Terre de passage depuis toujours, Saint-Omer est
un lieu de rupture de charge entre la rivière et
la route.
Les usines et leurs habitats induits
s’approprient ces « bandes de terre » entre
eau et route. Certaines de ces entreprises
familiales comptent aujourd’hui parmi les
leaders mondiaux.
Les paysages de ville de l’Audomarois présentent, malgré la dimension restreinte de ce Grand Paysage. une diversité particulièrement intéressante…
Identifiée dans l’approche historique comme « Bourg fortifié, carrefour de vallée », la ville de Saint-Omer s’organise autour de son centre ancien, de ses faubourgs du XIXème siècle situés autour de la gare, du canal et de ses quartiers Sud reconstruits après la seconde guerre mondiale. La silhouette de cette ville se dessine « au gré » d’un patrimoine civil et militaire particulièrement riche Ses quartiers les plus denses concentrent une part importante d’immeubles du XIXème, construits indifféremment en brique ou en enduit, quelques maisons basses, quelques architectures louant avec la rare présence de l’eau et une production à l’îlot d’immeubles de la reconstruction.
Les franges Ouest, Sud et Sud-Est accueillent les extensions récentes de la ville, insérées en lisière de boisements existants, au pied des fortifications et des communes limitrophes.
La frange Nord-Ouest reste particulièrement marquée par les faubourgs linéaires, constitués de maisons basses contiguës, étirant la ville centre vers ses marais par les faubourgs du Haut Pont et de Lysel
Le marais Audomarois « est ponctué » de petites constructions isolées, principalement implantées le long des voies d’eau structurantes (et donc accessibles) Les points de contact entre le marais et la plaine sèche offrent une urbanisation très spécifique et assez différente de part et d’autre de l’Aa canalisée.
A l’Est du canal, le GR 128 longe la frange du marais II devient le support d’une urbanisation linéaire assez diffuse assurant nettement la transition. Nieurlet, Saint-Momelin, le Bois du Hem et Watten, marquent cette limite et referment la vallée au droit du pincement de Watten, dans lequel « tout semble se faufiler ». Au-delà de cette frange immédiate « matérialisée » par le GR 128, la transition est assez radicale avec l’apparition très rapide des formes urbaines de la Plaine Maritime et de l’Houtland.
A l’Ouest du canal, le relief perpendiculaire à la rivière, crée une progression beaucoup plus marquée qu’à l’Est La forêt d’Eperlecques et les cours d’eau de La Paclose, de La Liette, de La Houlle, de Lansbergne donnent une direction très forte à l’urbanisation, implantée le long de voies et de chemins s’enfonçant profondément dans le marais. Maisons basses, fermes et châteaux cherchent la proximité de l’eau et s’insèrent au sein de petits boisements, situés sur les premiers rebords de la vallée. La route nationale n’43 marque une rupture là encore assez franche avec une urbanisation beaucoup plus linéaire ensuite Au-delà, le relief réapparaît générant une urbanisation tantôt linéaire, tantôt plus concentrée au creux ou au sommet des ondulations.
Parmi la très grande richesse du patrimoine architectural et urbain de
l’Audomarois, le mobilier urbain et les éléments
d’accompagnement de l’habitat lié à
l’eau demeurent indiscutablement un
patrimoine identitaire !
Bornes, balustrades, rambardes, margelles,
pierres de berge, ponts, passerelles, grilles, écluses
… et autres ouvrages de gestion hydraulique participent au paysage et
qualifient le territoire.
Plus au Sud, la vallée de l’Aa propose des paysages urbains radicalement différents Moulins, brassenes, fermes, châteaux et habitat rural bénéficiant de la proximité de l’eau et de boisements de petite et de moyenne taille, constituent le paysage urbain actuel de la vallée Le XIXème et la première moitié du XXème siècle cherchent une exploitation plus industrielle de la vallée, en implantant de nombreuses usines sur les deux rives. Ces implantations génèrent un habitat ouvrier en petit nombre La seconde moitié du XXème siècle entame une reconversion difficile de ce patrimoine industriel et la construction, au sein de quelques poches ou sur les premiers rebords des coteaux, de pavillons isolés ou groupés
En position de rotule entre la vallée et la ville centre de Saint-Omer, Arques offre un paysage de ville très spécifique. « Ville du cristal » ou plutôt de l’explosion d’une entreprise familiale, la ville d’Arques, située au carrefour et de part et d’autre du canal de Neufossé, connaît des implantations industrielles tant au Nord à proximité de l’écluse de Flandres, qu’au Sud avec les premières implantations de la Cristallerie.
Rapidement complété par un cortège d’entreprises induites et par les multiples extensions de « l’entreprise locomotive » ce gigantesque ensemble constitue aujourd’hui l’une des images urbaines majeures de ce territoire
