La nature reprend ses droits ?
– Un certain recul des usages agricoles
du marais en raison des contraintes
d’exploitation.
– Une préservation accrue de ces milieux
naturels très riches et devenus rares au niveau
régional et national (disparition des zones humides).
L’Audomarois forme encore aujourd’hui un complexe écologique de très grande valeur, caractérisé par la présence de milieux naturels d’intérêt biologique remarquable à exceptionnel Cette vaste zone humide avec ses versants associés, montre une grande diversité d’habitats, liée aux activités humaines traditionnelles et à des conditions géologiques et géomorphologiques particulières On y trouve des milieux très riches et très diversifiés, depuis les forêts (Rihoult-Clairmarais, bois royal de Vyatten), les marais et étangs (Romelaere). les prairies humides de Salperwick et Houlle lusqu’aux coteaux secs et aux landes atlantiques.
Ce sont la nature et l’eau qui conditionnent un tiers des visites touristiques. Les paysages naturels exceptionnels servent de moteur au développement économique.
Les écosystèmes. une flore et une faune d’une très grande richesse d’intérêt régional, contribuent à la valeur paysagère De nombreuses mesures de protection, ainsi que l’intégration dans les différents outils d’inventaires réalisés par les services de l’État et le label Parc Naturel Régional qui s étend jusqu’au littoral en sont la conséquence.
L eau et les milieux humides
Les zones humides constituent l’âme même de l Audomarois Elles sont encore omniprésentes dans le paysage même si leur surface, leur ampleur et leur fonctionnement sont, en très grande partie. maîtnsés par l’Homme
Le site du marais Audomarois et des étangs du Romelaere a été déclaré comme site inscrit par arrêté du 16 août 1976. Cette mesure concerne une surface de 400 hectares dans le département du Pas-de-Calais et 70 hectares dans celui du Nord Le site a été retenu car, outre son intérêt paysager, il présente un intérêt scientifique de premier ordre en ce qui concerne la flore, la faune et la diversité des biotopes.
Les marais constituent le noyau central et le joyau des infrastructures naturelles de l’Audomarois Sa superficie importante et sa diversité lui confèrent un intérêt très remarquable.
Cette entité montre actuellement une structure très complexe sous forme d’une mosaïque entre des milieux d’origine humaine (parcelles cultivées très allongées et cernées de fossés de drainage et d irrigation), des anciennes tourbières actuellement occupées par des étangs et des zones de marais originelles ou en voie de reconquête Le réseau des fossés et canaux constitue une curiosité paysagère et un réseau très efficace de connexions biologiques.
Les Milieux secs
Si c ’est l’eau qui caractérise l’Audomarois et qui en constitue la principale richesse écologique, quelques habitats
naturels secs forment des milieux très originaux et très
menacés. Ces habitats sont exceptionnels à l’échelle du
Nord de la France. Il s’agit de tous les milieux liés aux
coteaux calcaires.
Les pelouses piquetées de Genévners constituent des sites très remarquables tant sur le plan paysager que biologique. Ils possèdent des habitats naturels
excessivement rares et localisés dans la région.
La flore possède des espèces remarquables (Orchidées) tandis que la faune montre un cortège d’espèces menacées (Chauves-
souris, Amphibiens). Ces milieux sont actuellement fortement menacés car ils
subissent, depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale une déprise des pratiques
agricoles traditionnelles (notamment le pâturage). La vallée de l’Aa possède parmi les plus beaux coteaux de la région.
Les milieux boisés
On peut schématiquement scinder les boisements de l’Audomarois en
trois sous-ensembles
– Les vastes forêts de plateau sont constituées des massifs de
Clairmarais, d’Éperlecques et du Ham qui sont principalement des
chênaies et des hêtraies mélangées,
– les forêts de versants sont principalement des hêtraies
thermophiles
– enfin, les boisements humides du marais (saulaies et aulnaies)
Autant il est important de préserver quelques sylvofaciès remarquables
sur les versants et plateaux, autant il faut lutter contre la tendance
actuelle au boisement du fond de la cuvette (peupliers, résineux, … )
qui dégradent tant le paysage que les écosystèmes.
Les milieux agricoles
L’originalité des milieux cultivés réside ici dans leur structure particulière
(marais flottant et parcellaire très allongé) Le réseau des fossés et
watergangs (canaux) constitue un élément paysager et écologique
remarquable.
Un certain nombre de prairies humides sont encore remarquables
notamment à Houlle, Salperwick, Clairmarais, Nieurlet, Noordpeene, …
Le mitage par des cultures ouvertes et drainées se fait sentir
fortement par endroits. Les céréales, le mais, les peupliers remplacent
le maraichage et l’herbage traditionnels.
Les autres milieux
Enfin, on ne saurait terminer ce tour d horizon des paysages naturels
de l’Audomarois sans évoquer quelques milieux ponctuels mais
prestigieux il s’agit des coteaux calcaires et des landes acides En
effet, la cuvette audomaroise est camée par un certain nombre de
versants entaillés dans le plateau d Artois qui constituent des milieux
originaux (pente forte. sol sec et exposition marquée ou non au soleil).
On observe une mosaïque de milieux sur ces coteaux et dans les
vallons secs pelouses sèches, pelouses-ourlets, stades pré-forestiers
et boisements thermophiles sur substrat calcaire.
la faveur de placages de sable et d’argile sur le plateau, des vestiges
de landes acides à Bruyères subsistent à Helfaut et à Ecques Ces
habitats naturels sont uniques dans la région Nord Pas-de-Calais
Plus de 450 espèces de plantes y ont été inventoriées.