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Paysages du Houtland

Paysages de nature

jeudi 9 juin 2011

Prairie fauchée
Prairie fauchée
Culture de lin et prairie
Culture de lin et prairie
Mare prairiale
Mare prairiale
Prairie complantée
Prairie complantée

De l’évolution des payages

Le Houtland est l’une des
régions naturelles du Nord –
Pas-de-Calais ayant subi le plus
de transformations à l’échelle
humaine.

Tout d’abord, au paléolithique,
Jean SOMMÉ décrit des
sommets de monts dénudés,
ce qui en faisait un lieu idéal de
chasse et d’observation. cette
époque la plaine de la Lys était
couverte de marais humides
l’été, gelés l’hiver.

Au cours de la « guerre des
Gaules », sous CÉSAR, les
monts sont également un lieu
d’observation, les premiers
fossés sont creusés pour
assainir les marais de la plaine
de la Lys. Au Moyen-Âge,
SANDERUS précise dans sa
cartographie, que les moulins
peuplaient les sommets de
tous les monts pour optimiser
l’usage de la force motrice
du vent. Les sommets des
monts, souvent découpés
entre plusieurs communes,
constituaient des parcours
communaux pour le bétail. Le
paysage d’alors était le plus
souvent constitué de landes
basses pâturées. Au XVIIIème
siècle, les pâturages sont
largement dominants voire
omniprésents sur les versants
(A.Young) ; le sommet des
monts, apparaît boisé pour
la première fois. Marguerite
YOURCENAR décrit
également dans ses « Archives
du Nord » les monts couverts
de forêts et les versants
bocagers à la fin du XIXème
et au début du XXème siècles.
Des images d’archives datant
des deux guerres mondiales,
montrent toutefois des
sommets de monts occupés
par des pâturages et des landes.

Le paysage flamand typique,
véhiculé tant dans l’imaginaire
collectif que dans l’iconographie
(« les moulins à vent, les
chaumières, les pâtures
encadrées d’arbres »), date
d’avant la guerre de 1914-18.
Dès la fin du XIXème siècle,
le recul du bocage se fait
sentir devant les premières
mécanisations. Ce recul s’est
accéléré après la seconde
guerre mondiale et brutalement
dans les années 1960-1990,
sous l’action conjuguée d’une
seconde phase de mécanisation
plus lourde accompagnée
de vastes opérations de
remembrement, tant collectifs
qu’individuels. Toutes les
pentes, sauf au sommet des
monts, sont à présent cultivées.
Longtemps, le fort taux
d’élevage bovin et porcin a
permis le maintien des prairies
et du bocage.

Le pays au bois (houtland en
flamand) a perdu ses racines et
se déboise devant la poussée
agricole ; tandis que la Flandre
maritime toute proche, s’est
boisée peu à peu dans le même
intervalle de temps.

La Flandre intérieure tire son nom du mot flamand « Houtland »,
signifiant « pays au bois » : cette appellation a été donnée
par opposition au pays nu (« Blootland ») que constituait la
Flandre maritime. Aujourd’hui ces caractéristiques montrent
une tendance nette à s’inverser. La Flandre maritime se
boise fortement et son paysage se ferme tandis que les
remembrements ainsi que les actions individuelles des
exploitants agricoles et des collectivités ont fortement déboisé
la Flandre intérieure.

L’infrastructure actuelle des paysages de nature est constituée
d’un schéma type assez simple. On observe une couronne
boisée sommitale sur tous les monts : ces boisements sont liés
à des sols sablo-gréseux difficiles à exploiter et à des pentes
généralement très fortes. Les versants et les glacis sont,
quant à eux, entièrement dévolus à la grande culture. Enfin,
pour compléter ce schéma global, on retrouve des couronnes
de boisement et de bocage autour des villages, autour des
fermes isolées et le long des cours d’eau (ripisylves).

Les sommets des monts marquent un paysage particulier
constitué d’un complexe forestier acidocline sur butte témoin
argilo-sableuse à sources et ruisseaux intra forestiers. Ces
boisements, dominés naturellement à maturité par le Hêtre,
constituent des incongruités biogéographiques dans les vastes
plaines ou la Chênaie-Charmaie domine largement. C’est bien
évidemment la conjonction de l’altitude, de la pluviométrie et
du caractère drainant (sables et grès) du sol qui ont créé cette
particularité.

Malgré un relief relativement modeste, les pentes et altitudes
sont suffisantes pour créer des conditions écologiques
variées : le sommet des monts, au-delà de 130 m et recevant
plus de 850 mm de pluie par an, est le domaine de la Hêtraie
acidophile à Houx (Ilici Fagion). Ensuite vient la Hêtraie
mésophile à Jacinthe des bois (Eu Fagion) entre 80 et 130
m d’altitude et une pluviométrie allant de 650 à 850 mm. Puis
sur le reste des versants et dans la plaine, avec moins de 650
mm de précipitation, c’est la Chênaie-Frênaie qui apparaît
(Fraxino Carpinion). Enfin, l’Aulnaie-Frênaie (Alno Padion)
occupe les sols les plus humides et riches en argile, le plus
souvent le long des becques et près des sources, sur des
terrains alluviaux.

Les mares prairiales entourées de vieux saules taillés en
têtard représentent sans conteste l’un des éléments relictuels
forts du bocage du Houtland. Chaque prairie possédait
autrefois une, voire deux mares de ce type. Il était alors
aisé de localiser à distance les mares par leur couronne gris
argenté de saules. Les mares ayant disparu plus vite encore
que les haies, on trouve parfois dans des pâtures en sursis,
des cercles de saules têtards orphelins de la mare qui a
déjà été rebouchée… Les Amphibiens (tritons, grenouilles
et crapauds) ont connu une phase de régression très nette
également : autrefois omniprésents, jusque dans les villes et
villages, ils sont à présent menacés de disparition devant les
modifications profondes paysages. La Chevêche d’Athéna,
le Pigeon colombin et le Moineau friquet sont des oiseaux
cavernicoles typiques associés à cet habitat particulier des
arbres creux d’origine agricole. Toutefois, devant la régression
des mares et des saules, la faune inféodée est également en
déclin très prononcé.

De très beaux exemples de bocage traditionnel existent encore
sur les pentes fortes juste sous les sommets des monts. On y
voit encore des réseaux denses de haies pluristrates, intégrant
parfois des chênes et des houx centenaires. Localement, on
peut encore découvrir ponctuellement, des haies plessées
ou tressées, ultime vestige d’un savoir-faire aujourd’hui
quasiment disparu.

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