Élements forts de composition
– Un relief très présent
mais toujours en
douceur et délicatesse.
– Deux vallées
marquantes : la haute
vallée de la Canche et la
Ternoise.
– Un paysage jardiné
de qualité appuyé par
ses boisements, qui
marquent davantage le
paysage au Sud qu’au
Nord.
– D’anciennes abbayes
ainsi que des châteaux et
de belles demeures en
très grand nombre.
– Des relations visuelles
entre le cadre bâti et la
campagne qui méritent
l’attention, aussi bien
dans les vallées que sur
le plateau.
Plateaux du Ternois
L’essentiel des plateaux du Ternois est compris à l’intérieur
de la boucle que décrivent la Canche au Sud et la Ternoise
au Nord. C’est un territoire d’une vingtaine de kilomètres du
Nord au Sud et d’Est en Ouest, traversé par la Nationale
39 reliant Saint-Pol-sur-Ternoise à Hesdin et par la
Départementale 912 entre Saint-Pol et Frévent, toutes trois
villes de vallée. Un fin maillage de villages (deux à trois
kilomètres séparent les villages les uns des autres) évite
au plateau la monotonie sans cesse recommencée de ses
labours vaguement ondulés. Ces villages s’inscrivent avec
diversité sur le relief du plateau, légèrement incisé par
les petits affluents des deux vallées majeures du Grand
paysage régional. Eclimeux, Fleury, Linzeux, Croisette ou
encore Beauvois dominent, Siracourt culmine à 150 mètres.
Plus rares sont les villages de petites vallées : Sibiville,
Ramecourt, Willeman appartiennent à cette catégorie.
La Nationale 39 est une infrastructure importante pour le
Ternois, et finalement également pour la découverte de ses
paysages. La route profite des étendues du plateau pour
le traverser à grande vitesse sur cet itinéraire structurant
régionalement qui relie Arras, le Bassin minier, mais aussi
la métropole lilloise au littoral Berckois et Picard. La vitesse
convient à ces paysages ainsi que la ligne droite ; la route
s’identifiant à un très long sillon.
Vallée de la Ternoise
La Ternoise, qui prend sa source à peu de distance de
Saint-Pol-sur-Ternoise, parcourt vingt-cinq kilomètres
entre cette ville et Hesdin. Vingt-cinq kilomètres d’une
vallée étroite, à peine un kilomètre de large, bordée de
coteaux dissymétriques, plus pentus au Nord qu’au Sud.
La Ternoise apparaît comme une rivière paisible tant sont
nombreux les ponts qui la traversent et les villages qui
l’accompagnent. Entre Saint-Pol et Anvin, les villages se
succèdent rapidement et l’urbanisation s’affranchit des
centres-bourgs pour accompagner le cours des routes
et chemins qui longent l’eau. Entre Anvin et Hesdin,
quatre kilomètres en moyenne séparent les villages. La
conjugaison de la route Départementale 94 et de la voie de
chemin de fer semble avoir participé à concentrer sur la rive
gauche l’essentiel des centralités villageoises. Auchy-les-
Hesdin avec son ancienne abbaye et son ancienne filature
est l’une des exceptions qui privilégie la rive ensoleillée de
la vallée.
Comme en de nombreuses vallées, la voie de chemin de fer
permet une découverte « au bord de l’eau » plus précieuse
que la route, qui ici comme souvent est implantée juste un
peu au-dessus du fond de vallon. Mais, c’est à la vitesse du
piéton, par exemple sur le chemin de Grande randonnée
n°127, que la vallée de la Ternoise révèle un peu de ses
secrets et beaucoup de ses beautés.
De pâtures en jardins
Corollaire des
nombreux châteux et
maisons de maîtres : les
jardins sont nombreux
en Ternois. L’alignement
qui conduit le visiteur au
seuil de la demeure est
un classique du genre.
Vallée de la Canche
Plus de trente kilomètres séparent la source de la Canche
de la ville d’Hesdin, petit joyau urbain situé à la confluence
entre Canche et Ternoise. Comme pour sa voisine et
jumelle, la haute vallée de la Canche offre un relief de
coteau abrupt au Nord et des pentes douces au Sud. Entre
Houvin-Houvigneul et Sars-le-Bois, la Canche ressemble
à ses affluents : un petit ruisseau encaissé dans des
herbages. Au-delà, la rivière divague au sein d’une petite
plaine de 500 mètres de large à Berlencourt-le-Cauroy
et d’un kilomètre à Saint-Georges. Plus de vingt villages
s’égrènent au fil de l’eau, tandis que vingt-cinq ponts au
moins traversent ses eaux courantes. Les villes de Frévent
et d’Hesdin, ou encore les villages de Conchy-sur-Canche
ou de Boubers-sur-Canche sont installés de part et d’autre
du cours du fleuve ; enjambant ses eaux pour mieux
en utiliser la force motrice. Car derrière des paysages
extrêmement champêtres, se cache une histoire plus
laborieuse, de moulins en petites unités de production.
Ici également, une route (RD 340) emprunte le chemin de
la vallée, sur la rive gauche, et un itinéraire de randonnée,
sur la rive droite.