Le plus petit des Grands
paysages et sans doute
l’un des plus rares
– Le marais audomarois
doit être regardé comme
un « concentré » des
paysages de l’eau de la
région. Les lignes d’eau,
les ouvrages de gestion
des niveaux, les ponts
et autres passerelles
composent un ensemble
architecturé d’une
grande qualité.
– Saint-Omer dialogue avec l’eau, surtout au niveau de ses quartiers
maraîchers. Avec Douai, c’est l’une des seules villes régionales à offrir le spectacle animé de l’eau urbaine.
– Le marais audomarois présente dans sa partie urbaine une certaine
fraternité paysagère avec les célèbres hortillonnages d’Amiens.
Si le cœur identitaire et symbolique des paysages audomarois est bien constitué par le marais qui lui donne son nom, ce dernier ne saurait pourtant l’incarner de manière exclusive. y regarder de plus près, en le traversant de part en part, le paysage audomarois apparaît plutôt structuré autour du dialogue entre le marais et ce qui l’entoure. Le « système » apparemment clos et autonome que constitue le marais n’aurait pas d’existence sans les coteaux d’ou il peut être embrassé du regard à l’Ouest, sans la ville de Saint-Omer qui lui sert de porte, sans la vallée de l’Aa qui lui donne ses eaux, ni même sans les forêts qui en émaillent le pourtour en constituant les bornes visuelles pour ceux qui s’y aventurent. Tous ces éléments, beaucoup moins périphériques qu’il n’y paraît, constituent autant de faire-valoir pourvoyeurs de sens et créant un paysage fait de multiples lieux de complémentarités.
C’est donc un ensemble « déversant » qui constitue ce Grand paysage régional dont le règne de l’eau constitue la principale caractéristique C’est pour elle que semble dessinée la « cuvette audomaroise » elle qui impose de se déplacer en bacôve et qui « blanchissait » le marais avant que de savants jeux de niveaux ne limitent les inondations, elle encore qui fait prospérer plantations et cultures maraîchères, elle toujours qui chante aux sources des cressonnières, elle aussi qui permettait la fabrication du papier dans la belle vallée de l’Aa en amont du marais, et qui fait de Saint-Omer l’une des rares villes tournées sur l’eau de la région.
Au-delà des coteaux, les plaines calcaires ou argileuses se poursuivent, mais ne se tournent plus vers le marais. Elles perdent donc la mesure donnée par le dialogue visuel qui fait de ce miroir d’eau et de saules gris l’âme projetée du Grand paysage audomarois…