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Paysages des belvédères d’Artois et des vallées de la Scarpe et de Sensée

Paysages de campagne

jeudi 9 juin 2011

Hors du temps

Cimetière militaire

Les cimetières militaires
sont des enclaves sacrées,
des arpents de terre offerts
à la mémoire éternelle
des hommes tombés
aux combats. La gamme
végétale de ces espaces
particulièrement jardinés
rappelle les pays d’origine
des soldats mais privilégie
les conifères. Ces derniers,
depuis les celtes, symbolisent
l’au-delà, la vie éternelle…
Des feuillus sont également
présents, bénéficiant alors
d’une conduite formelle
rigoureuse.
Certains d’entre eux ont
été conçus par Gertrude
Jekyll et Edwin Lutyens,
concepteurs emblématiques
du mouvement « Arts
and Crafts », donnant une
personnalité à part à ces
cimetières.

Les campagnes de ce Grand paysage régional possèdent
bien des atouts ponctuels et cachés, mais l’impression
d’ensemble qui s’en dégage est celle d’une certaine
insipidité sans réels signes distinctifs. Ici, le supplément
d’âme qui « fait » paysage n’est pas d’origine agricole. Il
s’agit essentiellement de vastes champs ouverts ourlés
d’herbes hautes le long des voies. Il y a certes la vallée de
la Scarpe et ses quelques prairies enchâssées entre des
jardins, des usines, des peupleraies… En raison de la petite
dimension de ce Grand paysage, de son caractère ouvert
voire de sa fonction de promontoire dans la partie Nord, il se
trouve sans cesse en connexion -au moins visuelle- avec
des lointains différents et essentiellement urbains, comme
Arras et le bassin minier. L’horizon, l’ailleurs prennent le
dessus et le regard glisse sur les premiers plans pour tenter
de décrypter les lointains.

Les paysages ruraux ont été bouleversés, avec des
phénomènes d’inversions historiques très brutaux, sur une
échelle temporelle courte et pour tout dire essentiellement
au XXème siècle. Il en est ainsi de Vimy et de l’ensemble
du belvédère. Terres labourées par les paysans avant
les deux guerres, elles furent labourées par ces mêmes
paysans une fois sous les drapeaux, mais à coup d’obus
et de machines de guerre. l’issue des combats certains
de ces terrains ont été laissés en l’état et sont aujourd’hui
boisés ou pâturés par les moutons. Les pentes du coteau
d’Artois étaient sans doute des zones de pacage pour les
moutons (des photographies du début du XXème siècle
montrent des bergers et leurs troupeaux). Elles connaissent
aujourd’hui le sort de bien des terres pauvres et rudes : elles
sont boisées.

La Sensée a connu des bouleversements similaires : elle
était autrefois marécageuse et on y exploitait la tourbe en
l’excavant, ce qui induisait la création de plans d’eau. Les
pratiques agricoles et l’extraction de la tourbe ont cédé le
pas ; ce sont les loisirs qui ont façonné les paysages du val
de Sensée contemporain et ce, dès les premières années
des « congés payés ».

C’est ainsi l’histoire de terres, sans valeur agronomique
« moderne », qui se joue dans ces bouleversements,
en fonction des découvertes techniques, du contexte
économique, de la compétition mondiale, des lieux sont
l’objet de toutes les attentions, pour un siècle plus tard se
retrouver dans une sorte de déréliction symbolique du point
de vue agricole. Une vision synthétique et synoptique de
ce phénomène à une grande échelle historique donnerait à
voir une sorte de table tournante des zones ayant été objet
d’attention - matérielle ou symbolique - pour les hommes.
Dans ces paysages d’interface, des lieux hier essentiels à la
pratique de la polyculture élevage - vallées, marais, coteaux
escarpés - sont abandonnés par l’agriculture. Cette dernière
s’arc-boute sur les grands champs, que partout la ville lui
convoite. Est-ce la longue liste des armées qui guerroyèrent
dans ses sillons ou encore la complexité d’un développement
urbain qui fait feu de toutes les voies de communication dans
cet espace-carrefour ? La campagne des belvédères et des
vaux peine à préserver une identité spécifique. Saturée
de métaux lourds c’est-à-dire incrustée de métal, gorgée
de souffrances, niée à force de destructions, gagnée par
l’urbanisation, c’est une campagne déchirée qui n’a pas pu
se « reconstruire » car dans la foulée des conflits mondiaux
est venue la guerre économique.

C’est une campagne exsangue de ses forces vives, qui furent attirées comme
par un aimant vers les proches bassins d’emplois. C’est une
campagne qui connaît aujourd’hui, comme toutes les zones
périurbaines, un regain d’intérêt… mais au bénéfice de la
ville !

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