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Paysages du Houtland

Thématiques transversales

jeudi 9 juin 2011

Paysages et mémoire

Spontanément, la pierre,
ou ici la brique, semblent
les éléments les plus
durables de l’empreinte
des hommes sur les
paysages. Mais la Flandre
affectionnaient les chau-
mières et sans doute
beaucoup ont disparu,
comme en témoignent
les cadastres napoléo-
niens.

Les historiens révèlent
cependant que ce sont
les chemins qui sans
doute sont les traces les
plus anciennes.

En Flandre, les grands
arbres parlent du temps
révolu du bocage et
c’est avec crainte qu’il
faut prévoir leur lente
disparition…

Comme aucune plan-
tation ne vient prendre
le relais, le Houtland
gardera son nom, mais
perdra sa parure.

Chaumière à Esquelbecq Chênes alignés à Esquelbecq
Jardins fruitiers à Esquelbecq Signes runiques à Esquelbecq
Moulin à Steenvoorde Arbre lyre du village d'Esquelbecq

Le Houtland est une mine pour les curieux, et pour
tous ceux qui arpentent les paysages avec l’âme du
collectionneur ou du chercheur. Les recoins de la Flandre
intérieure cachent en effet des trésors de « petit patrimoine »
ethnologique, architectural, végétal ou religieux… Leur
présence est si marquante et homogène qu’elle constitue
une réelle caractéristique, faisant de ce Grand paysage
régional une sorte de musée à ciel ouvert.

Du côté des éléments les plus emblématiques, il faut citer
les moulins qui constituent un symbole, et qui illustrent
l’importance de la force éolienne en ces hautes terres.
Le plus souvent en bois, montés sur un axe central leur
permettant de s’adapter au sens du vent, les moulins
du Houtland cherchent et affectionnent les hauteurs,
gages de vents réguliers. Il faut ensuite se pencher sur
l’architecture : toits de chaume ou de tuiles vernissées,
pas de moineaux et signes runiques sur les pignons,
agencement des briques en épis, coyaux ou brisis, briques
rouges sombres au Sud et ocre jaune au Nord, autant
d’éléments déclinés et assemblés à l’infini qui unissent
les maisons flamandes aux terres lourdes et humides
qui les portent. Véritable ode à la lumière blanche et crue
de la contrée, les maisons présentent une apparence
contrastée, sans nuance, mais au contraire en opposition.
La chaux blanche recouvre les briques, contraste avec
le soubassement goudronné de noir, tout comme la tuile
aux teintes franches ou le chaume patiné par le temps
s’opposent aux murs blancs. Cette poésie du matériau
de construction s’adapte aux maisons les plus nobles
comme les plus modestes - et le Houtland était une terre
de chaumières, dont beaucoup ont disparu - et jusqu’aux
nombreuses chapelles qui animent le bord des chemins.
Le patrimoine végétal n’est pas en reste. Les ormes
ont, ici comme ailleurs disparu du paysage, laissant au
chêne la place royale. Des arbres centenaires ombrent
les pâtures dans les villages ou dans la campagne, ils
signalent les chapelles, marquent l’entrée des fermes,
guident les automobilistes par leur alignement… Ils sont
les gardiens de ces paysages, unissant la terre et le ciel
dans un espace maîtrisé, humanisé. Les houblonnières
appartiennent à cet effort de maîtrise, consubstantiel des
paysages flamands ; la liane du houblon est fermement
guidée, embrigadée dans la structure de bois et de fer
de la houblonnière. Et n’y a-t-il pas quelque chose de
soldatesque dans les silhouettes dressées des chênes
émondés le long des anciennes voies romaines quittant
Cassel pour conquérir le monde ?

Ainsi, bien que les paysages de la Flandre intérieure se
simplifient considérablement sous l’effet de la proximité
urbaine et des nouvelles techniques agricoles, ils
conservent cette dimension foisonnante qui condense sur
un territoire relativement resserré des marqueurs culturels
et identitaires parmi les plus connus et reconnus de la
région. Il faut ajouter que, selon les cas, ces éléments de
patrimoine sont également des lieux ou se déploient et se
maintiennent des pratiques ancestrales ou modernes. On
peut penser, du côté des premières, à la taille des haies
ou encore à l’entretien des dernières houblonnières. Et
il faut signaler du côté des secondes, les manifestations
festives, comme les carnavals et les fanfares, ou les lieux
de sociabilité comme les estaminets ou se pratiquent
encore combats de coqs et jeux traditionnels.

Le Houtland est une terre finalement bien surprenante,
toujours à l’affût de la modernité agricole et toujours
capable d’opposer « sa culture » à celle des grandes
villes…

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