constitue un chevelu de plusieurs centaines de kilomètres.
Ils sont plus ou moins larges et plus ou moins profonds.
La plaine poldérienne est soumise à un pompage et un
drainage permanents. Ce réseau constitue l’élément
caractéristique et structurant de la plaine maritime.
L’eutrophisation des watergangs et des fossés, due
en grande partie à l’utilisation intensive de produits
phytosanitaires dans les champs qu’ils bordent, ne permet
pas à la diversité végétale de s’exprimer de façon optimale.
La mauvaise qualité de l’eau qu’il est possible d’observer
dans beaucoup de canaux empêche de plus l’expression
d’une flore et d’une faune qui, autrement, peuvent présenter
un intérêt patrimonial remarquable.
Les berges de ces larges fossés sont marquées par la
présence de ceintures de végétation hygrophiles avec
comme espèces dominantes le Roseau, l’Iris faux-acore, le
Lycope d’Europe, la Baldingère, la Menthe aquatique, les
joncs, les laîches, …
L’autre caractéristique de la Flandre maritime repose
dans son réseau de points d’eau. Autrefois, les mares
étaient très nombreuses. D’anciennes cartes cadastrales
montrent la présence quasiment systématique de plusieurs
mares (généralement 3 à 4) dans chaque prairie. Sachant
qu’au XIXème siècle les prairies étaient beaucoup plus
nombreuses qu’à l’heure actuelle, le réseau des mares était
sans commune mesure avec ce qu’il en reste de nos jours.
Si les petites mares disparaissent, les grands plans d’eau se
multiplient. Ils sont liés à l’industrie ou aux carrières. Malgré
leur vocation actuellement et essentiellement centrée sur les
loisirs, ils peuvent montrer une certaine qualité écologique
et abriter une flore et une faune caractéristiques. Les
plus grands sont situés au Puythouck (Grande-Synthe), à
Armbouts-Cappel, aux Moëres, à Ghyvelde, à Téteghem…